Solitude

Par | 16 janvier 2014|Catégories : Blog|

 

Epaulant ma solitude
                Comme on épaule un fusil
                               Sans même savoir viser
Je chan­celle au cinéma
                Grimpe tout en haut de l’écran
                               Clair de lune à nuages
L’abandon en bandoulière
                Ma quar­an­taine exilée
                               Je ne suis que de passage
J’ai froid sous la pluie sans vous
                Vous étiez ma promesse
                               Et j’étais vos lendemains
Si j’ai gardé mes seize ans
                Dans la mai­son han­tée par
                               Votre fan­tôme et le mien
J’ai tourné dos à la foule
                Et j’ai fui les baratins
                               Je voulais fer­mer le livre
N’ai pas pu tourn­er la page
                Et j’ai bâti un empire
                               Avec le sel de mes larmes
Mon réveil, chaque matin
                A côtés, bras grands ouverts
                               Votre absence que j’enlace.
Bien des feuilles sont tombées
                Bien des hommes s’en sont allés
                               Cap­tive, je tends les mains
Seul le miroir me répond
                Aucune trace ne reste
                               Dans le brouil­lard du matin
Comme mon corps auprès du vôtre
                Effacé à tout  jamais
                               Nuit sans lune,  nuit sans étoiles
L’étreinte per­due en silence.
                J’écoute tous vos baisers
                               Aux portes de tous les mondes
Je ne ressens jamais rien
                Redonnez-moi mes empreintes
                               Gardez tous mes souvenirs
L’art de mes désirs est mort
                A la porte des chagrins
                               Il ne revien­dra jamais.
Cette his­toire qui me vide
                Comme un voy­age pour rien
                               Aller sim­ple dans un mur
Je peux tout abandonner
                Tout ce que nous connaissions
                               Jamais avoir peur de rien.
C’est cela qui me soutient
                C’est ma retraite secrète
                               Et l’envie de vos tempêtes.

 

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Solitude

Par | 22 juillet 2012|Catégories : Blog|

 

Soli­tude pensive
sur pierre et rosier, mort et réveil,
où libre et captive,
figée dans son vol blanc,
chante la lumière blessée par le gel.

Soli­tude au style
de silence sans fin et d’architecture,
où la démarche indécice
de l’oiseau dans les haies
ne réus­sit pas à clouer ta chair obscure.

En toi je laisse oubliée
la fréné­tique pluie de mes veines,
ma cein­ture décorée,
et brisant des chaînes,
rose frag­ile je serai par­mi les sables.

Rose de ma nudité
sur tis­sus de chaux et feu sourd,
lorsque rompu déjà le nœud,
lavé de lune et aveugle,
croise tes fines ondes de calme.

Dans la boucle du fleuve
le dou­ble cygne chante sa blancheur.
une humide voix sans froideur
sourd de sa gorge,
et par­mi les joncs roule et se lève.

Avec sa rose de farine
un enfant nu mesure la rive,
tan­dis que le bosquet accorde
sa musique première
en une rumeur de cristaux et de bois.

Des chœurs d’immortelles
tour­nent affolés deman­dant des éternités.
leurs signes expressifs
blessent les deux moitiés
de la carte qui suinte des solitudes.

La harpe et sa plainte
prise dans des nerfs de métal doré,
si doux instrument
réson­nant ou subtil,
cherchent, ô soli­tude, ton règne gelé.

Tan­dis que toi, inaccessible
à la verte lèpre du son,
il n’est pas de hau­teur possible
ni de lèvre familière
par où te parvi­enne notre gémissement.
 

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