Celui qui, nuit et jour,
marche dans ma tête,
y fait un tohu-bohu
plus lanci­nant que l’enfer

Celui qui, de toutes ses forces,
m’empêche de quit­ter cette cage sans barreaux,
celui-là ne connaît
ni le ciel profond
ni le chant secret des oiseaux
ni la couleur du blé.

Aveu­gle suceur de sang,
par­a­site sou­verain, pieu­vre géante,
il lève de telles tem­pêtes qu’il me fait
fer­mer les yeux
et me lance au visage
des giclées de sang.

Impas­si­ble imposteur,
il aboie à la lune
le vis­age tourné vers la nuit rouillée.

Ah ! qu’il explose et
que les tes­sons de son corps
s’é­parpil­lent sans moi
aux qua­tre coins des étoiles.
 

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