Extrait de “Aura” (éd. La Marg­eride” 2013)

 

Tout cela est d’év­i­dence comme
le matin, l’aube légère qui
invite l’aubépine dans sa
con­tra­dic­tion à même le mot

La gorge de pierre a décroché
du tor­rent les mots ultimes; mais
pour quelle jou­vence ou lassitude;
quelle vibra­tion de neige ou de
silence plus pro­fonde qu’abysse
du fond de paroles sans paroles;
car c’est là que tout se passe, dans
le pro­pos qui se referme comme
l’eau dans le sil­lage du navire

On touche l’é­corce, c’est déjà
le cer­cueil : les fontaines, les aubes,
l’hu­mus des siè­cles cumulés dans
les red­ites de novem­bre; tout
sous les fer­ments sol­ubles du non-
être     Le corps vidé, mais toujours
comme une lueur pour sacr­er ce
vide entre les choses et mots;
ce vide à faire vibr­er les morts
 

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