Anchidim Fla­mind (pseu­do­nyme lit­téraire : Dinu Fla­mand)  est né le 24 juin 1947 à Susenii Bir­gaului, petit vil­lage au nord de Tran­syl­vanie en Roumanie. Il fait ses études à la Fac­ulté de Let­tres de Cluj,  obtient sa licence en 1970.

Il par­ticipe, à cette époque, à la créa­tion de la revue Equinoxe qui sera le point de départ d’un des plus impor­tants mou­ve­ments lit­téraires de son pays. Affec­té à Bucarest, il tra­vaille pour divers­es maisons d’éditions et revues, notam­ment Amphithéâtre et  le Vingtième Siè­cle. Il pub­lie des essais, poèmes et tra­duc­tions dans la plu­part des revues lit­téraires de l’époque. Ses pre­miers recueils de poèmes sont pub­liés, à par­tir de1971 : Ape­iron  d’abord, puis Poésies (1974). Mais c’est avec Gref­fons (1976) et surtout Etat de siège (1983) qui traduisent une évo­lu­tion impor­tante dans l’œuvre du poète, que le ton devient décidé­ment plus polémique. Des poèmes seront sup­primés, cen­surés, des mem­bres de phrase dis­paraîtront ou seront rem­placés. Tan­dis que les autorités croient devin­er, dans le dernier titre une (trop) trans­par­ente dénon­ci­a­tion de la répres­sion en Pologne, la descrip­tion s’applique en fait, à son pays, la Roumanie, où la sit­u­a­tion se dégrade. Une par­tie du recueil sera pub­liée l’année suiv­ante en Espagne sous le titre main­tenu Esta­do de sitio

Dans le même temps, où il pub­lie des poèmes, Dinu Fla­mand déploie une intense activ­ité de chroniqueur, de jour­nal­iste, de cri­tique lit­téraire. Il rédi­ge l’introduction à l’œuvre de G. Bacovia (1981), con­sacrée à l’un des plus impor­tants poètes roumains (plus tard, com­paré à Pes­san­ha, dans un arti­cle pub­lié au Por­tu­gal par la revue Nova Renascença, vol. IX, 1989). Dinu Fla­mand pub­lie aus­si L’intimité du texte, en 1985. Dans le domaine de la tra­duc­tion : Le pol­lene insi­dieux (1977) de Mar­tin Booth, en col­lab­o­ra­tion avec Lil­iana Ursu et Vingt poètes lati­no-améri­cains con­tem­po­rains, une antholo­gie (1983) en col­lab­o­ra­tion avec le poète chilien Omar Lara — alors en exil à Bucarest — sont à sig­naler. Le cli­mat idéologique devenant de plus en plus étouf­fant, en Roumanie, Dinu Fla­mand se voit obligé de se lim­iter à son activ­ité de cri­tique et de traducteur.

C’est alors la décou­verte des  poètes por­tu­gais, lati­no-améri­caines, espag­nols, ital­iens, français qui le sauve du marasme social­iste : Fer­nan­do Pes­soa, Miguel Tor­ga, Sophia deMel­lo Breyn­er Andressen, Jorge de Sena, Her­ber­to Helder, Pedro Tamen, Fer­nan­do Assis Pacheco, Al Berto, mais aus­si Car­los Drum­mond de Andrade, Umber­to Saba, Samuel Beck­ett , Lautréa­mont,  César Valle­jo ou Pablo Neru­da  qu’il com­mence à traduire et dont il à pub­lié jusqu’à présent un impres­sion­nant nom­bre d’ antholo­gies en Roumanie dans sa tra­duc­tion (tout récem­ment  l’espagnol Anto­nio Game­one­da, et un troisième vol­ume d’ Œuvres de Fer­nan­do Pessoa ).

Il obtient la bourse Gul­benkian, en 1985 ; ce qui facilite son pre­mier con­tact avec le Por­tu­gal C’est à l’occasion d’une deux­ième invi­ta­tion au Por­tu­gal, à un con­grès des écrivains luso­phones, que sur le chemin de retour, Dinu Fla­mand demande l’asile poli­tique à la France. Il a tra­vail­lé depuis mai 1989 comme jour­nal­iste à Radio France Inter­na­tionale, à Paris jusqu’au 1 avril 2010. Depuis 2011, revenu en Roumanie, il a réal­isé et présente une émis­sion heb­do­madaire de télévi­sion sur  l’actualité sociale et poli­tique interne et inter­na­tionale. Il tra­vaille actuelle­ment au Min­istère des            Affaires Etrangères de Roumanie.

Le recueil de poèmes Vie à l’essai (1989) pub­lié en Roumanie, après le change­ment du régime mar­que la réin­té­gra­tion dans la vie lit­téraire de son pays d’origine. Il sera suivi par De l’autre côté (2000), édi­tion bilingue, tra­duc­tion, du roumain en français par Pierre Dro­gi avec des illus­tra­tions de Nec­u­lai Padu­raru, La migra­tion des pier­res, une antholo­gie (2001), deux­ieme édi­tion en 2004 et Tags (2002), qui a obtenu le prix nation­al de l’Union des écrivains pour la poésie. Un impor­tant recueil de créa­tion poé­tique, Poèmes en apnée  est édité à Paris, aux édi­tions La Dif­férence en sep­tem­bre 2004. Une autre antholo­gie bilingue, Hav­era vida antes da morte ?, est édité en 2007 par les édi­tions Quase  au Por­tu­gal, pré­facé par Anto­nio Lobo Antunes.

En 2010 les édi­tions Palo­mar de Bari, Ital­ie, pub­lie l’anthologie La luce delle pietre, tra­duc­tion Gio­van­ni Maglioc­co,  cou­vrant la péri­ode 1998–2009. La même année l’Université Vasile Gold­is de Roumanie lui  accorde le titre de Doc­tor Hon­oris causa. En 2011 il obtient le grand Prix nation­al « Mihai Emi­nesc­cu » pour l’intégralité de son œuvre poé­tique. Dernier livre aparu : En la cuer­da de ten­der, tra­duc­tion du roumain par Catali­na Ili­es­cu, Edi­ciones Lin­teo, Espagne, 2012.

Dernier livre édité en France : Inat­ten­tion de l’attention, La Passe du vent, 2013, avec une pré­face de Jean-Pierre Siméon.

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