Non ser­e­na la cur­va ori­en­tale degli occhi, non ilare il volto
del­la don­na ragaz­za che ondeg­gia sulle punte ballerine
al finestri­no di un tram, incli­na all’indietro la testa
come volesse appog­gia­r­si a qual­cuno, cer­care un tepore
o un sosteg­no, e per caso sei lì, ne rice­vi stupito
i capel­li, la sos­ta leg­gera del capo
appe­na posato come durante un volo
di passero su un ramo là dove semicaduto
un nido, un vec­chio nido spenzolasse
già qua­si tra­volto, dimen­ti­co di sé, irriconoscibile.
“Rien que l’espace d’un instant”, sor­ride, e sfilano
tun­dre, deser­ti quartieri, fred­di di città,
soli­tu­di­ni che in un pun­to si sfio­ra­no brevi
— un sus­sul­to un istante una spal­la, ques­tione di un attimo -
e dopo le scuse di rito un sorriso
poi il nulla.

 

 

DANS LE TRAM

 

Pas sere­ine la courbe ori­en­tale des yeux pas hilare le visage
de la femme fille qui ondoie sur les pointes ballerine
à la fenêtre d’un tram, qui penche la tête en arrière
comme si elle voulait s’appuyer sur quelqu’un, chercher une tiédeur 
ou un appui, et par hasard tu es là, tu reçois ébahi
ses cheveux, la pause légère de la tête 
à peine posée comme dans un vol
de moineaux sur une branche, où à demi tombé
un nid, un vieux nid serait suspendu
déjà presque emporté, oublié de lui-même, méconnaissable.
“Rien que l’espace d’un instant”, elle sourit, et des quartiers
déserts, des toundras défi­lent, froids de la ville,
soli­tudes qui en un point s’effleurent brièvement
– un tres­saille­ment un instant une épaule, ques­tion d’une seconde –
puis les excus­es rit­uelles un sourire 
et plus rien.

 

Traduit de l’italien par Mathilde Vischer

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