Artiste dans l’art de rester sur sa faim ou au moins  portraitiste
De scènes de genre
Qui peint la vie des artistes faméliques, il se promène
Sans soucis et s’arrête
devant un dis­trib­u­teur de banque dans la rue Knez Mihajlova.
Ensuite, il cor­rige sa cra­vate, en se regar­dant dans la vit­rine du « Legend »,
Il est insou­ciant et hésitant.
Peut-être  va t’il pren­dre un expres­so allongé, un peu plus tard,
Chez La Reine Grecque ?
On ver­ra. Par con­tre, il ignore d’où vient le silence qui s’allonge le long
De la rue. Pas un souf­fle de vent dans les arbres ; les balcons
Vides, la rue se tait
Tout à coup. Et alors ? Le Godzil­la s’est promené, déjà maintes
Fois, dans les quartiers de cette nou­velle Atlantide.
Il réflé­chit, et pourquoi pas, aurait-il  fal­lu  que je rédi­ge un journal
D’artiste qui a faim ? Ce serait au moins une chose utile,  dit- il en souriant !
Mais quand il posera son regard, sur la vit­rine de la bou­tique du « Legend »
Tout juste net­toyée, il ver­ra les yeux
De Ner­val, son intense regard. Ou il  croira qu’il l’a vu.
Il  a retenu son souf­fle, et il a sen­ti la prox­im­ité, la gueule bavant
De Béhé­mot, éter­nelle­ment affamé, la chaleur de son haleine
Dans son pro­pre cou, il va laiss­er l’écriture
Des guides de nutri­tion pour  les artistes affamés
A quelqu’un autre. Qu’un autre les écrive et les taille.
Oh, oui, s’il vous plait, à sa place.

 

 

Traduit du serbe par Nina Zivancevic

 

image_pdfimage_print