Damien Paisant, Une part d’embryons poétiques

2018-01-09T17:26:32+01:00

 

Harmonie

Depuis ce matin
Je ne vois rien
Qui brille,
Pour­tant le soleil
Me regarde,
Ses rayons me parlent
Mais je n’écoute pas…
Je ne fais qu’entendre
Le tonnerre
Et la foudre d’hier
Qui ont frappé
Sans prévenir
A ma porte grinçante ;
La nuit arrive,
C’est une occasion
D’approcher le chaos
De mes jours sans
Et d’y découvrir
Ses riffs
D’espoir et de désespoir
Tou­jours en accord ;
Ain­si je ferai en sorte
Demain
De voir enfin
Le soleil
Et de lui répondre
Par un sourire.

 

 

 

Toujours

Rien ne ronfle
A part l’espoir
De ton retour,
Tu ne reviens pas
Mais nous te devinons
Quelque part
Dans notre mémoire,
Jusqu’à ce que
Ton image
Nous trouve
Loin du mirage;
Respirons
Ce par­fum d’angoisse
Pour n’en tirer
Que l’essence
Ou plutôt l’audace
Des fleurs sauvages
Qui poussent
Sans eau,
Même en pleine sécheresse.

 

 

 

Prochaine fois

Nuit-éclair
Je n’ai vu de toi…
Qu’une suite de dioramas
Déjà oubliée;
Tu es arrivée
Comme un train
A grande vitesse
Que j’ai attendu
Et qui ne s’est jamais arrêté;
Ce matin je ne retiens
Que ton absence
Mais je n’oublie pas
Que tu existes;
Nous nous sommes ratés,
Ce sont des choses qui arrivent;
Demain nous fer­ons mieux
Que de rat­trap­er le temps perdu,
Nous en inven­terons un nouveau.

 

 

 

Nuit blanche

Plus rien ne scintille
Dans ses yeux,
C’est un soir de brouillard
Au vis­age masqué
Qui dis­simule ses étoiles
Der­rière une fumée rouge;
Le ciel fait ressortir
Des éclairs de colère,
Ses veines gonflent
Jusqu’à l’éclatement de la foudre
Sur un chêne à bout de forces;
Rien ne dort
A part le spectre
Du mort
Qui m’a donné
Vie;
Il est temps de rallumer
Le flam­beau de mes rêves,
A nouveau
Le phénix pour­ra se réveiller.

 

 

 

Détaché

Tout dort
Dans ma cham­bre noire,
Tout dort
A part les rayons blancs
D’un ciel qui se lève;
Je me réveille,
C’est un matin d’hiver
Au vent furieux
Qui frappe à ma fenêtre
Jusqu’à mes oreilles;
Sif­fle­ment
Le disque céleste
Ne tourne plus
Comme avant,
Même les oiseaux chantent faux;
Chut
Lentement
Je me dépouille
De toute nostalgie
Comme l’arbre
De ses feuilles
Aujourd’hui mortes,
Enfin libre.

 

 

 

 

Présentation de l’auteur

Damien Paisant

Pre­miers écrits en 2016 influ­encés par le deuil, pub­liés en revue (A l’index, Trac­tion Bra­bant, Recours au Poème, Revue Phoenix…)

Nais­sance d’un pre­mier recueil, Absent Présent en 2017, aux Edi­tions Abordo.

Un récent arti­cle et des inédits dans la revue Terre à Ciel.

Par ailleurs, comédien.

Damien Paisant | Comé­di­en | France 

image_pdfimage_print
Aller en haut