Denise Desautels : La Dame en noir de la poésie québecoise

Par |2018-01-26T22:21:37+01:00 26 janvier 2018|Catégories : Denise Desautels, Essais & Chroniques|Mots-clés : |

Les mots de Louise Dupré 1Olivia Elias présen­tera la poésie de Louise Dupré dans le numéro 183 de Recours au Poème, cités en clô­ture du dernier recueil de Denise Desau­tels 2Denise Desau­tels, D’où sur­git par­fois un bras d’hori­zon, édi­tions du Noroît, 2017, 180 p. — une très belle lec­ture d’Angèle Paoli sur Ter­res de Femmes, me sem­blent les plus justes pour présen­ter la poète :

Il y a longtemps que tu pens­es noir, que tu vois noir, que tu par­les noir en plein soleil. La nature humaine est incur­able, tu le sais depuis longtemps, tu es nom­breuse en ta soli­tude, ce n’est pas une con­so­la­tion, tout au plus un con­stat. Tu n’as pas fini de compter les chais­es vides autour de toi et tu les observes du coin de l’oeil en jurant que tu ne t’y assoiras pas. C’est debout que tu veux t’habiter, debout par­mi les vivants.

D'où surgit parfois un bras d'horizon, DENISE DESAUTELS, éditions du Noroît

Denise Desau­tels, D’où sur­git par­fois un bras d’hori­zon, édi­tions du Noroît, 2017

Ce qu’on entend, quand on lit Denise Desau­tels, c’est sa voix de velours noir, chu­chotant la douleur au creux de l’âme du lecteur – une douleur si intime qu’elle ne peut que vous touch­er. Ecrivant, ain­si qu’elle le dit dans un entre­tien 3Texte cité sur la fiche de l’au­teure à la Mai­son des écrivains et de la lit­téra­ture “en archéo­logue de l’in­time” dans “l’om­bre touf­fue” de sa mémoire, elle en rar­rache mot à mot les secrets qui “ont besoin de lumière, c’est-à-dire de pen­sée, de lan­gage, de voix, pour ne pas s’en­ven­imer.” 4Texte cité sur la fiche de l’au­teure à la Mai­son des écrivains et de la lit­téra­ture

<pstyle=“text-align: jus­ti­fy;” >Son dernier opus, D’où sur­git par­fois un bras d’hori­zon s’ou­vre sur la repro­duc­tion d’une œuvre de Dana Schutz, représen­tant la tête d’une femme dont on ne peut savoir si elle nage ou sur­nage – elle a une cig­a­rette en bouche, les yeux cernés du rouge des cha­grins, le vis­age à demi-sub­mergé par une eau trans­par­ente. Un bras de nageuse barre un hori­zon d’éc­ume déchi­quetée. Nage-t-elle? Fuit-elle? Se noie-t-elle dans l’eau de sa peine?

Ce sont aus­si les ques­tions qu’on se pose à la lec­ture de ce dernier recueil inclass­able – qua­tre “inven­taires” regroupés,encadrés de deux dates – février/octobre – aux textes présen­tés comme un jour­nal : com­ment surnager/survivre à la douleur – sinon par la lutte acharnée, l’écri­t­ure pour la poète, qui amène son lecteur de “la mémoire, l’ou­bli” à “la vie, le vieil­lisse­ment, l’apoc­a­lypse, l’art”, en pas­sant par “la résis­tance, la colère” et “le désir, la douleur”. C’est tout un itinéraire d’ap­pren­tis­sage de la douleur et de son dépasse­ment, que trace ce recueil. De son dépasse­ment, non de son efface­ment – on ne sort jamais de la nuit, rap­pelle ailleurs la poète — mais de sa patiente, inces­sante “trans­mu­ta­tion”, au sens alchim­ique du terme – puisqu’elle nous amène de la noirceur ini­tiale, du mag­ma des souf­frances et des émo­tions, ensevelis dans la mémoire, à une sub­tile évo­ca­tion sen­sorielle, véri­ta­ble inven­taire pour le coup, des odeurs immatérielles, aboutis­sant à cette image-écho de la nageuse initiale

<pstyle=“text-align: jus­ti­fy;” align=“justify”>(…)/odeur dépaysée des doigts on y revient c’est fatal – à qui appar­ti­en­nent-ils – au bout d’une main – à qui appar­tient-elle? — là oui, on y revient doute dis­pari­tion hurlement d’ou­bli on dirait qui court d’une oeu­vre à l’autre – Sisyphe mal­gré cette Insen­sée (qui) ray­onne mal­gré tout.

C’est ce “mal­gré tout” de l’ef­fort d’un Sisyphe femme que nous retien­drons pour qual­i­fi­er la per­son­nal­ité poé­tique et la leçon que nous donne Denise Desau­tels : lut­ter, mal­gré tout – écrire, mal­gré tout – croire, mal­gré tout, en un “Beau lende­main” : “Car il nous faut des inten­tions de beauté, des errances, de la ‘con­tem­pla­tion lente’ pour que le désir d’un jour de plus soit. Mal­gré déserts et dic­tatures. Avec eux même. Que les yeux de l’in­som­nie se fassent lumière, incendie, blessure.

Denise Desautels, Nuits

Mais Il y a des nuits en nous, il faut s’en occuper.
Nicole Brossard

Nuit I

Une salle blanche et une table
sept-huit têtes penchées masquées
vers une brousse de sang de boue d’organes.
Le Corps même. Ses ombres creuses.
Ce qu’on y fait ce qu’on y fouille – rêvons sous la torture.
Surtout ne pas l’abandonner à ses bourreaux.
Un jour il a été tout petit. Ses paupières four­mil­lent d’obus.
Mais lais­sez-le donc tranquille.
Manœu­vrez-moi à sa place dit la mère
devant La Leçon d’anatomie.

 

 

 

Blessée.
Quelque chose se plaint, sans un mot. 
Christa Wolf

Nuit II

Sur la table de survie le froisse­ment des voiles
peau pous­sière et os – notre fatigue a tout noyauté.
Sub­rep­tice­ment c’est fou l’habileté chirurgicale
de ces mains sans mémoire qui ne faib­lis­sent pas.
Face à sa fin ses nuits cernées l’enfant a grandi.
Une falaise – rêvons rose le corps debout. 
Quand l’effroi l’emporte dans les replis
de la phrase. Nos draps et nos bras soudain mobilisés.
Comme elle se sent ailleurs la mère.
Cinq peu­pli­ers cen­te­naires abat­tus devant sa porte.

 

 

 

tu marcheras comme un ange léger sur le rêve noir
Diane Régim­bald

 Nuit III

Entre le ciel et le fond des eaux
les oies blanch­es retenues par la force du silence.
La peur a suf­fi – caresse venue de loin.
La mère vivante comme il l’aime. Debout.
Le désir enfin de ses doigts touche la chair
tatouée. Loin du gouf­fre de la chair ouverte.
Son désir masse sans retenue les lignes d’encre.
Une nature morte vibre entre le cœur et le poignet.
Racon­te dit la mère debout qui veille
sans sa voix d’ombre. Comme il l’aime.

 

 

 

 

 

Chaque matin bouge la mort
dans la vie incertaine
Marie-Claire Banc­quart

 Nuit IV

Un ancien bruit d’ouragan revient. Il tient
la barre seul avec sa peur – le ciel tout en bas
et la plus haute vague – voile sans amure. La mère.
Pietà au cœur en charpie au-dessus de l’irrecevable.
Elle voit le ven­tre béant de son fils qui tient la barre.
L’océan sous ses yeux. Se voit minus­cule mais
dit ça va dit vivante. Comme il l’aime. 
Reclin­ing Moth­er with Child II de Paula M. Becker.
Un jour il a été tout petit encer­clé de bras.
Mère et fils face à face nus endormis.

 

 

 

Aujourd’hui
je deviens le riz froid du monde
Moon Chung-hee

Nuit V

Il a tou­jours eu peur des décors d’agonie.
Qu’on l’avale. Il fait froid. Jusque dans les coulisses
de la langue de celle qui le berce. Rien alentour
n’est assez vaste pour l’indéfini sans frontière
qui pousse en brouil­lard dans la chambre.
La scène. Un lit de vio­lets som­bres où viennent
se blot­tir des proies intimes. Elle les veille.
Elle aimerait dire beauté – quelle beauté.
Comme si elle avait per­du de vue tous ses repères.
Où est passé le petit corps d’océan se demande la mère.

 

 

 

Mort est une seule syllabe.
Isabelle Bal­a­dine Howald

 Nuit VI

C’est plus fort qu’elle – rêvons que tout brûle.
Le goût du gouf­fre plan­té dans sa nuit.
La nuque haute et jaune bien
au-dessus du bûch­er. Et le ciel tombe de chaque côté.
L’écho encore de la lame et du mal. Et mort
pro­lifère dans ses vocalis­es mélancoliques.
Le fils dirait laisse-moi oubli­er laisse-moi être sans voix.
Endor­mi au milieu des algues filantes
et des grands oiseaux d’ombre.
Loin de la syl­labe volubile.

 

 

 

Présentation de l’auteur

Denise Desautels

Née à Mon­tréal, elle a pub­lié plus de quar­ante recueils de poèmes, réc­its et livres d’artiste, au Québec et à l’étranger, qui lui ont valu de nom­breuses dis­tinc­tions, notam­ment le prix du Gou­verneur général du Cana­da, le prix Athanase-David, la plus haute dis­tinc­tion accordée en lit­téra­ture par le gou­verne­ment du Québec,  et le Prix européen de Lit­téra­ture Fran­coph­o­ne Jean Arp. En 2014, elle rece­vait, pour la deux­ième fois, le Grand prix Québecor du Fes­ti­val inter­na­tion­al de la poésie de Trois-Riv­ières pour Sans toi, je n’aurais pas regardé si haut _Tableaux d’un parc, alors qu’en 2015 le prix Hervé-Foulon du livre oublié lui a été remis pour son réc­it Ce fauve, le Bon­heur.

Plu­sieurs de ses textes sont parus dans des an­thologies, au Québec et à l’étranger, et ont été traduits dans diver­ses lan­gues. Son best-sel­l­­er, Tombeau de Lou, pub­lié aux Édi­tions du Noroît en 2000 est paru en cata­lan, en 2011, à Barcelone (Tom­ba de Lou, trad. Antoni Clapés, Cafè Cen­tral / Eumo Edi­to­r­i­al) et en anglais, en 2013, à Toron­to (Things that Fall, trad. Alisa Belanger, Guer­ni­ca Edi­tions). Liée depuis longtemps au monde des arts visuels, elle a tra­vail­lé avec de nom­breux artistes, et plusieurs de ses livres à tirage lim­ité, réal­isés en col­lab­o­ra­tion, se retrou­vent dans des musées et des col­lec­tions impor­tantes. Elle est mem­bre de l’Académie des let­tres du Québec et de l’Ordre du Canada.

Denise Desautels

Autres lec­tures

Denise Desautels : La Dame en noir de la poésie québecoise

Les mots de Louise Dupré cités en clô­ture du dernier recueil de Denise Desau­tels me sem­blent les plus justes pour présen­ter la poète : « Il y a longtemps que tu pens­es noir, que tu vois noir, que tu par­les noir en plein soleil. …»

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Denise Desautels, Nuits

Mais Il y a des nuits en nous, il faut s’en occuper.
Nicole Brossard

Nuit I

Une salle blanche et une table
sept-huit têtes penchées masquées
vers une brousse de sang de boue d’organes.
Le Corps même. Ses ombres creuses.
Ce qu’on y fait ce qu’on y fouille – rêvons sous la torture.
Surtout ne pas l’abandonner à ses bourreaux.
Un jour il a été tout petit. Ses paupières four­mil­lent d’obus.
Mais lais­sez-le donc tranquille.
Manœu­vrez-moi à sa place dit la mère
devant La Leçon d’anatomie.

 

 

 

Blessée.
Quelque chose se plaint, sans un mot. 
Christa Wolf

Nuit II

Sur la table de survie le froisse­ment des voiles
peau pous­sière et os – notre fatigue a tout noyauté.
Sub­rep­tice­ment c’est fou l’habileté chirurgicale
de ces mains sans mémoire qui ne faib­lis­sent pas.
Face à sa fin ses nuits cernées l’enfant a grandi.
Une falaise – rêvons rose le corps debout. 
Quand l’effroi l’emporte dans les replis
de la phrase. Nos draps et nos bras soudain mobilisés.
Comme elle se sent ailleurs la mère.
Cinq peu­pli­ers cen­te­naires abat­tus devant sa porte.

 

 

 

tu marcheras comme un ange léger sur le rêve noir
Diane Régim­bald

 Nuit III

Entre le ciel et le fond des eaux
les oies blanch­es retenues par la force du silence.
La peur a suf­fi – caresse venue de loin.
La mère vivante comme il l’aime. Debout.
Le désir enfin de ses doigts touche la chair
tatouée. Loin du gouf­fre de la chair ouverte.
Son désir masse sans retenue les lignes d’encre.
Une nature morte vibre entre le cœur et le poignet.
Racon­te dit la mère debout qui veille
sans sa voix d’ombre. Comme il l’aime.

 

 

 

 

 

Chaque matin bouge la mort
dans la vie incertaine
Marie-Claire Banc­quart

 Nuit IV

Un ancien bruit d’ouragan revient. Il tient
la barre seul avec sa peur – le ciel tout en bas
et la plus haute vague – voile sans amure. La mère.
Pietà au cœur en charpie au-dessus de l’irrecevable.
Elle voit le ven­tre béant de son fils qui tient la barre.
L’océan sous ses yeux. Se voit minus­cule mais
dit ça va dit vivante. Comme il l’aime. 
Reclin­ing Moth­er with Child II de Paula M. Becker.
Un jour il a été tout petit encer­clé de bras.
Mère et fils face à face nus endormis.

 

 

 

Aujourd’hui
je deviens le riz froid du monde
Moon Chung-hee

Nuit V

Il a tou­jours eu peur des décors d’agonie.
Qu’on l’avale. Il fait froid. Jusque dans les coulisses
de la langue de celle qui le berce. Rien alentour
n’est assez vaste pour l’indéfini sans frontière
qui pousse en brouil­lard dans la chambre.
La scène. Un lit de vio­lets som­bres où viennent
se blot­tir des proies intimes. Elle les veille.
Elle aimerait dire beauté – quelle beauté.
Comme si elle avait per­du de vue tous ses repères.
Où est passé le petit corps d’océan se demande la mère.

 

 

 

Mort est une seule syllabe.
Isabelle Bal­a­dine Howald

 Nuit VI

C’est plus fort qu’elle – rêvons que tout brûle.
Le goût du gouf­fre plan­té dans sa nuit.
La nuque haute et jaune bien
au-dessus du bûch­er. Et le ciel tombe de chaque côté.
L’écho encore de la lame et du mal. Et mort
pro­lifère dans ses vocalis­es mélancoliques.
Le fils dirait laisse-moi oubli­er laisse-moi être sans voix.
Endor­mi au milieu des algues filantes
et des grands oiseaux d’ombre.
Loin de la syl­labe volubile.

 

 

 

Présentation de l’auteur

Denise Desautels

Née à Mon­tréal, elle a pub­lié plus de quar­ante recueils de poèmes, réc­its et livres d’artiste, au Québec et à l’étranger, qui lui ont valu de nom­breuses dis­tinc­tions, notam­ment le prix du Gou­verneur général du Cana­da, le prix Athanase-David, la plus haute dis­tinc­tion accordée en lit­téra­ture par le gou­verne­ment du Québec,  et le Prix européen de Lit­téra­ture Fran­coph­o­ne Jean Arp. En 2014, elle rece­vait, pour la deux­ième fois, le Grand prix Québecor du Fes­ti­val inter­na­tion­al de la poésie de Trois-Riv­ières pour Sans toi, je n’aurais pas regardé si haut _Tableaux d’un parc, alors qu’en 2015 le prix Hervé-Foulon du livre oublié lui a été remis pour son réc­it Ce fauve, le Bon­heur.

Plu­sieurs de ses textes sont parus dans des an­thologies, au Québec et à l’étranger, et ont été traduits dans diver­ses lan­gues. Son best-sel­l­­er, Tombeau de Lou, pub­lié aux Édi­tions du Noroît en 2000 est paru en cata­lan, en 2011, à Barcelone (Tom­ba de Lou, trad. Antoni Clapés, Cafè Cen­tral / Eumo Edi­to­r­i­al) et en anglais, en 2013, à Toron­to (Things that Fall, trad. Alisa Belanger, Guer­ni­ca Edi­tions). Liée depuis longtemps au monde des arts visuels, elle a tra­vail­lé avec de nom­breux artistes, et plusieurs de ses livres à tirage lim­ité, réal­isés en col­lab­o­ra­tion, se retrou­vent dans des musées et des col­lec­tions impor­tantes. Elle est mem­bre de l’Académie des let­tres du Québec et de l’Ordre du Canada.

Denise Desautels

Autres lec­tures

Denise Desautels : La Dame en noir de la poésie québecoise

Les mots de Louise Dupré cités en clô­ture du dernier recueil de Denise Desau­tels me sem­blent les plus justes pour présen­ter la poète : « Il y a longtemps que tu pens­es noir, que tu vois noir, que tu par­les noir en plein soleil. …»

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Denise Desautels, Sans toi, je n’aurais pas regardé si haut

Dans son dernier recueil qu’elle a voulu en prose poé­tique, Denise Desau­tels accom­pa­gne ses Tableaux du Parc Lafontaine situé dans Mon­tréal de pho­togra­phies en noir et blanc tout en dia­loguant avec nom­bre d’au­teurs et d’artistes dont les noms sont recen­sés à la fin.

Sen­sa­tions visuelles et audi­tives pour le lecteur comblé qui adhère immé­di­ate­ment à cette œuvre de mémoire et de trans­mis­sion. L’au­teure, à l’aise avec le style épis­to­laire, y a l’oc­ca­sion de s’adress­er à son fils dans le but de lui trans­met­tre autre chose que le sou­venir des morts dont elle lui a fait peser le deuil. Et c’est ain­si qu’elle le remer­cie de lui avoir per­mis de ne plus “ressass­er les ruines” et de “regarder plus haut”. Dans ce lieu dont la poète dépend plus que de ses proches comme le dit, en exer­gue, une cita­tion de Pas­cal Quig­nard, la ren­con­tre d’une chou­ette rayée et dix ans plus tard d’une buse ont ” soudé ” la mère ” vaste­ment vivante ce matin-là ” et le fils. Ces deux rapaces diurne et noc­turne sym­bol­isent un imag­i­naire qui se traduit par des oxy­mores en clair-obscur.

 

Sans toi, je n'aurais pas regardé si haut, Denise Desautels, éditions du Noroît, 2013, 86 pages, 24 euros

Sans toi, je n’au­rais pas regardé si haut, Denise Desau­tels, édi­tions du Noroît, 2013, 86 pages, 24 euros

En effet, d’un côté, “le parc est un lit de ténèbres” et ce noir qui “avance” peut finir par nous “encer­cler”. Pour la petite fille évo­quée c’est la nuit qui règne  avec les deuils et ses  robes noires, les hurlements des ambu­lances, les “ténébreux troncs d’au­tomne” et leurs branch­es noires.

Mais, d’un autre côté, cette “défer­lante” doit s’ar­rêter  si la nar­ra­trice apprend à “revis­iter la vie” pour “la redonner vive ” à son fils comme le parc qui s’est trans­for­mé avec, par exem­ple, ses dra­peaux de Buren inven­teurs de “choré­gra­phies”. Aus­si celle-ci va-t-elle aller vers la lumière à la recherche d’autres sou­venirs et, plus loin encore, dans la sec­onde par­tie où elle exerce sa mémoire, à la manière de Joe Brainard et Georges Perec, par de courts para­graphes dont le souf­fle et le rythme rap­pel­lent ceux des versets.

Ponc­tués par des pro­pos sur le parc, la mort mais aus­si l’amour, la nature, la vie y sont racon­tés. Tout ce qui con­stru­it un être, avec les dif­férentes strates du passé. Le lieu, ” comme espèce résis­tante” est tou­jours le fil con­duc­teur d’un texte qui con­tin­ue à dia­loguer avec les mots, les vers et les chan­sons des auteurs.

Même si Denise Desau­tels a eu l’oc­ca­sion de dire qu’on ne sait pas ce qu’on trans­met vrai­ment, elle sait qu’elle a, ici, trans­mis autre chose que la mort. Elle a com­pris égale­ment qu’elle est passée de “nécrophile à mater­nelle” grâce à l’écri­t­ure qui l’a fait renaître.

Présentation de l’auteur

Denise Desautels

Née à Mon­tréal, elle a pub­lié plus de quar­ante recueils de poèmes, réc­its et livres d’artiste, au Québec et à l’étranger, qui lui ont valu de nom­breuses dis­tinc­tions, notam­ment le prix du Gou­verneur général du Cana­da, le prix Athanase-David, la plus haute dis­tinc­tion accordée en lit­téra­ture par le gou­verne­ment du Québec,  et le Prix européen de Lit­téra­ture Fran­coph­o­ne Jean Arp. En 2014, elle rece­vait, pour la deux­ième fois, le Grand prix Québecor du Fes­ti­val inter­na­tion­al de la poésie de Trois-Riv­ières pour Sans toi, je n’aurais pas regardé si haut _Tableaux d’un parc, alors qu’en 2015 le prix Hervé-Foulon du livre oublié lui a été remis pour son réc­it Ce fauve, le Bon­heur.

Plu­sieurs de ses textes sont parus dans des an­thologies, au Québec et à l’étranger, et ont été traduits dans diver­ses lan­gues. Son best-sel­l­­er, Tombeau de Lou, pub­lié aux Édi­tions du Noroît en 2000 est paru en cata­lan, en 2011, à Barcelone (Tom­ba de Lou, trad. Antoni Clapés, Cafè Cen­tral / Eumo Edi­to­r­i­al) et en anglais, en 2013, à Toron­to (Things that Fall, trad. Alisa Belanger, Guer­ni­ca Edi­tions). Liée depuis longtemps au monde des arts visuels, elle a tra­vail­lé avec de nom­breux artistes, et plusieurs de ses livres à tirage lim­ité, réal­isés en col­lab­o­ra­tion, se retrou­vent dans des musées et des col­lec­tions impor­tantes. Elle est mem­bre de l’Académie des let­tres du Québec et de l’Ordre du Canada.

Denise Desautels

Autres lec­tures

Denise Desautels : La Dame en noir de la poésie québecoise

Les mots de Louise Dupré cités en clô­ture du dernier recueil de Denise Desau­tels me sem­blent les plus justes pour présen­ter la poète : « Il y a longtemps que tu pens­es noir, que tu vois noir, que tu par­les noir en plein soleil. …»

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France Burghelle Rey

France Burghelle Rey est née à Paris, a enseigné les Let­tres clas­siques et vit actuelle­ment à Paris où elle écrit et pra­tique la cri­tique lit­téraire. Elle est mem­bre de l’As­so­ci­a­tion des Amis de Jean Cocteau et du P.E.N. Club français. Plus de cent textes parus dans de nom­breuses revues et antholo­gies ain­si que plus de cent notes cri­tiques (Quin­zaines, Poez­ibao, Europe, Place de la Sor­bonne, CCP, Recours au poème, Tem­porel etc.). Elle a écrit une quin­zaine de recueils dont Lyre en dou­ble paru aux édi­tions Inter­ven­tions à Haute voix en 2010 puis chez La Porte Révo­lu­tion en 2013 suivi de Comme un chapitre d’His­toire en 2014 et de Révo­lu­tion II en 2016. Le Chant de l’en­fance (Un prix Blaise Cen­drars adultes) a été pub­lié aux édi­tions du Cygne en juil­let 2015, Petite antholo­gie, (Con­fi­ance, Patiences et Les Tes­selles du jour) chez Unic­ité en 2017 et Après la foudre chez Bleu d’en­cre en 2018. Les textes suiv­ants aug­men­tés de L’En­fant et le dra­peau à paraître chez Vaga­mun­do), nais­sance rédemptrice d’un “ange” dans un monde en déso­la­tion, veu­lent exprimer l’ur­gence d’une néces­saire présence au monde en souf­france. L’un des ses romans, le pre­mier, L’Aven­ture, est pub­lié aux Édi­tions Unic­ité au print­emps 2018. Le sec­ond, Le Roman de Clara est pub­lié aux mêmes édi­tions en sep­tem­bre 2022. Paru­tion aux édi­tions Unic­ité en 2020 de Lieu en trois temps suivi de L’Un con­tre l’autre : Gegenüber, en finale nationale du prix Max-Pol Fouchet 2010 La Mai­son loin de la mer Frag­ments I, édi­tions Douro, juin 2021 Nou­veaux recueils inédits : Instan­ta­nés, Jardin, je me sou­viens et Que la joie revi­enne ! Les Promess­es du Chant (Pré­face de Jacques Ancet) suivi de Les Ver­tiges du désir sont à paraître en 2023 aux édi­tions La Rumeur libre. Raisons secrètes Frag­ments II, Sai­son nou­velle Frag­ments III : inédits, Partages Frag­ments IV : en cours de rédac­tion Quoi qu’il arrive Frag­ments V : en cours de rédac­tion Elle a col­laboré avec des pein­tres (Georges Badin) et la graveur Hélène Baumel pour un cer­tain nom­bre de livres d’artistes. http://france.burghellerey.over-blog.com/# : Un blog de près de 32.000 pages de vues bio-bib­li­o­gra­­phie com­plète sur ce blog.

Denise Desautels, Petit silence de nuit

 

Les vraies ques­tions ne se posent pas,
ne sont plus posables.

René Lapierre

Où se trou­ve le haut ? le bas ?
On a beau faire atten­tion, en vérité des fois tout est renversé.
Même les bor­ds. Le cœur. Même la joie
à saveur de naufrage.

On ne peut rien con­tre le choc, l’à pas de loup
du choc de la rature.
À l’insu de soi, un X cri­ant sur le visage.

 

***

Pas douée pour rester en un seul morceau
der­rière une fenêtre de nuit. Ça tient pourtant
réus­si, le petit silence de mort 
qui encom­bre à hau­teur d’âme.

Et ce qu’on pre­nait pour un sim­ple effacement
s’est fra­cassé con­tre ce froid d’ennemi. 
Et ce qu’on pre­nait pour un dur nuage a volé en éclats.

 

***

Quand tout est frois­sé, que deviennent
l’ombre des phras­es et leur sur­dité de guerre?
Où suis-je – tem­po­raire­ment même – dans cet espace chauve?
Que faire après? en attendant?

C’est fou, la chose bar­bare, la bête
qui se pro­file ferme, courant, rampant
sa nuque vers quelque part, ses bras plombés. 

 

***

Penchée, désar­mée, en deuil de voix
et regarde alen­tour, et demande si l’improbable
sans cha­grin existe, si encore sous des ellipses de blanc
ce qui sauve – comme espèce d’ardeur – approche.

Mourir de moins en moins.
Peut-être dormir un peu en attendant
que cette géo­gra­phie de clans s’entrouvre.

 

***

Com­ment penser les bouch­es se dénouent
lorsqu’on ne dis­tingue plus ni haut ni bas? Telle­ment ailleurs
où les blocs de mélan­col­ie sont refoulés.
Partout ailleurs, la poitrine rauque, les pleurs, la boue d’ici.

Comme si plus rien ne dépendait de personne
se pro­téger surtout, ne pas men­tir surtout
sa résis­tance alignée sur l’immense pourquoi.
 

Présentation de l’auteur

Denise Desautels

Née à Mon­tréal, elle a pub­lié plus de quar­ante recueils de poèmes, réc­its et livres d’artiste, au Québec et à l’étranger, qui lui ont valu de nom­breuses dis­tinc­tions, notam­ment le prix du Gou­verneur général du Cana­da, le prix Athanase-David, la plus haute dis­tinc­tion accordée en lit­téra­ture par le gou­verne­ment du Québec,  et le Prix européen de Lit­téra­ture Fran­coph­o­ne Jean Arp. En 2014, elle rece­vait, pour la deux­ième fois, le Grand prix Québecor du Fes­ti­val inter­na­tion­al de la poésie de Trois-Riv­ières pour Sans toi, je n’aurais pas regardé si haut _Tableaux d’un parc, alors qu’en 2015 le prix Hervé-Foulon du livre oublié lui a été remis pour son réc­it Ce fauve, le Bon­heur.

Plu­sieurs de ses textes sont parus dans des an­thologies, au Québec et à l’étranger, et ont été traduits dans diver­ses lan­gues. Son best-sel­l­­er, Tombeau de Lou, pub­lié aux Édi­tions du Noroît en 2000 est paru en cata­lan, en 2011, à Barcelone (Tom­ba de Lou, trad. Antoni Clapés, Cafè Cen­tral / Eumo Edi­to­r­i­al) et en anglais, en 2013, à Toron­to (Things that Fall, trad. Alisa Belanger, Guer­ni­ca Edi­tions). Liée depuis longtemps au monde des arts visuels, elle a tra­vail­lé avec de nom­breux artistes, et plusieurs de ses livres à tirage lim­ité, réal­isés en col­lab­o­ra­tion, se retrou­vent dans des musées et des col­lec­tions impor­tantes. Elle est mem­bre de l’Académie des let­tres du Québec et de l’Ordre du Canada.

Denise Desautels

Autres lec­tures

Denise Desautels : La Dame en noir de la poésie québecoise

Les mots de Louise Dupré cités en clô­ture du dernier recueil de Denise Desau­tels me sem­blent les plus justes pour présen­ter la poète : « Il y a longtemps que tu pens­es noir, que tu vois noir, que tu par­les noir en plein soleil. …»

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Marilyne Bertoncini

Biogra­phie Enseignante, poète et tra­duc­trice (français, ital­ien), codi­rec­trice de la revue numérique Recours au Poème, à laque­lle elle par­ticipe depuis 2012, mem­bre du comité de rédac­tion de la revue Phoenix, col­lab­o­ra­trice des revues Poésie/Première et la revue ital­i­enne Le Ortiche, où elle tient une rubrique, “Musarder“, con­sacrée aux femmes invis­i­bil­isées de la lit­téra­ture, elle, ani­me à Nice des ren­con­tres lit­téraires men­su­elles con­sacrées à la poésie, Les Jeud­is des mots dont elle tient le site jeudidesmots.com. Tit­u­laire d’un doc­tor­at sur l’oeu­vre de Jean Giono, autrice d’une thèse, La Ruse d’I­sis, de la Femme dans l’oeu­vre de Jean Giono, a été mem­bre du comité de rédac­tion de la revue lit­téraire RSH “Revue des Sci­ences Humaines”, Uni­ver­sité de Lille III, et pub­lié de nom­breux essais et arti­cles dans divers­es revues uni­ver­si­taires et lit­téraires français­es et inter­na­tionales : Amer­i­can Book Review, (New-York), Lit­téra­tures (Uni­ver­sité de Toulouse), Bul­letin Jean Giono, Recherch­es, Cahiers Péd­a­gogiques… mais aus­si Europe, Arpa, La Cause Lit­téraire… Un temps vice-prési­dente de l’association I Fioret­ti, chargée de la pro­mo­tion des man­i­fes­ta­tions cul­turelles de la Rési­dence d’écrivains du Monastère de Saorge, (Alpes-Mar­itimes), a mon­té des spec­ta­cles poé­tiques avec la classe de jazz du con­ser­va­toire et la mairie de Men­ton dans le cadre du Print­emps des Poètes, invité dans ses class­es de nom­breux auteurs et édi­teurs (Bar­ry Wal­len­stein, Michael Glück…), organ­isé des ate­liers de cal­ligra­phie et d’écriture (travaux pub­liés dans Poet­ry in Per­for­mance NYC Uni­ver­si­ty) , Ses poèmes (dont cer­tains ont été traduits et pub­liés dans une dizaine de langues) en recueils ou dans des antholo­gies se trou­vent aus­si en ligne et dans divers­es revues, et elle a elle-même traduit et présen­té des auteurs du monde entier. Par­al­lèle­ment à l’écri­t­ure, elle s’in­téresse à la pho­togra­phie, et col­la­bore avec des artistes, plas­ti­ciens et musi­ciens. Site : Minotaur/A, http://minotaura.unblog.fr * pub­li­ca­tions récentes : Son Corps d’om­bre, avec des col­lages de Ghis­laine Lejard, éd. Zin­zo­line, mai 2021 La Noyée d’On­a­gawa, éd. Jacques André, févri­er 2020 (1er prix Quai en poésie, 2021) Sable, pho­tos et gravures de Wan­da Mihuleac, éd. Bilingue français-alle­mand par Eva-Maria Berg, éd. Tran­signum, mars 2019 (NISIP, édi­tion bilingue français-roumain, tra­duc­tion de Sonia Elvire­anu, éd. Ars Lon­ga, 2019) Memo­ria viva delle pieghe, ed. bilingue, trad. de l’autrice, ed. PVST. Mars 2019 (pre­mio A.S.A.S 2021 — asso­ci­azione sicil­iana arte e scien­za) Mémoire vive des replis, texte et pho­tos de l’auteure, éd. Pourquoi viens-tu si tard – novem­bre 2018 L’Anneau de Chill­i­da, Ate­lier du Grand Tétras, mars 2018 (man­u­scrit lau­réat du Prix Lit­téraire Naji Naa­man 2017) Le Silence tinte comme l’angélus d’un vil­lage englouti, éd. Imprévues, mars 2017 La Dernière Oeu­vre de Phidias, suivi de L’In­ven­tion de l’ab­sence, Jacques André édi­teur, mars 2017. Aeonde, éd. La Porte, mars 2017 La dernière œuvre de Phidias – 453ème Encres vives, avril 2016 Labyrinthe des Nuits, suite poé­tique – Recours au Poème édi­teurs, mars 2015 Ouvrages col­lec­tifs — Antolo­gia Par­ma, Omag­gio in ver­si, Bertoni ed. 2021 — Mains, avec Chris­tine Durif-Bruck­ert, Daniel Rég­nier-Roux et les pho­tos de Pas­cal Durif, éd. du Petit Véhicule, juin 2021 — “Re-Cer­vo”, in Trans­es, ouvrage col­lec­tif sous la direc­tion de Chris­tine Durif-Bruck­ert, éd. Clas­siques Gar­nier, 2021 -Je dis désirS, textes rassem­blés par Mar­i­lyne Bertonci­ni et Franck Berthoux, éd. Pourquoi viens-tu si tard ? Mars 2021 — Voix de femmes, éd. Pli­may, 2020 — Le Courage des vivants, antholo­gie, Jacques André édi­teur, mars 2020 — Sidér­er le silence, antholo­gie sur l’exil – édi­tions Hen­ry, 5 novem­bre 2018 — L’Esprit des arbres, édi­tions « Pourquoi viens-tu si tard » — à paraître, novem­bre 2018 — L’eau entre nos doigts, Antholo­gie sur l’eau, édi­tions Hen­ry, mai 2018 — Trans-Tzara-Dada – L’Homme Approx­i­matif , 2016 — Antholo­gie du haiku en France, sous la direc­tion de Jean Antoni­ni, édi­tions Aleas, Lyon, 2003 Tra­duc­tions de recueils de poésie — Aujour­d’hui j’embrasse un arbre, de Gio­van­na Iorio, éd. Imprévues, juil­let 2021 — Soleil hési­tant, de Gili Haimovich, éd. Jacques André , avril 2021 — Un Instant d’é­ter­nité, Nel­lo Spazio d’un istante, Anne-Marie Zuc­chel­li (tra­duc­tion en ital­ien) éd ; PVST, octo­bre 2020 — Labir­in­to delle Not­ti (ined­i­to — nom­iné au Con­cor­so Nazionale Luciano Ser­ra, Ital­ie, sep­tem­bre 2019) — Tony’s blues, de Bar­ry Wal­len­stein, avec des gravures d’Hélène Baut­tista, éd. Pourquoi viens-tu si tard ?, mars 2020 — Instan­ta­nés, d‘Eva-Maria Berg, traduit avec l’auteure, édi­tions Imprévues, 2018 — Ennu­age-moi, a bilin­gual col­lec­tion , de Car­ol Jenk­ins, tra­duc­tion Mar­i­lyne Bertonci­ni, Riv­er road Poet­ry Series, 2016 — Ear­ly in the Morn­ing, Tôt le matin, de Peter Boyle, Mar­i­lyne Bertonci­ni & alii. Recours au Poème édi­tions, 2015 — Livre des sept vies, Ming Di, Recours au Poème édi­tions, 2015 — His­toire de Famille, Ming Di, édi­tions Tran­signum, avec des illus­tra­tions de Wan­da Mihuleac, juin 2015 — Rain­bow Snake, Ser­pent Arc-en-ciel, de Mar­tin Har­ri­son Recours au Poème édi­tions, 2015 — Secan­je Svile, Mémoire de Soie, de Tan­ja Kragu­je­vic, édi­tion trilingue, Beograd 2015 — Tony’s Blues de Bar­ry Wal­len­stein, Recours au Poème édi­tions, 2014 Livres d’artistes (extraits) La Petite Rose de rien, avec les pein­tures d’Isol­de Wavrin, « Bande d’artiste », Ger­main Roesch ed. Aeonde, livre unique de Mari­no Ros­set­ti, 2018 Æncre de Chine, in col­lec­tion Livres Ardois­es de Wan­da Mihuleac, 2016 Pen­sées d’Eury­dice, avec les dessins de Pierre Rosin : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-pierre-rosin/ Île, livre pau­vre avec un col­lage de Ghis­laine Lejard (2016) Pae­sine, poème , sur un col­lage de Ghis­laine Lejard (2016) Villes en chantier, Livre unique par Anne Poupard (2015) A Fleur d’é­tang, livre-objet avec Brigitte Marcer­ou (2015) Genèse du lan­gage, livre unique, avec Brigitte Marcer­ou (2015) Dae­mon Fail­ure deliv­ery, Livre d’artiste, avec les burins de Dominique Crog­nier, artiste graveuse d’Amiens – 2013. Col­lab­o­ra­tions artis­tiques visuelles ou sonores (extraits) — Damna­tion Memo­ri­ae, la Damna­tion de l’ou­bli, lec­ture-per­for­mance mise en musique par Damien Char­ron, présen­tée pour la pre­mière fois le 6 mars 2020 avec le sax­o­phon­iste David di Bet­ta, à l’am­bas­sade de Roumanie, à Paris. — Sable, per­for­mance, avec Wan­da Mihuleac, 2019 Galerie Racine, Paris et galerie Depar­dieu, Nice. — L’En­vers de la Riv­iera mis en musique par le com­pos­i­teur Man­soor Mani Hos­sei­ni, pour FESTRAD, fes­ti­val Fran­co-anglais de poésie juin 2016 : « The Far Side of the Riv­er » — Per­for­mance chan­tée et dan­sée Sodade au print­emps des poètes Vil­la 111 à Ivry : sur un poème de Mar­i­lyne Bertonci­ni, « L’homme approx­i­matif », décor voile peint et dess­iné, 6 x3 m par Emi­ly Wal­ck­er : L’Envers de la Riv­iera mis en image par la vidéaste Clé­mence Pogu – Festrad juin 2016 sous le titre « Proche Ban­lieue» Là où trem­blent encore des ombres d’un vert ten­dre – Toile sonore de Sophie Bras­sard : http://www.toilesonore.com/#!marilyne-bertoncini/uknyf La Rouille du temps, poèmes et tableaux tex­tiles de Bérénice Mollet(2015) – en par­tie pub­liés sur la revue Ce qui reste : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-berenice-mollet/ Pré­faces Appel du large par Rome Deguer­gue, chez Alcy­one – 2016 Erra­tiques, d’ Angèle Casano­va, éd. Pourquoi viens-tu si tard, sep­tem­bre 2018 L’esprit des arbres, antholo­gie, éd. Pourquoi viens-tu si tard, novem­bre 2018 Chant de plein ciel, antholo­gie de poésie québé­coise, PVST et Recours au Poème, 2019 Une brèche dans l’eau, d’E­va-Maria Berg, éd. PVST, 2020 Soleil hési­tant, de Gili Haimovich, ed Jacques André, 2021 Un Souf­fle de vie, de Clau­dine Ross, ed. Pro­lé­gomènes, 2021

Notes[+]

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