Tu roules, jeune garçon. Derrière le vent.
Derrière les maisons des amis,
dont les fissures ont été recouvertes d’argile
les mains silencieuses d’un père
silencieux.
Les branches, les toits gonflent
comme graines que l’été a ouvertes.
Tout gronde sous les roues
qui tournent avec toi.
Et ton cœur d’enfant tourne
se submerge dans des houles anciennes.
Toi qui ne connais pas l’attente de la mer sur les rivages,
le sel qui scintille sur le corps des noyés.
Ainsi tu ne t’émerveilles pas
N’abandonne pas ce vélo que tu as payé de tes sous
pour voir la fille aux poissons dorés.
C’est un rêve.
Derrière elle, le vent
Poème traduit de l’espagnol (Colombie) par Rémy Durand
Paseo en bicicleta
Pasas, niño. Detrás el viento.
Detrás las casas de los amigos,
sus grietas adobadas con arcilla
las manos silenciosas de un padre
silencioso.
Se curvan ramas, techos,
granos abiertos por el verano.
Todo truena al paso de las ruedas
girando contigo.
Y tu corazón niño va girando
va sumergiéndose en oleajes remotos.
Tú que no conoces la espera del mar en las orillas,
la sal que reverbera en los ahogados.
Así que no te deslumbres,
no estaciones la suma de tus recreos
para ver a la muchacha de los peces dorados.
Es sueño.
Detrás de ella, el viento.