CUANDO las manos del universo
se atreven a mecer
tu cabel­lo con tal irre­al desatino
una luz úni­ca, inten­sísi­ma, se
enciende en el vino 
en la casa del poeta, al borde
del acantilado.
 
Una luz úni­ca, inten­sísi­ma, y
el vien­to recién nacido
impul­sa al navío violeta
con­tra el muelle y el alba­tros chillón.
Todo esto sucede cuando
el uni­ver­so mece tu cabello.

Y cuan­do atás tu cabel­lo con
una del­ga­da cin­ta de seda
como quien pre­tende contener
una tor­men­ta en un dedal
las nubes caen sobre Tongoy
y yo pas­toreo palabras
en el cos­mos, en la luna,
y es mi úni­ca ambición

que tu cabel­lo crez­ca en mi pecho
que tu cielo quepa en mis pupilas
que tus llan­tos empa­pen mi voz.

 

 

Chan­son pour elle

 

Quand les doigts de l’univers
Osent caresser
Tes cheveux avec une telle douce folie
Une lumière unique, très intense,
S’allume dans le vin, dans la mai­son du poète,
Au bord de la falaise.
Une lumière unique, très intense,
Et le vent nou­veau né
Ren­voie le navire violet
Con­tre le quai et l’albatros criard
Tout ceci arrive quand
L’univers caresse tes cheveux

Et quand tu attach­es tes cheveux
Avec un fin ruban de soie
Comme qui pré­tend enfermer
Un orage dans un dé  à coudre
Les nuages tombent sur Tongoy
Et je fais paître des paroles
Dans le cos­mos, sur la lune,
Et là est ma seule ambition

Que tes cheveux poussent sur ma poitrine
Que ton ciel tienne dans mes pupilles
Que tes pleurs noient ma voix.

 

 

extrait du livre inédit «Canti­ga para Ella»
Traduits par Prof. Cristi­na Madero (ex Maître de Con­férences – Uni­ver­si­dad dc Poitiers)
 

image_pdfimage_print