L’espace respire. Profondément,
imper­cep­ti­ble­ment. L’air est là.
Rien qu’à cela tu sais que le monde existe,
Il y a une pièce, une fenêtre, et dehors, le ciel.

Dès lors tout revient par vagues.
D’abord appa­raît le duvet râpé
des nuages, puis  les brindilles
et leurs bour­geons, un ray­on de lumière orange

sur la soudaine blancheur du mur,
puis  sur l’incandescente  tapis­serie de la vision
sur­git un vis­age, l’œil issu d’un portrait
me fixe
avec l’insoutenable éclat d’une icône

La lumière m’a coupé
de l’utérus inoc­cupé du non-être, mais voilà
qu’on m’observe
qu’on s’empare de moi.

 

Tra­duc­tion Marc Delouze

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