Ma seule amour, mon âme, ma demeure
frag­ile,
comme un essaim fiévreux se désunit, se cherche, 
l’in­forme ton haleine
dis­perse et déshérite,
mon âme, ma frag­ile… 

 

                                   *

 

 

Moi, lampe médusée par la langue infectieuse
suin­tant des pier­res disjointées,
moi, lampe médusée par l’op­pres­sion des murs
irréversibles,
moi, voix des temps impitoyables,
moi qui n’ap­prends que de l’air vide,

 

j’in­voque ta désespérance,
j’in­voque ta présence,
afin
déséblouir la Nuit vorace de ses astres,

 j’in­voque ton regard,
qu’il embrasse la chaste
immense remon­tée du vol enseveli lucide dans les profondeurs.

 

 

Soleil vers les hau­teurs hué à coups de pierres,
je peins, oui ! par les traits de la pierre taillée,
du Soleil obstiné l’araire aventurière – 

arrachant un frag­ment de ciel aux encres noires
du cœur adverse,

pour toi,
ma seule amour, ma demeure, ma vie.

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