Non pas seule­ment les pleurs,
pareils au frémisse­ment des fleurs de Mme Dalloway,
mais le retour même des larmes à la source,
comme vers l’échine d’un grand arbre,
le voy­age par les veines des plantes
nous éclairant sur l’essence des liquides,
en sym­biose avec l’air que l’on respire dans le sommeil –

tout cela, des tâton­nements des pitons pen­dant l’escalade à tra­vers le temps,
des mots pronon­cés par les autres au cours de la traversée,
mur­murés dans la barbe grise de la lueur
mati­nale, entre la nuit et l’aube, où les mots
se jetaient dans les bras les uns des autres tels des souris de théâtre, à scander
la vic­toire de la vie, entre la face tournée vers soi et celle
que l’on partage avec un autre à ses côtés,
dans le cocon des sig­ni­fi­ca­tions entre deux corps

où, même en rêve, sans discontinuer,
coule la sève de toutes les pensées

 

 

Tra­duc­tion Stéphane Bou­quet et l’auteur
 

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