Ne pas
Gom­mer les traces
Ne pas
Les laiss­er se dissoudre
Dans l’informe

Mar­quer d’un trait
Hautes et bass­es arêtes
Puis laiss­er le chemin
Sans poteaux ni clôtures
S’y dessin­er tout seul

***

Les cimes les plus hautes
Ont per­cé les nuages
La val­lée n’est que brume
Où réson­nent tenaces
Les bruits que font les hommes
Au retour des battues

***

Je n’ai pas souvenance
Du pays que tu dis
Je marche encore
Sur des chemins de terre
Une ombre me suit
C’est celle de l’enfant que je fus
Et qui s’éveille encore
En moi par­fois la nuit

***

Il se peut qu’un rayon
Plus ardu illumine
Un ciel de strates grises
Réveil­lant peu à peu
L’espoir de mots guéris
Repar­tis plus confiants
Dans leur marche en avant

***

Il reste encore des blancs
Vierges de tout passage
Je n’y écrirai rien
Qui puisse forcer le trait
Ni brouiller le silence
Sans lui les mots
Resteraient sans substance

 

Note : ce texte a fait l’objet d’un livre d’artiste réal­isé à la main avec des aquarelles orig­i­nales de Geneviève Guiguet. Sous le même titre « STRATES », il s’intègre dans une série com­por­tant 5 livres, tous différents.

 

 

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