Kent MAC CARTER, poète, revuiste et éditeur, anime et dirige la revue numérique CORDITE. Il nous a confié deux poèmes et a accepté de répondre à nos questions. L’entretien, qui suit les poèmes, fait écho à celui du poète Martin HARRISON, interrogé par Adam AITKINS, que nous avions publié l’an dernier et porte sur l’état de la poésie contemporaine en Australie*. Mais Kent Mac Carter y parle aussi de sa pratique poétique personnelle : appartenant à deux continents, il utilise toutes les possibilités que lui offrent les variantes de l’anglais américain, britannique ou australien,  pour créer une langue poétique qui lui est propre. Toute portée par un jeu d’échos, sonores, visuels, d’analogies et de dérives musicales, faisant appel aux arrières-plans culturels variés qu’il explore, cette langue est un bel exemple des difficultés (et des plaisirs) de traduction qui nous ont fait ouvrir cette rubrique : le lecteur est amené à imaginer le jeu nourri de ping-pong, les échanges multiples, pour élaborer une version française qui ne trahisse ni n’édulcore les aspérités, les rythmes, les images de l’original.

Recours au poème et la traductrice remercient ici Marie-Christine MASSET pour son aide et sa patiente relecture.

 

 

 

 

*

 

Poèmes de Kent Mac Carter

traduits de l’anglais (Aus­tralie) par Mar­i­lyne Bertoncini

 

 

 

A Dosage of Dimin­ish­ing Returns

                      Maybe all one can do is hope to end up with the right regrets 

                                                                                                 Arthur Miller

 

I’ve juiced of my years a curi­ous patchwork –

a dosage of dimin­ish­ing returns. I am anther

 

eye­balling the habit of a Ken­tia Palm

addict in breeze. For it’s semaphore

 

of green swells with pro­gres­sive ideas. Telling

how a house­plant does this. With ease, it says hang

 

on, sta­men – watch these fronds blow a shape of hips

in sculpt­ing gusts. It says glass.

 

It shouts woman. It

carves a man­go out

 

sharply from its wind-swept savoir-faire and tum­bles them to shore 

up a pen­i­ten­tial fruc­tose you can’t undo. It says deep­er

 

at my end how I will live

sweet amongst the artists of post-Gauguin

 

Tahi­ti and must allow pacif­ic winds to disinfect

my age. My bee. I watch the oceans keep.

 

 

*

 

 

UNE POSOLOGIE DE RETOURS DECROISSANTS

                                 Peut-être qu’on peut seule­ment espér­er de finir avec les bons regrets. 

                                                                                                                        Arthur Miller

 

J’ai fait de ma vie un étrange assemblage -

une posolo­gie de retours décrois­sants. Je suis anthère

 

reluquant ce que fait un palmi­er Kentia 

accro à la brise. Car c’est un sémaphore

 

de houles vertes aux idées pro­gres­sistes. Racontant

com­ment s’y prend une plante d’in­térieur. Avec douceur, elle dit atten­dez

 

voir, éta­mines – regardez ces fron­des souf­fler une forme de hanches

en rafales sculp­tantes. Elle dit verre.

 

Elle crie femme. Elle

sculpte une mangue en morceaux

 

Brusque­ment avec son savoir-faire bat­tu de vent et les jette pour

étay­er un indé­fectible fruc­tose péni­ten­tiel. Elle dit encore plus bas

 

à la fin com­ment je vivrai

tout doux par­mi les artistes post-gauguin

 

à Tahi­ti, et je devrai autoris­er les vents du Paci­fique à désinfecter

mon âge. Sang doute 1. Je con­tem­ple les fonds marins.

 

 

 

*

 

 

Are You Ready to Go Super­fast?

                   Osteospermum jucun­dum

 

to be with the danc­ing women

cose­cants of how their diet pops

 

wet mimeo­graphs is to be organ­ised just off

the grav­i­tas of ear­ly jit­ter­bugs

 

stems and ear­li­er still

pea­hen down to por­trait calm and votes

 

their faire frou frou

to fly and woo as tai 

 

babilo­nia twist­ing there a cala­tra­va

can­tilevered onto stamps in paraguay

 

the tele­pho­ny of eng­lish but­ter

say or our aper­i­tif of snow­bank

 

are you ready to go super­fast

on de beers the carat of mass­a­chu­setts

to be with the danc­ing women is singe­ing weed boy

george s wind up 

 

chameleon2 and it s so mete­oric why the african

coast­line resem­bling a lla­ma s head 

 

sip bent for antarc­tic ice

skates the reti­na of lake 

 

vic­to­ria you re a daisy if you do 3

 

 

 

*

 

 

 

Tu es prêt à aller super vite?

                      Osteo sper­mum jucundum

 

être avec les femmes qui dansent
cosé­cantes de la façon dont leur light soda fait pop !

 

d’hu­mides sten­cils c’est être instal­lé juste en marge
de la dig­nité des pre­miers swings endiablés

 

de tiges et avant encore
ce duvet de paon qui imite le calme qui adopte

 

leur frou-frou fou
volant flir­tant comme la

 

baby­lone tai se tor­tillant là un calatrava
en porte-à-faux sur des tim­bres au paraguay

 

le chic bidon du beurre anglais
dis­ons ou notre apéri­tif aux glaçons de congère

 

es-tu prêt à aller super vite
sur de beers le carat du massachusetts

 

être avec les femmes qui dansent c’est cramer l’herbe
la fin du caméléon

 

de boy george c’est ful­gu­rant aus­si c’est pourquoi en afrique
le rivage tel une tête de lama 

 

sirote penché sur l’an­tar­tique sa glace
patine sur la rétine du lac

 

vic­to­ria quelle crème tu es si tu le fais

 

———————–

Notes

 

1My bee – jeu de mot sur la pronon­ci­a­tion de ”maybe” avec l’ac­cent australien

2 Cette image ren­voie autant au suc­cès musi­cal des années 80, Kar­ma Chameleon de Boy George, qu’à la vari­abil­ité de couleur de cet animal.

 

3Réplique culte du per­son­nage de Doc Hol­i­day dans le film Tomb­stone (1993), terme à la mode aux alen­tours de 1870, où il sig­ni­fie “être excep­tion­nel” – pra­tique­ment intraduis­i­ble, car lié aus­si au thème flo­ral du poème, annon­cé par l’os­teosper­mum, ou “mar­guerite du Cap”

 

 

*

 

Entre­tien avec Kent Mac Carter 

traduit et adap­té par Mar­i­lyne Bertoncini

 

 

Kent, vous êtes à la fois poète et rédac­teur en chef de la revue Cordite : quand et com­ment avez-vous com­mencé à écrire de la poésie? 

C’é­tait à Chica­go, juste après le bug de l’an 2000 — le monde con­tin­u­ait à tourn­er. Je venais de m’in­staller à mon retour de Flo­rence. J’avais à peine com­mencé ma car­rière à Uni­ver­si­ty of Chica­go Press comme con­cep­teur édi­to­r­i­al, et j’ai pen­sé : étant ici, à l’u­ni­ver­sité, pourquoi ne pas suiv­re des cours de développe­ment per­son­nel totale­ment dif­férents des diplômes de compt­abil­ité et finance que j’avais déjà. J’ai eu la chance d’être pris dans des ate­liers d’écri­t­ure, qui m’ont exposé directe­ment à la pra­tique et la pen­sée de Karen Volk­man, Mark Stand et Thom Gunn. J’ai eu la chance de par­ticiper à l’un des derniers ate­liers de Gunn avant sa mort. J’y suis resté qua­tre ans.

L’u­ni­ver­sité de Chica­go ne pro­po­sait pas à l’époque de diplôme en écri­t­ure créa­tive. N’é­tant pas trop heureux de vivre dans l’Amérique de G.W Bush, j’ai pen­sé que,je pour­rais obtenir un diplôme à l’é­tranger : le Cana­da était trop près de chez moi, mes can­di­da­tures à dif­férents pro­grammes en Irlande et en Ecosse étaient refusées ou accep­tées sans bourse d’é­tudes. Mon plan A était alors de m’en­gager dans le pro­gramme de Bill Man­hire, à l’in­sti­tut de Let­tres Mod­ernes de Welling­ton, Nou­velle Zélande, mais je n’y ai pas été admis non plus. A la fin, je me suis retrou­vé avec le choix entre les uni­ver­sités de Mel­bourne ou Sid­ney. J’ai choisi Mel­bourne, et eu la chance d’avoir Chris Wal­lace-Crabbe et Tony Birch comme directeurs. C’est la poète aus­trali­enne Gig Ryan qui a accep­té de pub­li­er mon tout pre­mier poème dans un jour­nal de Mel­bourne, The Age. Elle m’a don­né de sages con­seils, dont par­ti­c­ulière­ment celui de m’ac­crocher et tenir bon une ving­taine d’an­nées avant d’être pris au sérieux. Je par­ticipe depuis 16 ans à ce tour­bil­lon appelé poésie, et elle avait raison.

 

Vous avez récem­ment entre­pris une activ­ité d’édi­tion – pou­vez-vous nous en parler?

Cordite Books a com­mencé assez récem­ment, en novem­bre 2014, pour être pré­cis. Mais Cordite Pub­lish­ing Inc. a été fondée en 1997. Les cinq pre­miers numéros de Cordite Poet­ry Review étaient des pub­li­ca­tions imprimées grand for­mat, puis la revue est passée au numérique quelques mois seule­ment après le début de la revue Jack­et. Ces deux pub­li­ca­tions de poésie ont ouvert la route à la nais­sance en ligne de la lit­téra­ture aus­trali­enne, bien avant nom­bre d’autres pub­li­ca­tions éphémères, et même avant un cer­tain nom­bre de quo­ti­di­ens australiens.

Cordite Book a com­mencé avec Alan Loney, Ross Gib­son, John Hawke and Natal­ie Harkin. J’ai passé bien plus de temps que je ne le pen­sais pour la con­cep­tion des cou­ver­tures et le choix d’un papi­er de qual­ité – le design de Zoë Sadok­ier­s­ki en valait vrai­ment la peine – et cette dépense a été cou­verte par l’édi­tion simul­tanée de qua­tre livres. Il vaut mieux faire des livres qui ne soient pas imprimés à la demande, avec un papi­er qui ne ne moi­sisse pas avant votre prochain anniver­saire. Com­mencer avec ces qua­tre auteurs a été une chance incroyable. 

Il n’y a pas très longtemps, le cri­tique lit­téraire aus­tralien Andrew Riemer dis­ait, à pro­pos de l’Antholo­gie de poésie aus­trali­enne de 2013 (Black Inc.) : ” Hormis les poèmes de quelques auteurs con­nus et plus anciens : Les Mur­ray, David Mal­ouf, Vivian Smith, Geof­frey Lehmann et Thomas Shap­cott, par­mi d’autres, il manque à la plu­part de ces textes une voix per­son­nelle, une sen­si­bil­ité poé­tique, en somme” Il sem­blait par ces mots déclar­er que la poésie aus­trali­enne se lim­i­tait encore à la car­rière légendaire de quelques hommes (par­fois femmes) plus âgés, et surtout blancs… 

Indé­ni­able­ment, les écrivains cités par Riemer ont eu, et con­tin­u­ent d’avoir une très grande impor­tance par leurs con­tri­bu­tions à la poésie aus­trali­enne. Mais il y a des généra­tions entières,de poètes accom­plis, qui par­ticipent à cette “grande parade” (en français dans le texte) – dont cer­tains nou­veaux poètes main­tenant même, un groupe génial, avec des approches à l’op­posé de la poésie des auteurs du pat­ri­moine nom­més par Riemer.

Ain­si, Riemer trou­ve la poésie de Lionel Fog­a­r­ty ouverte­ment dépourvue de sens, quand elle est représen­ta­tive du sub­til origa­mi nar­ratif post-colo­nial qui est l’art même de Fog­a­r­ty. Lib­erté d’opin­ion? Je n’y crois pas. Riemer n’a pas vrai­ment expliqué pourquoi ces vers exem­plaires n’avaient pas de sens (en fait, il n’a pas du tout essayé). Ce qui m’a frap­pé le plus à pro­pos de cette note-polémique a été une réponse à ma revue elle-même du poète de Mel­bourne, Bon­ny Cas­sidy, alors co-édi­teur de Cordite :

 

Sérieuse­ment, quand allons-nous accepter que la poésie, comme la pein­ture et la musique, puisse représen­ter des struc­tures énon­cia­tives, plutôt que des vers fig­u­rat­ifs? Riemer sem­ble sug­gér­er que les poèmes qui ne “soumet­tent pas le sens à des struc­tures dis­cur­sives ou gram­mat­i­cales” sont telle­ment extrêmes qu’ils échap­pent à la ” tra­di­tion lit­téraire ou poétique”.

 

’ ”Struc­ture énon­cia­tive” – pri­male et archaïque – pour­tant Riemer décrit tout ceci comme un échec. Le poète et pro­fesseur améri­cain, Théodore Roethke, le dit de façon plus fleurie : ” Il faut du rythme. Si vous voulez danser nu sur le seuil d’une grange ouverte avec une craie dans le nom­bril, je m’en moque. Il vous faut du rythme.” Motif d’ex­pres­sion = rythme.

Je pour­rais dire que Cordite Book souhaite pub­li­er des objets beaux à voir écrits par des poètes jusqu’i­ci ignorés, ou qui se sont tus pen­dant des années, ou enc­core de nou­velles voix qui valent qu’on les lise. Et c’est vrai. Mais bien des édi­teurs font ça. Le for­mat orig­i­nal de la revue Cordite s’ap­puie sur un édi­teur invité dif­férent tous les qua­tre mois, pour livr­er l’essen­tiel de notre rai­son d’être (en français dans le texte) . Ceci sig­ni­fie que ce – et ceux – que nous pub­lions est extrême­ment var­ié, et sou­vent je n’au­rais pas sélec­tion­né cer­tains des poèmes choi­sis. Ceci sig­ni­fie aus­si que nom­bre de bons textes ne sont pas retenus. Donc, faire des livres, de façon très égoïste, c’est pour moi une façon de pub­li­er des travaux que je trou­ve par­ti­c­ulière­ment importants.

Retour­nant à la ques­tion de Cas­sidy “quand allons-nous accepter que la poésie, comme la pein­ture et la musique, puisse représen­ter des struc­tures énon­cia­tives, plutôt que des vers fig­u­rat­ifs?”, je me suis mis à penser à la nature des mots-comme objets et à la façon dont leurs mul­ti­ples déf­i­ni­tions, idiomes et pronon­ci­a­tions, dis­til­lent une unique “masse atom­ique” de pos­si­bil­ités, liées à une kyrielle de délices alchim­iques. Peut-on racon­ter une his­toire à par­tir des réac­tions lex­i­cales, obtenues en plaçant sim­ple­ment des mots apparem­ment dis­parates les uns à côté des autres? Pour­raient-ils réson­ner et fre­donner en devenant trop proches? A un niveau appar­ent, il y a juste un non-sens ; à un niveau caché, une poten­tielle fusion chim­ique ; et par la scis­sion des deux niveaux, la fis­sion? Oui, sans doute. Est-ce que cette forme nar­ra­tive est aus­si val­able et rigide qu’un dis­cours fondé sur la lyrique? Je pense que oui, mais la charge se déplace de façon sig­ni­fica­tive hors (mais pas com­plète­ment) de l’in­fra­struc­ture d’un lan­gage don­né et s’in­stalle car­ré­ment sur l’écrivain, le tordeur de cuiller, qui doit maîtris­er et réu­nir les forces du poème, qui se crée comme il le souhaite. Mais ce ne sont pas des ques­tions neuves.

 

Quelles sont vos prin­ci­pales influ­ences? Qui sont les poètes qui vous ont inspiré, desquels vous vous sen­tez proche?

D’Amérique du Nord, je pour­rais citer August Klein­zahler, Frank O’Hara, Ed Dorn, Denise Lev­er­tov et Richard Brauti­gan. En Aus­tralie, John Forbes, Ran­dolph Stow et Gig Ryan. Et, Ambrose Bierce, James Thurber, Berke Breathed et Rube Gold­berg. Les pho­tographes Olive Cot­ton, Max Dupain et Gary Wino­grand; Je suis le fils d’un pas­sion­né de pho­to de lions de mon­tagne et de col­ib­ris – je préfère les chem­inées et les décol­l­letés plongeants. L’emphase de groupes comme Galax­ie 500 et Gaslight Radio. Et les cuiv­res en strass de Kit­ty Wells et Jim­mie Rogers, dont le croon­ing atavique atteint pro­fondé­ment mon sys­tème lim­bique., Maceo Park­er, Djan­go Rein­hardt, Auden.

 

Vous n’êtes pas né en Aus­tralie : cela influ­ence-t-il, et de quelle façon, votre poésie ?

Je viens des USA, mais je suis désor­mais un résident/citoyen per­ma­nent de cha­cun des deux pays. Bon, main­tenant, les poésies et même les lit­téra­tures nationales sont plutôt ouvertes à quiconque sur cette planète souhaite les explor­er. Mais en tant qu’au­teur, avec cette dual­ité, le fait est que je peux… et sou­vent je le fais … plonger dans un idiome typ­ique­ment aus­tralien ou améri­cain, dans les for­mu­la­tions, mais même avec des con­struc­tions syn­tac­tiques. C’est comme une ver­sion allégée de bilin­guisme (hélas, je ne suis pas bilingue). En fab­ri­quant un vers, cer­tains mots (tels qu’on les utilise dans un con­texte nation­al pré­cis) et un argot par­ti­c­uli­er sus­ci­tent mieux que d’autres un rythme provo­cant, même s’ils ont des orig­ines dif­férentes. Ceci pour dire que mes poèmes sont, de ce point de vue, écrits à par­tir d’une langue aus­trali­enne par défaut, et c’est dans l’er­reur – presque tou­jours volon­taire, comme per­tur­ba­tion – que je vais inscrire une expres­sion typique­ment américaine.

 

Avez-vous des rit­uels d’écriture?

Mon horaire de boulot – 9–17h — n’a rien à voir avec mon écri­t­ure ou celle de n’im­porte qui – je réserve qua­tre heures par jour pour ça. Je suis mar­ié, père de famille, et j’ai une hypothèque. Je suis directeur de Cordite Pub­lish­ing, rédac­teur de ses revues et édi­teur de ses livres. Si j’ai des cir­con­stances idéales, je n’ai pas le temps de m’en sou­venir. Les antholo­gies d’Anne Kennedy, Lisa Gor­ton & John Wilkin­son m’ont obligé à écrire de nou­veau, heureusement.

J’ai avec mes poèmes une rela­tion d’hôte à par­a­site, je me tra­casse pour l’in­spi­ra­tion, jusqu’à ce que, sou­vent, tout s’écroule : des poèmes hôtes. De cette absence de règles, de ce ter­reau sur­gis­sent de nou­veaux poèmes, uniques, englobant les “nutri­ments” qu’ils trou­vent pour devenir mes meilleurs poèmes. Ils se propa­gent… et au bout de dix brouil­lons, je suis heureux.

La revue Cordite reçoit env­i­ron 4000 propo­si­tions de poèmes chaque année. Nous faisons env­i­ron 50 revues par an. Et tout le reste. Ecrire et pro­mou­voir le tra­vail d’autres écrivains est une façon très effi­cace de décel­er les failles de vos pro­pres écrits.

 

Si vous deviez don­ner une déf­i­ni­tion de la poésie en quelques mots, quelle serait-elle?

La poésie s’écrit en 3D, la prose en 2D — cha­cune présente d’é­gales dif­fi­cultés. Comme Rothko avec les couleurs, à la dif­férence de Wyeth avec ses granges et ses fenêtres, la poésie ne requiert pas une archi­tec­ture nar­ra­tive (sauf l’am­ple poésie épique). La poésie peut com­pos­er avec une infinité de mots et de tour­nures, envelop­per les idiomes et les déf­i­ni­tions atten­dus d’une res­pi­ra­tion immense, avec une grande effi­cac­ité, et une grande économie.

 

Recours au Poème défend l’idée que la poésie est à la fois une action poli­tique et une métapoé­tique révo­lu­tion­naire. Que pensez-vous de cette position? 

Comme je le dis­ais plus tôt, je priv­ilégie l’ap­proche pro­gres­sive her­méneu­tique de la lec­ture et de l’écri­t­ure poé­tique. Je ne suis pas con­va­in­cu que la poésie doive être poli­tique ou révo­lu­tion­naire, ou qu’elle le soit par nature – quoi qu’il en soit… mais les poésies qui ne s’en­ga­gent pas avec force d’une façon ou d’une autre sont comme des cartes de voeux, jolies. Je pense sincère­ment que cette dis­tinc­tion fait qu’un vers de mir­li­ton reste un vers de mir­li­ton, et que la lit­téra­ture est lit­téra­ture – et nul n’im­porte si l’oeu­vre dévoile ses motifs et inten­tions – ou les cache.

 

 

*

 

 

Kent, you’re a poet and the chief direc­tor of the poet­ry review Cordite : When and how did you begin writ­ing poetry?

It was Jan­u­ary in Chica­go, and Y2K had just ‘hap­pened’. The world con­tin­ued. I’d just moved there after return­ing home from Flo­rence, Italy. I’d just begun my pub­lish­ing career at Uni­ver­si­ty of Chica­go Press as a devel­op­men­tal edi­tor, and thought, ‘since I’m here at this uni­ver­si­ty, why not try to pur­sue a degree in a per­son­al inter­est vs. the finan­cial and account­ing degrees I already had. I was for­tu­nate enough to be accept­ed to take some of the writ­ing work­shops then, which exposed me direct­ly to the work and think­ing of Karen Volk­man, Mark Strand and Thom Gunn. I was most for­tu­nate to have one of Gunn’s final work­shops right before his death. I was there for four years.

Uni­ver­si­ty of Chica­go did not offer cre­ative degrees at the time. Maybe they still don’t? I fig­ured that since I wasn’t all that keen to live in George W. Bush’s Amer­i­ca, that I’d pur­sue a degree in Eng­lish and Writ­ing abroad; Cana­da was too close to home, my appli­ca­tions to var­i­ous pro­grams in Ire­land and Scot­land were either declined or accept­ed with no finan­cial assis­tance. My orig­i­nal plan A was to enroll in Bill Manhire’s pro­gram in the Inter­na­tion­al Insti­tute of Mod­ern Let­ters at Vic­to­ria Uni­ver­si­ty in Welling­ton, New Zealand, but was not accept­ed there either. In the end, I was pre­sent­ed with the options to pur­sue a degree at Uni­ver­si­ty of Syd­ney or Uni­ver­si­ty of Mel­bourne. I chose Mel­bourne. It was Aus­tralian poet Gig Ryan who accept­ed my first ever poem for pub­li­ca­tion in Melbourne’s news­pa­per, The Age. Gig gave me very sage advice ear­ly on, osten­si­bly that one must be able to stick around and ‘hang in there’ for about 20 years before you’re tak­en seri­ous­ly. I’m six­teen years into this caper called poet­ry, and she’s proven to be correct.

 

You recent­ly ini­ti­at­ed a pub­lish­ing activ­i­ty too – can you talk us about it?

Cordite Books began quite recent­ly, Novem­ber 2014 to be exact. But Cordite Pub­lish­ing Inc., the non-prof­it that pub­lish­es Cordite Poet­ry Review, was found­ed in 1997. The first five issues of Cordite Poet­ry Review were newsprint broad­sheets, then it went online-only just a few months after Jack­et began. Inter­est­ing­ly, it was these two poet­ry pub­li­ca­tions that pio­neered the space for Aus­tralian lit­er­a­ture (of any kind) online, before many oth­er pub­li­ca­tions that have come and gone, and even before a num­ber of Aus­tralian news­pa­pers, too.

Cordite Books start­ed with Alan Loney, Ross Gib­son, John Hawke and Natal­ie Harkin. I spent way more than I could have on cov­er design and high-qual­i­ty paper stock – Zoë Sadokierski’s series design is absolute­ly worth it – yet this expense was off­set by print­ing four books at once. It’s worth it to make non-POD books with paper that won’t fox by your next birth­day. And I was unbe­liev­ably for­tu­nate to start with those four authors.

Not long ago, Aus­tralian lit­er­ary crit­ic Andrew Riemer slept-walked through the writ­ing of his take on Best Aus­tralian Poems 2013 (Black Inc., 2013). In his review of this recent vol­ume, Riemer stat­ed: ‘Apart from poems by sev­er­al old­er, well-estab­lished poets – Les Mur­ray, David Mal­ouf, Vivian Smith, Geof­frey Lehmann and Thomas Shap­cott, among oth­ers – most of these poems lack dis­tinc­tive voic­es, a poet­ic sen­si­bil­i­ty, in oth­er words’. His words seemed to claim, then, that Aus­tralian poet­ics is / should still be defined by the sto­ried careers of a few old­er, most­ly white men (and a few women) … or, at least, his review sup­ports the exis­tence of such a lens that’s been ossi­fied into place from a few van­tages around Aus­tralian letters.

Irrefutably, the writ­ers Riemer men­tioned have made and con­tin­ue to make an enor­mous and sig­nif­i­cant con­tri­bu­tion to Aus­tralian poet­ics. But there are a few well-accom­plished whole gen­er­a­tions of poets shar­ing this grand parade – includ­ing new poets right now, a most excit­ing bunch, many with gen­er­al­ly per­pen­dic­u­lar approach­es to poet­ry than the afore­men­tioned lega­cy poets. Riemer’s assess­ment of Lionel Fog­a­r­ty found his con­tri­bu­tion to be osten­si­bly ‘mean­ing­less’, instead of rep­re­sen­ta­tive of the deft post-colo­nial nar­ra­tive origa­mi that is Fogarty’s mas­tery. Enti­tled to opin­ion? No, I don’t believe in that. I pre­scribe more to the enti­tled-to-what-you-can-effec­tive­ly-argue-for school.

Riemer did not effec­tive­ly argue these exem­plar lines to be ‘mean­ing­less’ (in fact, he made no attempt at all). What struck me most about his review-as-provo­ca­tion was a response to the review itself; arriv­ing as it did via Mel­bourne poet Bon­ny Cas­sidy, Cordite’s cur­rent Fea­ture Reviews Editor:

Seri­ous­ly, when are we going to accept that poet­ry, like paint­ing and music, may rep­re­sent ‘pat­terns of utter­ance’ rather than fig­u­ra­tive lines? Riemer seems to sug­gest that poems that ‘do not yield sense in con­ven­tion­al dis­cur­sive or gram­mat­i­cal terms’ are so rad­i­cal that they escape ‘lit­er­ary or poet­ic tradition’.

Pat­terns of utter­ance’ – pri­mal and archa­ic – yet Riemer chalks this up as fail­ure. US poet and esteemed teacher, Theodore Roethke, put it a more florid way, ‘You’ve got to have rhythm. If you want to dance naked in an open barn door with a chalk in your navel, I don’t care! You’ve got to have rhythm.’ Pat­terns of utter­ance = rhythm.

I could say that Cordite Books is inter­est­ed in putting out exquis­ite-look­ing objects writ­ten by poets hereto­fore ignored or from those who’ve gone silent for years or new voic­es worth a read. And that’s all true. But many press­es do that. The unusu­al pub­lish­ing mod­el of Cordite Poet­ry Review – rely­ing on a new guest edi­tor every four months to deliv­er the back­bone of our rai­son d’être (!) – means that while what and who we pub­lish is amaz­ing­ly diverse, there are many cas­es where a poem is pub­lished that I wouldn’t have select­ed. Too, this means a lot of excel­lent work is not tak­en for pub­li­ca­tion. So doing books is, quite self­ish­ly, a way for me to get work I feel espe­cial­ly impor­tant out into the world.

Return­ing to Cassidy’s ques­tion, ‘… when are we going to accept that poet­ry, like paint­ing and music, may rep­re­sent ‘pat­terns of utter­ance’ rather than fig­u­ra­tive lines?’, I got to think­ing about the nature of words-as-objects and how words’ mul­ti­ple def­i­n­i­tions, idiom and pro­nun­ci­a­tions dis­til as a unique ‘atom­ic mass’ of sorts, bun­dled with a litany of alchemic delights. Can a sto­ry also be told from the lex­i­cal reac­tions made sim­ply by plac­ing seem­ing­ly dis­parate words near each oth­er? Might they rever­ber­ate and hum when they become too near? On one plane, per­cep­ti­bly non­sense; on a sub-plane, poten­tial chem­i­cal fusion; and split apart from either plane, fis­sion? Arguably, yes. Is this kind of nar­ra­tive as wor­thy or rigid a dis­course as those reliant on lyric? I think so, but the onus clear­ly shifts sig­nif­i­cant­ly away from (but not entire­ly) the infra­struc­ture of a giv­en lan­guage and set­tles square­ly on the writer, the spoon ben­der, to har­ness and cor­ral the devel­op­ing poem’s force as she sees fit. These are not new questions.

 

What are your main influ­ences? Who are the poets who inspired you, the ones you feel close to?

From North Amer­i­ca; August Klein­zahler, Frank O’Hara, Ed Dorn, Denise Lev­er­tov and Richard Brauti­gan would qual­i­fy. From Aus­tralia; John Forbes, Ran­dolph Stow and Gig Ryan. Also, Ambrose Bierce, James Thurber, Berke Breathed and Rube Gold­berg. Pho­tog­ra­phers Olive Cot­ton, Max Dupain and Gary Wino­grand; I am the son of a pro shut­ter­bug bent on moun­tain lions and hum­ming­birds – nat­u­ral­ly, I pre­fer smoke­stacks and neck­lines. Bom­bast from bands like Galax­ie 500 and Gaslight Radio. Too, the rhine­stone pipes of Kit­ty Wells and Jim­mie Rogers, whose atavis­tic croons reach deep into my lim­bic sys­tem. Maceo Park­er, Djan­go Rein­hardt, Auden.

 

You were not born in Aus­tralia – how does this (if it does) influ­ence your poetry?

I am from the States, but am now a per­ma­nent res­i­dent / cit­i­zen of both coun­tries. Now, nation­al poet­ics and, fur­ther, nation­al lit­er­a­tures are pret­ty much open to any­body on the plan­et who cares to explore them. But as a cre­ator with this dual­i­ty, the effect is that I can … and often­times do … dip into dis­tinct­ly Aus­tralian or Amer­i­can idiom, phras­ing and even some syn­tac­ti­cal con­cerns. It’s like a diet ver­sion of being oth­er­wise bilin­gual (which I am sad­ly not). In craft­ing a poet­ic line, some words (as most com­mon­ly used in a giv­en nation­al con­text) and unique slang fit a foment­ing rhythm and intent bet­ter than oth­ers, even if they are derived from else­where. This is to say that my poems are, at this point, writ­ten from a default Aus­tralian lan­guage, and it’s the excep­tion — almost always inten­tion­al­ly as a dis­tur­bance — where I will insert word­ing dis­tinct­ly American.

 

Do you have rit­u­als for / while writing?

I have a 9–5 job that has noth­ing to do with my or any­body else’s writ­ing – I com­mute four hours per day for it. I’m a father, spouse and mort­gage hold­er. I’m direc­tor of Cordite Pub­lish­ing, edi­tor of its jour­nal and pub­lish­er of its books. If I have ide­al cir­cum­stances, I’ve not had the time to remem­ber them. Col­lec­tions by Anne Kennedy, Lisa Gor­ton and John Wilkin­son have cor­nered me back into writ­ing, thankfully.

I have a host / par­a­site rela­tion­ship to my poems, fuss­ing over inspi­ra­tion until, often­times, it decom­pos­es into ruins: host poems. From that non-process, new poems, unique, sprout from such loam, sub­sum­ing what ‘nutri­ents’ exist and become my bet­ter poems. They prop­a­gate in-tact, and with­in ten drafts I’m happy.

Cordite Poet­ry Review receives about 4000 poems sub­mit­ted to us per year. We do about 50 reviews annu­al­ly. And, every­thing else. Read­ing and assess­ing oth­er writ­ers’ work is an extreme­ly effec­tive way to dis­cov­er prob­lems in your own.

 

If you had to give a def­i­n­i­tion of poet­ry, in few words, what would it be?

Poet­ry is writ­ing in 3D, prose is 2D; both present equal dif­fi­cul­ty. As Rothko with colour, unlike Wyeth with barns or win­dow­panes, poet­ry need­n’t be fet­tered to nar­ra­tive archi­tec­ture (though ample great poet­ry is). Poet­ry can dial in to eons of lex­i­con and syn­tax, warp idiom and access def­i­n­i­tions with enor­mous breadth, great effi­ca­cy and in minute economy.

 

Recours au Poème defends the idea that poet­ry is at the same time a polit­i­cal action and a rev­o­lu­tion­ary metapo­et­ics – what do you think of this position?

As I allud­ed to ear­li­er, I laud pro­gres­sive hermeneu­ti­cal approach­es to read­ing and writ­ing poet­ry. I’m not con­vinced that poet­ry must be polit­i­cal or rev­o­lu­tion­ary, or is thus inher­ent­ly … no mat­ter what … but poet­ries that do not engage with either or both forces are akin to greet­ing cards, niceties. I do feel that what keeps dog­ger­el as dog­ger­el and lit­er­a­ture as lit­er­a­ture is this dis­tinc­tion, no mat­ter how appar­ent or eso­teric a work is about its motives and intentions.

 

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* voir ici l’entretien avec Martin Harrison sur la poésie australienne :

https://www.recoursaupoeme.fr/rencontre/martin-harrison/adam-aitken

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Marilyne Bertoncini

Biogra­phie Enseignante, poète et tra­duc­trice (français, ital­ien), codi­rec­trice de la revue numérique Recours au Poème, à laque­lle elle par­ticipe depuis 2012, mem­bre du comité de rédac­tion de la revue Phoenix, col­lab­o­ra­trice des revues Poésie/Première et la revue ital­i­enne Le Ortiche, où elle tient une rubrique, “Musarder“, con­sacrée aux femmes invis­i­bil­isées de la lit­téra­ture, elle, ani­me à Nice des ren­con­tres lit­téraires men­su­elles con­sacrées à la poésie, Les Jeud­is des mots dont elle tient le site jeudidesmots.com. Tit­u­laire d’un doc­tor­at sur l’oeu­vre de Jean Giono, autrice d’une thèse, La Ruse d’I­sis, de la Femme dans l’oeu­vre de Jean Giono, a été mem­bre du comité de rédac­tion de la revue lit­téraire RSH “Revue des Sci­ences Humaines”, Uni­ver­sité de Lille III, et pub­lié de nom­breux essais et arti­cles dans divers­es revues uni­ver­si­taires et lit­téraires français­es et inter­na­tionales : Amer­i­can Book Review, (New-York), Lit­téra­tures (Uni­ver­sité de Toulouse), Bul­letin Jean Giono, Recherch­es, Cahiers Péd­a­gogiques… mais aus­si Europe, Arpa, La Cause Lit­téraire… Un temps vice-prési­dente de l’association I Fioret­ti, chargée de la pro­mo­tion des man­i­fes­ta­tions cul­turelles de la Rési­dence d’écrivains du Monastère de Saorge, (Alpes-Mar­itimes), a mon­té des spec­ta­cles poé­tiques avec la classe de jazz du con­ser­va­toire et la mairie de Men­ton dans le cadre du Print­emps des Poètes, invité dans ses class­es de nom­breux auteurs et édi­teurs (Bar­ry Wal­len­stein, Michael Glück…), organ­isé des ate­liers de cal­ligra­phie et d’écriture (travaux pub­liés dans Poet­ry in Per­for­mance NYC Uni­ver­si­ty) , Ses poèmes (dont cer­tains ont été traduits et pub­liés dans une dizaine de langues) en recueils ou dans des antholo­gies se trou­vent aus­si en ligne et dans divers­es revues, et elle a elle-même traduit et présen­té des auteurs du monde entier. Par­al­lèle­ment à l’écri­t­ure, elle s’in­téresse à la pho­togra­phie, et col­la­bore avec des artistes, plas­ti­ciens et musi­ciens. Site : Minotaur/A, http://minotaura.unblog.fr * pub­li­ca­tions récentes : Son Corps d’om­bre, avec des col­lages de Ghis­laine Lejard, éd. Zin­zo­line, mai 2021 La Noyée d’On­a­gawa, éd. Jacques André, févri­er 2020 (1er prix Quai en poésie, 2021) Sable, pho­tos et gravures de Wan­da Mihuleac, éd. Bilingue français-alle­mand par Eva-Maria Berg, éd. Tran­signum, mars 2019 (NISIP, édi­tion bilingue français-roumain, tra­duc­tion de Sonia Elvire­anu, éd. Ars Lon­ga, 2019) Memo­ria viva delle pieghe, ed. bilingue, trad. de l’autrice, ed. PVST. Mars 2019 (pre­mio A.S.A.S 2021 — asso­ci­azione sicil­iana arte e scien­za) Mémoire vive des replis, texte et pho­tos de l’auteure, éd. Pourquoi viens-tu si tard – novem­bre 2018 L’Anneau de Chill­i­da, Ate­lier du Grand Tétras, mars 2018 (man­u­scrit lau­réat du Prix Lit­téraire Naji Naa­man 2017) Le Silence tinte comme l’angélus d’un vil­lage englouti, éd. Imprévues, mars 2017 La Dernière Oeu­vre de Phidias, suivi de L’In­ven­tion de l’ab­sence, Jacques André édi­teur, mars 2017. Aeonde, éd. La Porte, mars 2017 La dernière œuvre de Phidias – 453ème Encres vives, avril 2016 Labyrinthe des Nuits, suite poé­tique – Recours au Poème édi­teurs, mars 2015 Ouvrages col­lec­tifs — Antolo­gia Par­ma, Omag­gio in ver­si, Bertoni ed. 2021 — Mains, avec Chris­tine Durif-Bruck­ert, Daniel Rég­nier-Roux et les pho­tos de Pas­cal Durif, éd. du Petit Véhicule, juin 2021 — “Re-Cer­vo”, in Trans­es, ouvrage col­lec­tif sous la direc­tion de Chris­tine Durif-Bruck­ert, éd. Clas­siques Gar­nier, 2021 -Je dis désirS, textes rassem­blés par Mar­i­lyne Bertonci­ni et Franck Berthoux, éd. Pourquoi viens-tu si tard ? Mars 2021 — Voix de femmes, éd. Pli­may, 2020 — Le Courage des vivants, antholo­gie, Jacques André édi­teur, mars 2020 — Sidér­er le silence, antholo­gie sur l’exil – édi­tions Hen­ry, 5 novem­bre 2018 — L’Esprit des arbres, édi­tions « Pourquoi viens-tu si tard » — à paraître, novem­bre 2018 — L’eau entre nos doigts, Antholo­gie sur l’eau, édi­tions Hen­ry, mai 2018 — Trans-Tzara-Dada – L’Homme Approx­i­matif , 2016 — Antholo­gie du haiku en France, sous la direc­tion de Jean Antoni­ni, édi­tions Aleas, Lyon, 2003 Tra­duc­tions de recueils de poésie — Aujour­d’hui j’embrasse un arbre, de Gio­van­na Iorio, éd. Imprévues, juil­let 2021 — Soleil hési­tant, de Gili Haimovich, éd. Jacques André , avril 2021 — Un Instant d’é­ter­nité, Nel­lo Spazio d’un istante, Anne-Marie Zuc­chel­li (tra­duc­tion en ital­ien) éd ; PVST, octo­bre 2020 — Labir­in­to delle Not­ti (ined­i­to — nom­iné au Con­cor­so Nazionale Luciano Ser­ra, Ital­ie, sep­tem­bre 2019) — Tony’s blues, de Bar­ry Wal­len­stein, avec des gravures d’Hélène Baut­tista, éd. Pourquoi viens-tu si tard ?, mars 2020 — Instan­ta­nés, d‘Eva-Maria Berg, traduit avec l’auteure, édi­tions Imprévues, 2018 — Ennu­age-moi, a bilin­gual col­lec­tion , de Car­ol Jenk­ins, tra­duc­tion Mar­i­lyne Bertonci­ni, Riv­er road Poet­ry Series, 2016 — Ear­ly in the Morn­ing, Tôt le matin, de Peter Boyle, Mar­i­lyne Bertonci­ni & alii. Recours au Poème édi­tions, 2015 — Livre des sept vies, Ming Di, Recours au Poème édi­tions, 2015 — His­toire de Famille, Ming Di, édi­tions Tran­signum, avec des illus­tra­tions de Wan­da Mihuleac, juin 2015 — Rain­bow Snake, Ser­pent Arc-en-ciel, de Mar­tin Har­ri­son Recours au Poème édi­tions, 2015 — Secan­je Svile, Mémoire de Soie, de Tan­ja Kragu­je­vic, édi­tion trilingue, Beograd 2015 — Tony’s Blues de Bar­ry Wal­len­stein, Recours au Poème édi­tions, 2014 Livres d’artistes (extraits) La Petite Rose de rien, avec les pein­tures d’Isol­de Wavrin, « Bande d’artiste », Ger­main Roesch ed. Aeonde, livre unique de Mari­no Ros­set­ti, 2018 Æncre de Chine, in col­lec­tion Livres Ardois­es de Wan­da Mihuleac, 2016 Pen­sées d’Eury­dice, avec les dessins de Pierre Rosin : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-pierre-rosin/ Île, livre pau­vre avec un col­lage de Ghis­laine Lejard (2016) Pae­sine, poème , sur un col­lage de Ghis­laine Lejard (2016) Villes en chantier, Livre unique par Anne Poupard (2015) A Fleur d’é­tang, livre-objet avec Brigitte Marcer­ou (2015) Genèse du lan­gage, livre unique, avec Brigitte Marcer­ou (2015) Dae­mon Fail­ure deliv­ery, Livre d’artiste, avec les burins de Dominique Crog­nier, artiste graveuse d’Amiens – 2013. Col­lab­o­ra­tions artis­tiques visuelles ou sonores (extraits) — Damna­tion Memo­ri­ae, la Damna­tion de l’ou­bli, lec­ture-per­for­mance mise en musique par Damien Char­ron, présen­tée pour la pre­mière fois le 6 mars 2020 avec le sax­o­phon­iste David di Bet­ta, à l’am­bas­sade de Roumanie, à Paris. — Sable, per­for­mance, avec Wan­da Mihuleac, 2019 Galerie Racine, Paris et galerie Depar­dieu, Nice. — L’En­vers de la Riv­iera mis en musique par le com­pos­i­teur Man­soor Mani Hos­sei­ni, pour FESTRAD, fes­ti­val Fran­co-anglais de poésie juin 2016 : « The Far Side of the Riv­er » — Per­for­mance chan­tée et dan­sée Sodade au print­emps des poètes Vil­la 111 à Ivry : sur un poème de Mar­i­lyne Bertonci­ni, « L’homme approx­i­matif », décor voile peint et dess­iné, 6 x3 m par Emi­ly Wal­ck­er : L’Envers de la Riv­iera mis en image par la vidéaste Clé­mence Pogu – Festrad juin 2016 sous le titre « Proche Ban­lieue» Là où trem­blent encore des ombres d’un vert ten­dre – Toile sonore de Sophie Bras­sard : http://www.toilesonore.com/#!marilyne-bertoncini/uknyf La Rouille du temps, poèmes et tableaux tex­tiles de Bérénice Mollet(2015) – en par­tie pub­liés sur la revue Ce qui reste : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-berenice-mollet/ Pré­faces Appel du large par Rome Deguer­gue, chez Alcy­one – 2016 Erra­tiques, d’ Angèle Casano­va, éd. Pourquoi viens-tu si tard, sep­tem­bre 2018 L’esprit des arbres, antholo­gie, éd. Pourquoi viens-tu si tard, novem­bre 2018 Chant de plein ciel, antholo­gie de poésie québé­coise, PVST et Recours au Poème, 2019 Une brèche dans l’eau, d’E­va-Maria Berg, éd. PVST, 2020 Soleil hési­tant, de Gili Haimovich, ed Jacques André, 2021 Un Souf­fle de vie, de Clau­dine Ross, ed. Pro­lé­gomènes, 2021