Snowflakes are not like rain­drops when they fall.
Some­thing could be said for how
they take their own direction.
Just as each snowflake is individual.
Elu­sive floats. Their own path to Earth,
to tops of cars and nooks of conifers.
The big­ger flakes flut­ter down like the leaves
of a cher­ry blos­som blown by Spring’s breath.
Snow lands on wind­screens like the
ends of six needles,
four needles,
eight.
Soft­ness prick­les on impact.
Not as inno­cent as first they seem
and how could they be, when they veer
from the rest to regroup and wreak havoc.
Sly, mis­chie­vous lit­tle flakes sifting
onto our paths, to slip us up
when the men are made, fin­gers froze and we
had trod­den them well. Made them packed.
Com­pact. They make a pact to make
us veer in car-radio silenced,
breath holding
roads of ice;
obliteration.

 

Frag­ments

 

Les flo­cons de neige  ne tombent pas comme les gouttes de pluie.
On pour­rait dire quelque chose sur  la façon
dont  ils déci­dent  de leur pro­pre direction.
Exacte­ment comme chaque flo­con de neige est  indépendant.
Flot­teurs insai­siss­ables.  Leur  pro­pre tra­jet vers la Terre,
le capot des voitures et les recoins  de conifères.
Les  plus gros flo­cons  tombent en pal­pi­tant comme des pétales
de cerisi­er en  fleur  emportés par le souf­fle du Printemps.
Paysages de neige sur  les pare-brise comme
la fin de six aiguilles
qua­tre aiguilles,
huit.
La douceur picote à l’impact.
Pas aus­si inno­cents qu’ils le sem­blaient à pre­mière vue
et com­ment pour­raient-ils l’être, quand ils dévient
du reste et se regroupent et  sèment la pagaille.
Hyp­ocrites et mali­cieux petits fla­cons criblant
nos chemins pour nous faire glisser
quand les bon­hommes sont finis, que  les doigts ont gelé et
qu’ on les a bien piét­inés. Bien tassés.
Com­pacts.  Ils  font un pacte pour nous faire
dévi­er dans des voitures aux radios muettes,
ten­ant souf­fle suspendu
des routes de glace ;
l’oblitération.

Traduit par Mar­i­lyne Bertoncini

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