Extraits de “Entre les Mots entre les Pier­res” éd. Le Tail­lis Pré” (2013)

 

I
Ecrire tient le monde en éveil,
porte le souf­fle tiède­ment neuf
sur la nuque des pier­res, sur le
front des forêts et sur le silence

On pose sur le vide d’azur
quelque oiseau aléa­toire et blanc

 

 

II
Rien ne ressem­ble à rien dans l’informe
du néant     Pour­tant on reconnaît
le miel du genêt, la voix des fleurs,
la main bleue sur le ven­tre des femmes

La mon­tagne aus­si gon­fle de sources
le ciel sur le nom des océans

 

 

III
C’est d’év­i­dence nul ne sait quoi
On dit c’est comme çà, pareil à
fendre l’air, s’im­mis­cer entre les
pier­res, entre les mots, entre rien

Au plus près de loin et plus encore
sous la main, l’ailleurs qui se défait

 

 

IV
Que se passe-t-il entre les feuilles,
entre deux crêtes de houles, deux
regards qui promet­tent l’avenir;

l’om­bre est seule à ravaler la
nuit, redonner du jour entre les
lignes où se bouche l’e­space et

le temps     C’est là qu’écrire soulève
des copeaux d’en­cre du ciel obscur
 

image_pdfimage_print