Belle, mince, éter­nelle­ment jeune, active,
mod­erne, intel­li­gente, sportive,
souri­ante, indépen­dante, exci­tante, désirante,
tou­jours libre, tou­jours disponible,
l’image de la femme occi­den­tale est en tous points parfaite
aus­si bien habil­lée que nue.
Mais une image, on ne peut pas la toucher,
l’émouvoir, lui don­ner du plaisir,
la faire souf­frir, la décevoir,
ni même l’amuser.
L’image de la femme
on peut l’aimer, l’adorer même, si on veut,
mais pas s’en faire aimer.
L’image peut séduire mais pas être séduite
L’image peut simuler
elle peut aus­si stimuler
mais elle ne peut pas jouir.
Les images n’ont pas de plaisir, pas de pudeur,
pas non plus d’audace véritable,
ni de courage.
Les images peu­vent par­ler mais elles ne pensent pas.
Les images n’ont pas de problèmes,
pas de projets,
elles ne tra­vail­lent pas,
elles ne rêvent pas et ne se bat­tent pas.
Les images sont tou­jours sages.
Mais moi qui vis dans le monde occidental
où domi­nent les images
je con­nais une femme
(une au moins)
qui n’est pas une image.

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