L’œil humain est pro­fond de cent lieues
Sous le foy­er poé­tique de la pupille,
Il y a un petit cer­cle magique,
Un puits, un trou de goulot,
Une noire bouche chan­tante de guitare
Aux cordes de lumière.
Les pupilles des yeux
Sont des notes sur les cordes de l’esprit,
Et elles peu­vent servir à interpréter
Quan­tité de mélodies.
Regarde, les nervures d’une feuille
Se dessi­nent les unes con­tre les autres tels
Des chemins lumineux à tra­vers les étranges con­trées de
   l’obscurité
L’étendue verte de la feuille
Se répand dans le puits du regard.
Là où la forêt s’arrête brusquement
La petite feuille verte grandit
De plusieurs kilo­mètres cubes
De vert, de jaune, de bleu.
Le monde de la feuille, que mon âme
Vient juste­ment d’enlacer tout entier,
Est tout à coup cette contrée,
Les nervures de toutes les feuilles sont à présent des chemins,
Jaune et chauds de paille déposée
Par les change­ments de mois­son dans les buissons.
Un homme marche sur le chemin
Entre les haies vertes.
À présent il pénètre dans le monde de la feuille.

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