Dedans falaise
immis­cée fore son ouvrage
tou­jours loin
des arbores­cences fusent entre chien et loup par vagues

Entre peaux est ce flux dans les veines
cail­lou de réal­ité certes
con­fon­due dans l’épreuve
des limites

 

 

 

       *

 

 

 

Dans même le fini des rayons
ce qui des jambes se bal­ance et balancé
du reste ce qui tient

pau­vres articulations

Donc aujourd’hui genouil­lé tout contre
le flanc massif
une drôle de diag­o­nale d’ombre
com­merce avec l’âge et ses inflexions
que ten­dre ain­si racines et patience

 

 

 

       *

 

 

 

D’ici à ici-même glissé
les rouages implicites à quelques centimètres
du monde et peu s’en faut

s’entrouvre une terre tenue
pour vierge

Dix ans peut-être moins des voix creusent
et chute lente par manque de poids
ces jambes mai­gres de l’enfance

 

 

 

       *

 

 

 

Où des balis­es mor­dent la suc­ces­sion des jours
laisse arpen­té nous laisse a‑terré
ain­si la ten­ta­tion de remonter
dans un cri soudain dans
le cri de remonter
la peau falaise d’un cri
dans la peau

 

 

 

       *

 

 

 

Devant brû­lent quelques instants de grâce
à peine perçus mots dégondés
‑fond de tiroir- de leurs phras­es quels corps
ne sait plus

Tra­ver­sés par­mi tous au fond
sépare tel une mine
à ciel écartelé défaire l’espace gris
de falaise
que peut une silhouette

 

 

 

*

 

 

 

Désor­dre
entre la main face con­tre terre est
pous­sière de silice
empoumonée
com­ment résoudre une équa­tion sans mouvement
chas­s­er l’air même

Détourn­er les yeux ne déplie pas le regard
de naître encore
presque rien d’une enveloppe

 

 

 

*

 

 

 

Inspire que rien ne soit entaché comme
rien de pureté
dans l’arythmie des liens
cordes et san­gles indécidables

ce qu’il faut

Étir­er le silence au point de l’entendre
se rompre continuer
peut-être la dis­tance écorce
gifle
joues genoux

 

 

 

       *

 

 

 

Dis­tance inavouable durée pourtant
d’un cligne­ment claque
hier
son corps tremblé
bat­tu comme ça suspendu
comme ça con­tre falaise flotté

Une illu­sion par­faite il a dix ans
gra­cieux au-dessus d’un vide sans margelle
ses os d’ange décalcifiés

 

 

 

       *

 

 

 

Et dans le repliement du rêve ain­si suspendu
des couch­es de vête­ments usés
long de jambes
linéa­ments lam­bris­sés dix ans
vingt ans trente ans quar­ante le bruit tape
réson­né sur la peau
l’entendre sans que rien n’apaise
son nom

 

 

 

       *

 

 

 

Vidé plus peur de chute ni vide
car de sub­stance émondé – corps
et crâne- prend place au cen­tre exact
de l’instant plus de mal non de vertige
que dix ans toujours

a quit­té ses habits

l’horizon de ses cheveux rature
un ciel à la renverse

 

 

 

       *

 

 

 

Sen­tir tout est rien
l’avalanche des vis­ages où tenir

sous l’averse pesante l’âge confond
décors et puan­teurs ‑tabac froid verdure
masques d’hiver-

Des lames inouïes ser­pen­tent le regard tels souvenirs
desser­rent le poing du manche
retour à‑pic tâché d’ombres lentes

 

 

 

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