Désor­mais je con­sens, que la lumière soit le souf­fle pur qui trans­fig­ure toute ruine et rédime le monde, et que la nuit revi­enne, pourtant.

                                D’un dernier mou­ve­ment j’apaise ma révolte. J’accepte l’instant nu. Geste essen­tiel, éclate­ment solaire, et que mes mots soient des fis­sures où la vie se fragmente.

                               Ombres et lumières. Un vis­age soudain tra­ver­sé d’émotion, une envolée peut-être ? Puis la chute, bru­tale, dans le vide obscur, et nos regards dépos­sédés que le réel submerge. 

                               J’accepte la frac­ture, puisqu’il le faut, et la beauté criblée du monde. En un long chant du cygne je berce mes refus, prunes sauvages, soubre­sauts renon­cés de la trompeuse éternité.

                               Je con­sens le partage, et l’équivoque, et les par­fums qui s’éparpillent. Je tairai désor­mais la fureur, et la soif jamais étanchée de l’absolu.                                         

                               J’accepte enfin de vivre. Mais c’est vieil­lir, je sais.

 

     

                               

                                     Extrait de « Un si long par­cours » éd L’Harmattan

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