Tu cherch­es des yeux qui repor­tent le temps
Des yeux qui ont touché le temps
Des yeux qui remisent la crise
Des yeux dans l’heure glauque qui avan­cent vers nous
L’aube dort sur la gare difficile
Ma gare est sans départ…
La soli­tude est une vitre
Est-ce que des anges vont sur ce rempart ?
— Tu me regardes, ô vie, je te regarde -
Et à nou­veau je sais un peu le temps
Qui se reporte et nous regarde
Le jour et la mai­son plus souples
Et la mer à côté qui attend
Je sais aus­si le pointil­lé des larmes de la pluie
Qui vis­i­tent ma vitre
Un ange heureux comme une forme de mère peut-être
Voudrait se pencher sur nous deux
L’aurore main­tenant s’affadit sur la gare
Pen­dant que dans la cour jouent des anges pleurant
Sur la mâchoire cassée du temps
Je voudrais que les regards soient anges
Mais aujourd’hui ma gare est vierge
Ma gare sans départs ni triage ni fards
Où devraient bien pass­er des anges
— Le ric­o­chet des anges

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