Dessin 2 (Eury­dice évanes­cente, encadrée de rochers).

 

Toi enfin
îlot de blancheur
pris dans une échap­pée de nuages

vois-tu le rocher menaçant
es-tu la sœur de Sisyphe
celle qui éponge dans l’ombre ses larmes

tou­jours il nous faut ten­dre vers la lumière
un visage
que guette le dieu de la mort

le dieu de la mort
est le poids la mesure
tu lui oppos­es Eury­dice le voile de ta nudité

il ignore ta folie
cette préférence
accordée à l’instant amoureux

tu as su qu’une seule rose
explose
pour le print­emps tout entier

je t’en prie
ne cède pas au remords
l’éternité n’égalera jamais ta beauté

tu es prière
tu n’es pas une pierre
passe la porte

accepte enfin de peser ce peu que pèse ton souffle

 

 

« Sur le pas de l’ombre » (Vari­a­tions sur le thème d’Orphée à par­tir de dessins de Michèle Iznardo).

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