Je crois qu’un jour dis­paraî­tra la dis­tance qui me sépare de Dieu.
Franz Wright

 

Je déteste les boulettes suédoises
par­ti­c­ulière­ment lorsqu’accompagnées de lingonsylt.
Mon pre­mier repas au camp de réfugiés.
Hal­sta­ham­mar, enneigée, la route bor­dée de maison­nettes rouges
comme carte de Noël.
1985, mes cheveux cas­saient sous la froidure.
Les boulettes sué­dois­es me rap­pel­lent un temps de vie perdue
un temps à la recherche de Dieu, mais en vain.
Toutes mes ini­tia­tives ont échoué.
J’ai tra­ver­sé l’Atlantique pour une pre­mière fois.
Un polici­er blond, aux yeux bleus, m’a demandé :
« Votre appar­te­nance politique? »
Par trois fois, je lui ai dit : « Aucune ».
Alors qu’un autre homme estampil­lait mon passeport
deux gros dober­mans me flairaient de tous côtés.

 

con sonidos de delicia
con voces de arroyo
viene y le rindo mi homenaje

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