Aca­so aquí abajo
seámos
mera espuma del cielo.

Algunos vamos
por delante de los días.
Otros seguimos huyendo.

Huí­mos de nosotros mismos,
del mun­do y de la muerte.
Huí­mos escribiendo,
leyen­do y paseando.
Pase­an­do hace­mos puentes,
hacien­do puentes
a encuen­tros vamos llegando.

Lleg­amos siempre
con esos zap­atos invisibles
que antes de medianoche
nos per­miten bajar
de la car­roza de cristal.
Que al quitarnos las botas de invierno
en Cleopa­tra nos convierten.
Con­vir­tién­donos sobre la marcha,
a nue­stro des­ti­no vamos llegando.

Con san­dalias de plumas
que no se ven,
que ni se notan,
lleg­amos siem­pre a todas partes.
Al libro, al puente, al viento,
y a nosotros mismos,
rara vez descalzos.

 

 

San­dales de plumes au vent

                 
Il se peut que nous ne soyons
ici-bas 
qu’une sim­ple mousse du ciel.

Cer­tains d’entre nous sont
en avance sur les jours
les autres suiv­ent, en fuyant.

Nous nous fuyons nous-mêmes,
nous fuyons le monde et la mort.
Nous fuyons en écrivant,
en lisant et en déambulant.
En déam­bu­lant nous con­stru­isons des ponts,
en con­stru­isant des ponts
nous arrivons à des rencontres.

Nous arrivons toujours
avec ces chaus­sures invisibles
qui avant minuit
nous per­me­t­tent de descendre
du car­rosse de cristal.
Qui nous trans­forme en Cléopâtre
lorsque nous ôtons nos bottes d’hiver.
Et tout en nous transformant,
nous arrivons à notre destin.

Avec des san­dales de plumes 
qui ne se voient pas,
qui ne se remar­quent même pas,
nous arrivons tou­jours partout.
Au livre, au pont, au vent, 
et à nous-mêmes,
rarement pieds nus.

Tra­duc­tion Lau­ra Vazquez
 

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