I
Et si le foehn fouettard
que je fends de mon corps en marchant
et qui, dans le square en face
de chez moi, déchire en mille adieux
les marronniers dépeignés à poil…
Si le foehn chassait dans le delta
des ruisseaux peints en bleu sur mes mains
et balayait les vestiges
laissés par les ans – autant de feuilles
d’automne ou de fleurs de tombe ?
II
En rentrant chez moi, tard ce soir bon
de novembre flagellé de foehn,
en sentant sur mon visage
ce souffle chaud des saveurs du sud
qui m’entre dans les oreilles,
et là, qui sait pourquoi, là
je me dis que je les entends, eux,
les morts, les mots qu’ils murmurent
mêlés à la langue universelle
du vent qu’ils ont choisi pour demeure.