Ara Alexandre Shishmanian, Fenêtre avec esseulement

Par |2018-08-20T13:33:53+02:00 30 juin 2016|Catégories : Ara Alexandre Shishmanian, Essais|

His­to­rien des reli­gions, auteur de plusieurs études sur l’Inde Védique et la Gnose, Ara Shish­man­ian a égale­ment organ­isé, puis édité avec son épouse, Dana, les actes d’un col­loque sur la mys­tique escha­tologique à tra­vers les reli­gions 1Ascen­sion et hypostases ini­ti­a­tiques de l’âme, Actes du Col­loque Inter­na­tion­al d’his­toire des reli­gions “Psy­chan­odia”, 2006 mais aus­si de 14 vol­umes de poèmes2Des poèmes d’Ara Alexan­dre Shish­man­ian sont parus en français sur le site de Fran­copo­lis, dans la Gazette de la Lucarne des écrivains (n°15), sur le site Poésie pour tous de Pedro Vian­na, et récem­ment, dans l’an­tholo­gie L’éveil du myoso­tis éditée par Jean-Piere Béchu et Mar­guerite Cha­mon. parus en Roumanie depuis 1997.

L’au­teur, opposant per­sé­cuté du régime com­mu­niste dans son pays, choisit en 1983 de s’ex­il­er avec son épouse, la poète Dana Shish­man­ian, pour s’in­staller en France, d’où il pub­lie un grand nom­bre d’articles poli­tiques dans la presse roumaine d’après 1989. Le présent recueil présente une sélec­tion de poèmes 3Ils provi­en­nent d’un vol­ume orig­i­nal, paru en Roumanie, en 2012, sous le titre Nestiute I, soit en français Mécon­nues I, aux édi­tions Ramuri. choi­sis et traduits du roumain par Dana Shish­man­ian, dont on salue l’am­pleur du tra­vail, et la flu­ide beauté du texte français. On com­pren­dra à la lec­ture qu’on ne pou­vait par­ler de Fenêtre avec Esseule­ment sans évo­quer au préal­able, même briève­ment, ce par­cours de vie. Le lecteur retrou­vera en effet dans ce dense recueil le vibrant esprit de révolte con­tre les total­i­tarismes dont l’au­teur déclare qu’il “portai(t) la corde au cou” :

toutes les choses s’in­versent en ce monde
toutes les choses sont des inversions

Jésus a marché sur les eaux
moi je marche sur l’in­ver­sion et la haine
sur la dic­tature et le totalitarisme
partout j’ai sen­ti avec la plante de mes pieds nus

la lib­erté stran­gulée dans toutes les créa­tures (…) (p.67).

Ara Alexandre SHISHMANIAN, Fenêtre avec esseulement, éditions L'Harmattan, collection Accent tonique – Poésie, 2014, 115 pages, 13,50 euros.

Ara Alexan­dre SHISHMANIAN, Fenêtre avec esseule­ment, édi­tions L’Har­mat­tan, col­lec­tion Accent tonique – Poésie, 2014, 115 pages, 13,50 euros.

Une grande par­tie des poèmes présente un amer con­stat de l’é­tat de dérélic­tion du monde — “Toute société mod­erne est un esclavagisme trav­es­ti” (p.51) — et une vir­u­lente cri­tique poli­tique et sociale, qu’une mag­nifique allé­gorie du grain de raisin écrasé (comme le grain de la rai­son dis­parue peut-être de ce monde?) hausse à une dimen­sion cos­mique et christique :

le grain de raisin est un grain spé­cial, plein des mystères
de la trans­parence et de la tran­spi­ra­tion de l’effroi

où l’autre ne peut être rien qu’une ter­reur écrasée -

(…)

telle la cru­ci­fix­ion général­isée de l’espace-temps

(…)

*

La fenêtre m’a appris la solitude
et la sépa­ra­tion du corps du temps qui passe de soi à non soi
(p. 42)

Mais par-delà l’évo­ca­tion de la soli­tude accep­tée, atti­tude morale et stoï­ci­enne née de la con­tem­pla­tion du pas­sage et de la perte, que “racon­te” Fenêtre avec Esseule­ment ? Car il s’ag­it bien (quoique de façon par­cel­laire et frag­men­tée pour nous, lecteurs d’un choix de textes) d’une sorte de réc­it. On ne pour­ra, hélas, pro­pos­er que de som­maires pistes pour abor­der ce recueil où se déploie, sous la lux­u­ri­ante ful­gu­rance des images, la riche et com­plexe réflex­ion philosophique et méta­physique de l’au­teur – à tra­vers les méan­dres du labyrinthe plein de sur­pris­es qu’il y des­sine. A la façon de tous les grands ensem­bles cul­turels et religieux (mythes, rit­uels d’initiation, réc­its escha­tologiques, ou pra­tiques mys­tiques…), ce livre par­le du voy­age ultime et inef­fa­ble en quoi con­siste l’ascension de l’âme. Comme dans le Livre des Morts Tibé­tains, le Bar­do Thö­dol, à tra­vers un par­cours semé d’épreuves, une âme s’ar­rache à l’ob­scu­rité de la matière, se dépouil­lant des tuniques qui la cou­vraient, pour se retrou­ver nue dans le noir sonore où mène le dédale des cat­a­combes (p. 15), dans un par­cours où tout évoque une vision méta­physique, ain­si que l’an­nonce le poème de “La Pierre Noire”(p.17), où se tressent la plu­part des thèmes du recueil et qui décrit avec une pré­ci­sion aus­si anatomique que méta­physique la pro­gres­sion du corps matériel vers son corps astral :

Aujour­d’hui per­son­ne s’est vêtu de rien
à son tour, aujour­d’hui s’est vêtu d’aujourd’hui

aujour­d’hui danse, il a des pieds de sons et de syllabes
le noir est rem­pli de visions sonores
aux­quelles l’œil trop habitué aux choses renonce
l’œil, en fait, est une chose – mais l’ouïe
est la nuit d’un man­teau chamanique
les tym­pa­ns lèvent le rideau – voilà tout le spectacle -
lèvent encore et tou­jours le rideau
tout n’est pas dans l’événe­ment mais dans le dévoilement
tout est dans les ori­fices des sons qui jouent sous ma peau
je me désha­bille de la peau comme d’une inutile mélodie
et je reste dans la nudité écorchée du corps
flûte ou crayon
les crayons sor­tent de mes mus­cles ou de ma fontanelle
et écrivent sur moi des sons
des sons que je n’en­tends pas mais fais vibrer,
les ori­fices des sons dansent – vibrent – se promènent
comme des cafards sur tout mon corps
passent à tra­vers lui tels de mys­térieux sig­naux inversés
(…)

le cœur seule­ment se referme en lui-même tel un œil aveugle
le cœur seule­ment tombe de mon corps tel une pierre noire

le cœur seule­ment – fruit obscur, incomestible,
un masque sans ressort, une bombe désamorcée -
la pierre noire tra­verse tous les rites du refus
tra­verse tous les rites de la répul­sion extatique
s’ou­vre comme un œil écorché de regards
pour toutes les pages des livres inconnus
telle­ment soli­taire et crue – aux cail­lots de solitude
coag­ulés autour de l’obscur
tant d’ob­scu­rité dépecée dans l’a­bat­toir du monde

… mais quel est ce hurlement qui jail­lit de ma bouche
telle une crinière infinie

*

Je regarde per­son­ne et per­son­ne me scrute
avec l’œil de réponse du cyc­lope (p. 23)

Per­son­ne” (en italiques dans le texte) est un masque sans vis­age – comme la “per­son­na” éty­mologique. Récur­rent et énig­ma­tique, il est une sorte d’Ulysse accom­plis­sant l’Odyssée de l’âme vers le néant, tan­dis qu’il déambule

Per­son­ne col­lec­tion­nait les pages de ses pas
cela quand il s’en­nuyait de simuler un timbre…
Des pages de ses pas, il com­po­sait un livre aléatoire
un livre sur les méconnues
une somme des égare­ments et des simulations
une somme par­faite­ment inutile
mais au moins sans pré­ten­tion (p.94)

Il est aus­si, on le voit, le dou­ble au miroir du poète, dou­ble d’un “soi” qui ne serait plus déjà qu’un reflet de “l’autre”, dans cet état où le sujet dis­parais­sant peut écrire :

Oh, per­son­ne est le vis­age de la mort col­lé à l’horizon
aux poumons tra­ver­sant le temps titan au cré­pus­cule
(p.23)

Nom­breuses et sig­nifi­antes sont ces appari­tions de l’œil rond du miroir – “pari avec le néant” — et de l’in­ver­sion qu’il pro­cure. Objet-titre désiré de “Zéro-miroir”, on com­prend qu’il est la porte métaphorique vers la perte absolue, la dissolution/“délocalisation” dont il pro­pose l’im­age, et que con­tem­ple le poète, médi­tant fasciné (p. 97–98) par l’évo­ca­tion de sa pro­pre mort, car

C’est par le miroir que la nou­velle arrive
avec son ange improb­a­ble — code expédié par le néant -
dans le lis­sage pro­fond du miroir la nites­cence devient illisible

elle s’élance comme si elle se dissolvait

Indis­sol­uble­ment liée à ce dernier, et au labyrinthe de “nulle part”, l’er­rance fait de cet “être tra­ver­sé de néant et de rien” la fig­ure mythique du “dernier des prophètes/ le dernier homme même — / car après per­son­ne, per­son­ne seule­ment pour­rait suiv­re…” (p.75) – dans un ensem­ble que tra­versent Pan, le Sphinx ou “l’Endymionne… les seins nus exor­bités”, autant que le mino­tau­re, Ari­ane, un Dionysos — vam­pire du “sans”… et Enkidu déçu en clô­ture du recueil : l’imag­i­naire de l’au­teur est pétri de ces références cul­turelles, par­ti­c­ulière­ment vivaces et productives.

*

Les cernes mon­strueux sont les ailes de nuit du poète
l’œil aveu­gle est sa bouche mécon­nue (p.25)

Poésie méta­physique, poésie “cog­ni­tive”, la poésie d’A.A Shish­man­ian est aus­si très pro­fondé­ment une poé­tique de l’in­car­na­tion et de l’e­spoir de délivrance (“j’ai sor­ti mes mains écorces sur la fenêtre / et je me suis cueil­li en fruit /ange de fumée à l’in­dex de mys­tère cen­dreux “(p. 24) Le corps “lar­vaire” qu’on aban­donne se rap­pelle à nous dans toute sa matéri­al­ité sanglante et douloureuse, ses ori­fices et ses glaires, dans son exis­tence de chair dans un monde où “la mort se promène entre deux diges­tions / elle con­tin­ue de manger par com­pen­sa­tion”. Mais le poète-nar­ra­teur, qui apprend la maîtrise de l’in­ver­sion, écrit : “toutes ces aspi­ra­tions sub­tiles dont je tâche de nour­rir mon néant / je m’y enfonce et m’y décom­pose – je fleuris / dans une putré­fac­tion souri­ante (…)” (p.40).

Le par­cours chris­tique du sujet-âme-per­son­ne, annon­cé dès la métaphore du grain de raisin écrasé (p.13) et les métaphores déjà citées de “La Pierre Noire”, se con­firme dans un poème comme “Eucharistie”. C’est bien de ce corps de souf­france dans le labyrinthe cru­ci­fié d’un monde aban­don­né à la dévo­ra­tion, de ce corps voué à la putré­fac­tion et la déchéance, que peut s’élancer la pen­sée pure, vers le néant, le “mé-con­nu” que le poète, en quête de con­nais­sance, cherche à attein­dre par la con­tem­pla­tion poé­tique (est-ce déjà ce que l’au­teur nomme “mésonge”, pro­posant, dans le poème “La lyre d’Or­phée” une sorte de méth­ode pour attein­dre le mécon­nu par-delà les “fan­tasmes” du réel ?) :

je m’empoisonne avec du temps
je bois la ciguë du temps
et le froid du temps et du vis­i­ble et de l’in­vis­i­ble du temps
je tâche de voir les sec­on­des comme si je voy­ais des oiseaux
et les clefs – comme d’é­tranges objets
morts et vivants
je tâche de voir tout ce qui pour­rait me guérir
de tout ce qui me con­tient et de tout ce qui me perd
je tâche de sup­primer toutes les vitesses

qui font de moi un aveu­gle voy­ant (p.62)

*

un blanc nébuleux dans lequel tu te dis­sous ou te perds
fou et immaculé
telle une page blanche (p. 111)

Déliant le corps et l’âme, la décom­po­si­tion préal­able à l’as­cen­sion, n’est pas sans rap­pel­er le Grand Œuvre her­mé­tique — solve-coag­u­la – auquel ramè­nent les opéra­tions dans “Le rouge et le noir” (p.55) où “le rouge se broie dans le noir et le mange” et cet autre poème, le “Le sel du soir”, et ses étranges images :

En me couchant, j’ai mis mon dia­mant vivant
en hiv­er d’herbe devant le ser­pent noir
et l’ai enseveli dans le sel du soir -

le dia­mant de la con­nais­sance exta­tique et de la vie

L’opéra­tion alchim­ique de dis­so­lu­tion est l’ex­act pen­dant dans la Tra­di­tion chré­ti­enne, du “pou­voir des clefs”, qui délient. Or ces objets abon­dent dans ce recueil, dont un poème porte le titre de “Cadavres de clefs” (p.91). Objets sacrés et morts aban­don­nés, elles ajoutent le mys­tère à l’énigme :

la clef nous aide à décou­vrir un nom­bre étrange -
le nom­bre qui précède zéro (non pas moins un
mais peut-être même un ou un autre nom­bre sans nom)
de là nous pou­vons écarter (et non ouvrir)
la porte tel un hymen – mem­brane démen­tielle­ment fine -
et dépos­er dans le zéro
le degré zéro de notre évanescence
(de l’é­vanes­cence, à savoir de la transcendance),
le pas que nous por­tions en nous longtemps avant de naître -
depuis le pre­mier clin où le néant a cligné

(…)

Clés pour rejoin­dre nulle part, clés pour dis­paraître et renaître, elles per­me­t­tent d’ac­céder à une autre dimen­sion, immatérielle, à laque­lle pré­pare la médi­ta­tion poé­tique, conçue comme une expéri­ence de pen­sée, explo­rant – apprivoisant — à tra­vers la lib­erté du flux des images, l’ul­time et incon­naiss­able voyage :

Il y a quelque chose d’ar­chaïque et d’anarchique
dans cette ultime disparition

une douleur de toutes les nuits -
un cri de l’essence du nocturne
le zéro lui-même pâlis­sant – écho de l’extinction -

rien ensuite – unique­ment le néant – l’homme restitué

Dans un monde devenu “théâtre d’om­bres” (titre du poème p.47) celles-ci se libèrent des corps enfin trans­par­ents, elles se libèrent dans un monde d’as­phalte (la matière noire de l’œu­vre au noir?) où il reste au poète-Per­son­ne , qui n’a vécu le voy­age qu’en pen­sée, à écrire des livres de séparation :

Per­son­ne se cher­chait dans le labyrinthe -
il n’avait pas d’ombre
il ne pou­vait pas devenir trans­par­ent – et les anges
de la mort de cristal ne le con­nais­saient pas
pour l’in­stant rien ne col­lait dans sa chevelure de pensées
c’é­tait là toute sa sci­ence : la nuit, se rem­plir d’encre
et écrire des livres d’as­phalte – à savoir,

bien enten­du, des livres de séparation,
des livres de sépa­ra­tion qui ressem­blaient beaucoup
à des films de sable, 
main­tenant que le jeu était terminé

et tous les sub­terfuges avaient enfin été décollés

*

Qu’à la lec­ture de ces notes, on ne se méprenne pas sur cette poésie : rien d’aride, ou de docte – l’hu­mour et la déri­sion même ont aus­si ont leur part dans cette très mod­erne et com­plexe médi­ta­tion, qui par exem­ple décrit ain­si le monde :

je ne com­prends pas ce que je fais encore ici et là
ici ou là toutes les choses souf­frent de caries -

toutes les soli­tudes sont cariées
mais les den­tistes, hélas! 

sont car­iés eux aussi (p. 66)

Pour peu qu’il accepte de pos­er que “l’in­con­scient chargé d’un guet trag­ique est plus vrai /que le con­scient creusé par des lois /le con­scient n’est après tout qu’une con­ven­tion”, la hardiesse et la force des images entraîneront le lecteur à partager l’ex­péri­ence para­doxale de ces méta­mor­phoses jail­lis­santes : intrépi­de et inspiré, il se peut qu’il avance aus­si à la ren­con­tre d’une idéale fleur de poésie, comme celle de Novalis :

Je tiens dans la main un pis­senlit bleu – incon­nu -
qui me regarde lente­ment et pensif

(…)

Le pis­senlit bleu est un navire sur lequel
je nav­igue – empereur d’un empire de pensées -
porté par la brise au crépuscule,
je me change en dieu aux pas d’automne
envelop­pé de déception

(…)

ten­ant à la main mon scep­tre bleu et magique
le scep­tre qui me regarde et me pense
alors qu’à mon tour, le regar­dant, je ne peux me résoudre :

lequel de nous deux rêve de l’autre ? (p.45)

 

Présentation de l’auteur

Ara Alexandre Shishmanian

Né à Bucarest en 1951, diplômé de la fac­ulté de langues romanes, clas­siques et ori­en­tales, avec une thèse sur le Sac­ri­fice védique, opposant au régime com­mu­niste, Ara Alexan­dre Shish­man­ian a quit­té défini­tive­ment la Roumanie en 1983. Poète et his­to­rien des reli­gions, il est l’auteur de plusieurs études sur l’Inde védique et la Gnose, parues dans des pub­li­ca­tions de spé­cial­ité en Bel­gique, France, Ital­ie, Roumanie, États-Unis (dont les actes du col­loque « Psy­chan­odia » qu’il a organ­isé à Paris sous l’égide de l’INALCO en mémoire de I. P. Cou­liano, dis­ci­ple de Mircea Eli­ade : Ascen­sion et hypostases ini­ti­a­tiques de l’âme. Mys­tique et escha­tolo­gie à tra­vers les tra­di­tions religieuses, 2006, et le pre­mier numéro d’une pub­li­ca­tion péri­odique : Les cahiers Psy­chan­odia, I, 2011 ; ces deux pub­li­ca­tions sont éditées par l’Association « Les amis de I. P. Cou­liano » qu’il a créée en 2005).

Il est égale­ment l’auteur de 18 vol­umes de poèmes parus en Roumanie depuis 1997 : Priviri / Regards, Ochi­ul Orb / L’oeil aveu­gle, Tirezi­a­da / La tirési­ade, regroupés dans Trip­tic / Trip­tyque (2001, éd. Cartea românească), le cycle Migrene / Migraines, I‑VI (2003–2017), le cycle Absenţe / Absences, I‑IV (2008–2011), et enfin Neştiute / Mécon­nues, I‑V (2012, 2014, 2015, 2018).

Deux vol­umes de poèmes traduits en français par Dana Shish­man­ian sont parus aux édi­tions L’Harmattan, dans la col­lec­tion Accent tonique : Fenêtre avec esseule­ment (2014), et Le sang de la ville (2016), les deux plusieurs fois recen­sés dans des revues lit­téraires français­es (dont Recours au poème).

Autres lec­tures

Ara Alexandre Shishmanian, Fenêtre avec esseulement

His­to­rien des reli­gions, auteur de plusieurs études sur l’Inde Védique et la Gnose, Ara Shish­man­ian a égale­ment organ­isé, puis édité avec son épouse, Dana, les actes d’un col­loque sur la mys­tique escha­tologique à tra­vers les reli­gions mais aus­si de 14 vol­umes de poèmes parus en Roumanie depuis 1997.

Ara Alexandre Shishmanian, Les Non-êtres imaginaires

Avouons-le : il s’ag­it, à pre­mière vue, d’un livre dif­fi­cile, éru­dit, qui fait appel, entre autres, à des auteurs majeurs tels Borges, Poe, Kaf­ka, Novalis, Rilke… Ce d’au­tant que nous sommes face à […]

Ara Alexandre Shishmanian, Orphée lunaire, Mi-graines

Orphée lunaire, dernier opus d’Ara Alexan­dre Shish­man­ian, suit de près le Mi-graines paru aux édi­tions L’Echappée belle en 2021. Dis­par­ité séman­tique entre ces deux titres, mais on retrou­ve dans ces deux recueils la […]

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Marilyne Bertoncini

Biogra­phie Enseignante, poète et tra­duc­trice (français, ital­ien), codi­rec­trice de la revue numérique Recours au Poème, à laque­lle elle par­ticipe depuis 2012, mem­bre du comité de rédac­tion de la revue Phoenix, col­lab­o­ra­trice des revues Poésie/Première et la revue ital­i­enne Le Ortiche, où elle tient une rubrique, “Musarder“, con­sacrée aux femmes invis­i­bil­isées de la lit­téra­ture, elle, ani­me à Nice des ren­con­tres lit­téraires men­su­elles con­sacrées à la poésie, Les Jeud­is des mots dont elle tient le site jeudidesmots.com. Tit­u­laire d’un doc­tor­at sur l’oeu­vre de Jean Giono, autrice d’une thèse, La Ruse d’I­sis, de la Femme dans l’oeu­vre de Jean Giono, a été mem­bre du comité de rédac­tion de la revue lit­téraire RSH “Revue des Sci­ences Humaines”, Uni­ver­sité de Lille III, et pub­lié de nom­breux essais et arti­cles dans divers­es revues uni­ver­si­taires et lit­téraires français­es et inter­na­tionales : Amer­i­can Book Review, (New-York), Lit­téra­tures (Uni­ver­sité de Toulouse), Bul­letin Jean Giono, Recherch­es, Cahiers Péd­a­gogiques… mais aus­si Europe, Arpa, La Cause Lit­téraire… Un temps vice-prési­dente de l’association I Fioret­ti, chargée de la pro­mo­tion des man­i­fes­ta­tions cul­turelles de la Rési­dence d’écrivains du Monastère de Saorge, (Alpes-Mar­itimes), a mon­té des spec­ta­cles poé­tiques avec la classe de jazz du con­ser­va­toire et la mairie de Men­ton dans le cadre du Print­emps des Poètes, invité dans ses class­es de nom­breux auteurs et édi­teurs (Bar­ry Wal­len­stein, Michael Glück…), organ­isé des ate­liers de cal­ligra­phie et d’écriture (travaux pub­liés dans Poet­ry in Per­for­mance NYC Uni­ver­si­ty) , Ses poèmes (dont cer­tains ont été traduits et pub­liés dans une dizaine de langues) en recueils ou dans des antholo­gies se trou­vent aus­si en ligne et dans divers­es revues, et elle a elle-même traduit et présen­té des auteurs du monde entier. Par­al­lèle­ment à l’écri­t­ure, elle s’in­téresse à la pho­togra­phie, et col­la­bore avec des artistes, plas­ti­ciens et musi­ciens. Site : Minotaur/A, http://minotaura.unblog.fr * pub­li­ca­tions récentes : Son Corps d’om­bre, avec des col­lages de Ghis­laine Lejard, éd. Zin­zo­line, mai 2021 La Noyée d’On­a­gawa, éd. Jacques André, févri­er 2020 (1er prix Quai en poésie, 2021) Sable, pho­tos et gravures de Wan­da Mihuleac, éd. Bilingue français-alle­mand par Eva-Maria Berg, éd. Tran­signum, mars 2019 (NISIP, édi­tion bilingue français-roumain, tra­duc­tion de Sonia Elvire­anu, éd. Ars Lon­ga, 2019) Memo­ria viva delle pieghe, ed. bilingue, trad. de l’autrice, ed. PVST. Mars 2019 (pre­mio A.S.A.S 2021 — asso­ci­azione sicil­iana arte e scien­za) Mémoire vive des replis, texte et pho­tos de l’auteure, éd. Pourquoi viens-tu si tard – novem­bre 2018 L’Anneau de Chill­i­da, Ate­lier du Grand Tétras, mars 2018 (man­u­scrit lau­réat du Prix Lit­téraire Naji Naa­man 2017) Le Silence tinte comme l’angélus d’un vil­lage englouti, éd. Imprévues, mars 2017 La Dernière Oeu­vre de Phidias, suivi de L’In­ven­tion de l’ab­sence, Jacques André édi­teur, mars 2017. Aeonde, éd. La Porte, mars 2017 La dernière œuvre de Phidias – 453ème Encres vives, avril 2016 Labyrinthe des Nuits, suite poé­tique – Recours au Poème édi­teurs, mars 2015 Ouvrages col­lec­tifs — Antolo­gia Par­ma, Omag­gio in ver­si, Bertoni ed. 2021 — Mains, avec Chris­tine Durif-Bruck­ert, Daniel Rég­nier-Roux et les pho­tos de Pas­cal Durif, éd. du Petit Véhicule, juin 2021 — “Re-Cer­vo”, in Trans­es, ouvrage col­lec­tif sous la direc­tion de Chris­tine Durif-Bruck­ert, éd. Clas­siques Gar­nier, 2021 -Je dis désirS, textes rassem­blés par Mar­i­lyne Bertonci­ni et Franck Berthoux, éd. Pourquoi viens-tu si tard ? Mars 2021 — Voix de femmes, éd. Pli­may, 2020 — Le Courage des vivants, antholo­gie, Jacques André édi­teur, mars 2020 — Sidér­er le silence, antholo­gie sur l’exil – édi­tions Hen­ry, 5 novem­bre 2018 — L’Esprit des arbres, édi­tions « Pourquoi viens-tu si tard » — à paraître, novem­bre 2018 — L’eau entre nos doigts, Antholo­gie sur l’eau, édi­tions Hen­ry, mai 2018 — Trans-Tzara-Dada – L’Homme Approx­i­matif , 2016 — Antholo­gie du haiku en France, sous la direc­tion de Jean Antoni­ni, édi­tions Aleas, Lyon, 2003 Tra­duc­tions de recueils de poésie — Aujour­d’hui j’embrasse un arbre, de Gio­van­na Iorio, éd. Imprévues, juil­let 2021 — Soleil hési­tant, de Gili Haimovich, éd. Jacques André , avril 2021 — Un Instant d’é­ter­nité, Nel­lo Spazio d’un istante, Anne-Marie Zuc­chel­li (tra­duc­tion en ital­ien) éd ; PVST, octo­bre 2020 — Labir­in­to delle Not­ti (ined­i­to — nom­iné au Con­cor­so Nazionale Luciano Ser­ra, Ital­ie, sep­tem­bre 2019) — Tony’s blues, de Bar­ry Wal­len­stein, avec des gravures d’Hélène Baut­tista, éd. Pourquoi viens-tu si tard ?, mars 2020 — Instan­ta­nés, d‘Eva-Maria Berg, traduit avec l’auteure, édi­tions Imprévues, 2018 — Ennu­age-moi, a bilin­gual col­lec­tion , de Car­ol Jenk­ins, tra­duc­tion Mar­i­lyne Bertonci­ni, Riv­er road Poet­ry Series, 2016 — Ear­ly in the Morn­ing, Tôt le matin, de Peter Boyle, Mar­i­lyne Bertonci­ni & alii. Recours au Poème édi­tions, 2015 — Livre des sept vies, Ming Di, Recours au Poème édi­tions, 2015 — His­toire de Famille, Ming Di, édi­tions Tran­signum, avec des illus­tra­tions de Wan­da Mihuleac, juin 2015 — Rain­bow Snake, Ser­pent Arc-en-ciel, de Mar­tin Har­ri­son Recours au Poème édi­tions, 2015 — Secan­je Svile, Mémoire de Soie, de Tan­ja Kragu­je­vic, édi­tion trilingue, Beograd 2015 — Tony’s Blues de Bar­ry Wal­len­stein, Recours au Poème édi­tions, 2014 Livres d’artistes (extraits) La Petite Rose de rien, avec les pein­tures d’Isol­de Wavrin, « Bande d’artiste », Ger­main Roesch ed. Aeonde, livre unique de Mari­no Ros­set­ti, 2018 Æncre de Chine, in col­lec­tion Livres Ardois­es de Wan­da Mihuleac, 2016 Pen­sées d’Eury­dice, avec les dessins de Pierre Rosin : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-pierre-rosin/ Île, livre pau­vre avec un col­lage de Ghis­laine Lejard (2016) Pae­sine, poème , sur un col­lage de Ghis­laine Lejard (2016) Villes en chantier, Livre unique par Anne Poupard (2015) A Fleur d’é­tang, livre-objet avec Brigitte Marcer­ou (2015) Genèse du lan­gage, livre unique, avec Brigitte Marcer­ou (2015) Dae­mon Fail­ure deliv­ery, Livre d’artiste, avec les burins de Dominique Crog­nier, artiste graveuse d’Amiens – 2013. Col­lab­o­ra­tions artis­tiques visuelles ou sonores (extraits) — Damna­tion Memo­ri­ae, la Damna­tion de l’ou­bli, lec­ture-per­for­mance mise en musique par Damien Char­ron, présen­tée pour la pre­mière fois le 6 mars 2020 avec le sax­o­phon­iste David di Bet­ta, à l’am­bas­sade de Roumanie, à Paris. — Sable, per­for­mance, avec Wan­da Mihuleac, 2019 Galerie Racine, Paris et galerie Depar­dieu, Nice. — L’En­vers de la Riv­iera mis en musique par le com­pos­i­teur Man­soor Mani Hos­sei­ni, pour FESTRAD, fes­ti­val Fran­co-anglais de poésie juin 2016 : « The Far Side of the Riv­er » — Per­for­mance chan­tée et dan­sée Sodade au print­emps des poètes Vil­la 111 à Ivry : sur un poème de Mar­i­lyne Bertonci­ni, « L’homme approx­i­matif », décor voile peint et dess­iné, 6 x3 m par Emi­ly Wal­ck­er : L’Envers de la Riv­iera mis en image par la vidéaste Clé­mence Pogu – Festrad juin 2016 sous le titre « Proche Ban­lieue» Là où trem­blent encore des ombres d’un vert ten­dre – Toile sonore de Sophie Bras­sard : http://www.toilesonore.com/#!marilyne-bertoncini/uknyf La Rouille du temps, poèmes et tableaux tex­tiles de Bérénice Mollet(2015) – en par­tie pub­liés sur la revue Ce qui reste : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-berenice-mollet/ Pré­faces Appel du large par Rome Deguer­gue, chez Alcy­one – 2016 Erra­tiques, d’ Angèle Casano­va, éd. Pourquoi viens-tu si tard, sep­tem­bre 2018 L’esprit des arbres, antholo­gie, éd. Pourquoi viens-tu si tard, novem­bre 2018 Chant de plein ciel, antholo­gie de poésie québé­coise, PVST et Recours au Poème, 2019 Une brèche dans l’eau, d’E­va-Maria Berg, éd. PVST, 2020 Soleil hési­tant, de Gili Haimovich, ed Jacques André, 2021 Un Souf­fle de vie, de Clau­dine Ross, ed. Pro­lé­gomènes, 2021

Notes[+]

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