Corps

Par | 18 mai 2014|Catégories : Blog|

 

La nuit a mangé les cerises
et croque l’âme des cachots
je crache à l’âtre des tripots
en nage dans le sang des mots

 

La nuit engen­dre des rabots
qui glis­sent froids dans ma chemise
où bour­geon­nent des rats d’église
amants-morts de la nuit qui frise

 

La poésie m’a désossé
de mes feintes de mes couteaux
je suis nu de tant de fardeaux
per­du à l’abord de l’enclos

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] CORPS [

Par | 16 décembre 2012|Catégories : Blog|

 

En par­tant du principe, je renonce 
à mes pieds, et en remontant
je renonce à mes jambes. 

Elles frémis­sent et me rap­pel­lent à la vie,
mais je n’en veux plus de la vie.

En tran­chant ma queue, lui attachant une pierre
pour qu’elle se couche à jamais, je songe
aux yeux de toutes ces femmes.

Je livre
au feu la sève des yeux.

Les émo­tions,
j’y renonce, le cœur net
ou pas, je renonce au cœur, du nombril
qui m’a lié à ma mère, je renonce à ma mère

et à tous les mots empruntés
lorsque j’ai com­pris que j’étais quelqu’un, je renonce à ce quelqu’un

pour devenir or, peu, feu, creux :

UN CORPS DÉVORE L’AUTRE

 

Traduit du por­tu­gais (Brésil) par Tania Hen­rique da Costa

 

 

] CORPO [

 

Partin­do do princí­pio, eu desisto
dos meus pés, e subindo
eu desis­to das min­has pernas.

Elas late­jam e me fazem sen­tir vivo,
mas eu não quero mais sen­tir-me vivo.

Ao cor­tar o pau, pren­der nele uma pedra
até que pen­da para sem­pre, eu só penso
nos olhos de todas aque­las mulheres.

Eu entrego
ao fogo o mel dos olhos.

As emoções,
eu desis­to delas todas, o coração limpo
ou não, eu desis­to do coração, do umbigo
que me ligou à min­ha mãe, eu desis­to da min­ha mãe

e de todas as palavras que usei
quan­do com­preen­di que era alguém, desis­to de ser alguém

para ser oco, novo, fogo, ouro:

UM CORPO DEVORA O OUTRO

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