Femme ténébreuse
errante de la mau­vaise vertu
errante du bien pour le mal
adroite et décidé­ment maladroite
par­mi les rideaux de rêve et de soie
par­mi les pains de chaleur de chair et de sang
par­mi l’homme dépaysé d’être lui-même
femme dangereuse
légère­ment inclinée
dans le vent des miracles
légère­ment vêtue dans le vent du péché
légère­ment per­due dans l’oura­gan de vie
femme qui joues
femme qui ris
femme qui pleures
femme qui veux gag­n­er toujours
une chance en plus que le cœur trouvé
dressée à nous ravir
à join­dre notre défaillance
à ne jamais nous oublier
à ne jamais nous délivrer
à nous aimer l’é­ter­nité de ses mensonges
femme dressée à se livrer
dans l’om­bre d’une sci­ence exacte
dans la nuit de notre souffrance
dans l’ou­bli de notre mission
femme impar­donnable et pardonnée
voilà que c’est moi le maudit
qui se prend à te reconnaître
à défendre tes cris de malheur
à redrama­tis­er l’aube de ta passion
à par­don­ner le sang que tu révèles
à s’at­ten­drir sur ton ven­tre de vie
à t’aimer plus qu’un désert de diamant
ô femme qui jamais ne me pardonnera

(in D’om­bre et de sang)
 

Présentation de l’auteur

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