Quand la rive et son reflet sont par­faite­ment semblables
et qu’harmonieux et pais­i­ble se fait le mariage entre
   ciel et eau,
quand pro­fonde et claire est l’illusion du miroir,
et que flâ­nent les ani­maux, et les nuages, et que la som­bre forêt
frémit en pro­fondeur sans un souffle,

 

il suf­fit alors d’une aile d’oiseau plongée dans l’eau pour
   bris­er le mirage :
la recon­nais­sance émer­veil­lée de l’eau et de la lumière
   au monde,
fine comme la soir ; mais elle noue le mariage.

Et le monde, frais et beau comme après la pluie ou la
   création,
ou une con­ver­sion ou une longue maladie,
est unique, lourd, seul mem­bre à membre.

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