Bien, main­tenant,
je te fais ce petit cer­cueil, corps d’enfant,
je te dis cette sim­ple poignée
de terre, pas de fleurs

Au fond de tes yeux noirs comme un puits
les peurs seront là sans plus se déchaîner,
l’iris peut-être, hési­tant, lancera un éclair.

Tu restes dans la paume d’une main dés­espérée d’amour,
chantes avec ta petite voix d’améthyste et de pardon ;
et je dévoile un silence ancien
que per­son­ne ne m’a appris
pour ne pas nous blesser.

 

Bene, adesso,
ti fac­cio ques­ta pic­co­la bara, corpicino
ti dico ques­ta sem­plice manciata
di ter­ra, niente fiori.

Sul fon­do dei tuoi occhi neri pozzo
staran­no sen­za più scate­nar­si le paure,
l’iride forse ; come esi­tan­do, darà un lampo.

Resti nel pal­mo di mano dis­per­a­to dell’amore,
can­ti con la tua pic­co­la voce d’ametista e di perdono ;
ed io svelo un anti­co silenzio
che nes­suno mi ha insegnato
per non ferir­ci ancora.

Traduit de l’italien par Mathilde Vischer

 

Poème extrait de Di rab­bia / De rage, édi­tions sot­toscala, bilingue ital­ien / français, tra­duc­tion de Mathilde Vis­ch­er, dessins de Andrea Gabutti

Bellinzona (Suisse), 2009

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