Les champs res­teront infinis.
Pour celui qui tou­jours croira la splendeur
Du monde, au-delà de ce qu’on lui donne pour ampleur,
La vie tout de suite, en un coup d’œil (et pas plus,
Pas davan­tage qu’un regard accom­pa­g­né d’un souffle)
Fera ray­on, comme on recueille réjoui sur sa paume
L’eau du ruis­seau, étin­celle et cortège
D’étincelles. Mais qui dira cet enthousiasme,
Votif (bien sûr) face à la clair­ière douce,
Aux lys éclos comme une main altière ;
Qui trou­vera la poésie exacte,
Filée avec tous les mots et les cœurs,
Pour saisir dans une seule étreinte
La nasse irradiée du réel ? Qui décrira
Cette joie ? Tous ? A nar­rer l’horizon fort,
Les oiseaux si unis avec l’aube
Que leurs pépiements sem­blaient aus­si une lueur ?
Et l’ombre au plus pro­fond de la forêt ? D’un vif sourire,
Soyons tous pein­tres du monde, offerts au vent et à l’éclat,
Nos yeux miroirs de nos mains et nos voix vouées à l’écho.
Les chants res­teront infinis.

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