Pareil à l’éloquence brodée par la toile d’arachnide
Graines amar­rées aux escar­billes per­les condensées
Tant de han­tis­es inso­lites et autant d’autres sordides
L’abordage pirate des fan­tômes escamote la pensée

Par la saveur acerbe arawak chamane coloquintes
Le cya­nure flagorné suinte des saintes souvenances
Grotesques  jar­dinières des verts par­adis de pacotille
Des fer­veurs incan­ta­tions car­ni­vores de repentances
Embal­lent les femmes muti­lent et cas­trent leurs filles

Féticheurs d’idées bizarres sor­ties des têtes de hibou
Détour­nent les désirs étouf­fent les rires et les danses
Nour­ris­sent la haine de sottes ren­gaines et de tabous
Oud se tait Kamen­ja  cabre le Nay le tam-tam délire
Qui peut savoir quand fini­ra une mas­ca­rade pareille

Qui peut jur­er qu’un peu­ple soit preste pour  choisir
Les chemins de gloire l’instinctive sagesse de l’abeille
Fougue irrévéren­cieuse crinière bondis­santes cavales
La toux des vol­cans les vague furieuses intempestives
L’errance de nuit le jour tarde sa renais­sance  navale

Dis-moi Mari­am si mon embar­ca­tion vogue et dérive
Vers quel havre sûr der­rière quel hori­zon décamper
Terre séduite l’étreinte gar­rot des craintes te brisent
Dans la pous­sière et la mis­ère tu ne fais que ramper
Devant les char­la­tans marchands de sor­nettes grises
De tra­di­tions sus­pectes cou­tumes abjectes du passé
Comme l’oubli  la honte le remord et la fière bêtise
Tire-moi enfin du cauchemar poli car­ré cadenassé

Des urnes encom­brées des cen­dres de matière grise
Des anneaux fer­rés que Chab­bi a cru un jour casser
La pierre sacrée météore ma secrète Makke intime
Mon pôle mag­né­tique mon méri­di­en mes parallèles
Pour attein­dre ce ciel que seul ton sacré nom anime
Pousse sur mes reins écail­lés des plumes et des ailes

Plan­er au dôme ciel vide vers le soleil incandescent
Te  sou­viens –tu  de vis­ages paysages épouvantables
Des peu­ples soumis à la pépite plus noire que sang
Marchan­der dévo­tion des délivrances improbables
Des brig­andages fer­vents  sou­verains tout puissants

Un borgne sor­ci­er t’a‑t-il un jour glabre jeté un sort
L’oxyde de tes entrailles car­bonifères me rend sourd
Tu fer­mes les yeux sur ceux qui répan­dent la mort
Les gerbes flétries des bour­geons de  som­meil lourd
Mar­bre  tes rêver­ies aux colonnes d’ivoire et d’or
 

image_pdfimage_print