chaque jour
un jour
une absence
des oursins posés
dans les yeux
l’arc et la voûte
se retrouvent pris
dans l’enclume de vivre
un nageur
tisse des traînées par le fond
ricoche lancer la langue
que rattrape
la flèche du corps
l’impact
là même
où les flots recueillent
la colonne
le nageur
l’horizontalité sous le regard
l’eau
à l’équilibre
entre l’aplomb et l’air
il reste ainsi
sa main
remue
l’imagination
ce qui bouge de soi
ce qui rougeoie
fait se rompre la chaîne
le nageur
ne quitte pas
la ligne
le ciel
rattrape
son corps poussé par une terreur
son geste
rendant à la terre
l’homme nu au regard égaré
sous les auspices de la matière
le corps comme
masse
le fer du fracas
le sable de l’étincelle
malgré
au gré
sa nuque à l’envi
ses cheveux
sous l’encorbellement
le temps sur la forge
ceci posé le nageur
accrochant les flots
et soulevé comme racines
sous la tourbe
instance
assemblée au clapot
battement à la berge
balancement
quelque chose se perd
ainsi d’une venue
mêlant le sang
aux trous des salines
passant de l’une à l’autre
en cratères
en marées
le corps noir et rongé
l’astre blanc
l’avancée
et la tête ouverte
d’une nuée l’autre
le corps sa flèche
son désir
et tenace
tombé
puisant
l’eau
épuisant
la liquide matière
lorsque vient sans l’attendre
la nage
instant premier
la nage
après le dépliement
le souffle
tenir comme
l’arbre
naissant à la lumière
ébrouer
sa flèche rouge
du cœur
désencombrer
la pensée
la connaissance
retirer ce qui de soi
alourdit la substance
sur la profondeur marine
comme l’enclume
déposée par le fond
puis soudain
laisser enfin paraître
le rythme encore
le nageur
sa cadence animale
une régularité
un battement
le posé des mots
le trait juste
comme neige
jusqu’à celui heureux
de la disparition