à Armand Gat­ti, fraternellement

 

je suis les restes d’un monde qui tan­tôt naîtra

chaque nuit de mau­vais rêves nous ramènent
— cat­a­clysme lépreux -
aux soirs sans fin tra­ver­sés par la foudre

des jours noirs pesant dan­gereuse­ment sur des silences dilatés
des femmes
des femmes folles
des fièvres
toute marche irré­sistible et mys­térieuse vers un destin 

sur les flots crachés par la nuit
nos chan­sons saig­nent et glis­sent à la peau gémis­sante du fleuve
les morts s’habillent
la révolte brille en leurs yeux de pluie
soli­tude stellaire

des femmes
des femmes folles qui se per­dent aux dans­es dis­parues d’une mélodie spectrale
pen­dant que nos plaies se déchirent aux astres de l’espoir
s’ouvrent
per­dent leur sang

de l’anarchie
des bat­te­ments d’ailes

odeurs d’ailleurs, par­adis d’épines et de morsures

vois

les dra­peaux noirs atten­dent sous les colères du ciel

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