à André Laude

J’ai repris la route des signes
je réalise la prophétie
sur la peau trouée du monde
je ne suis plus seul
au matin dans les bras du soleil
sur la bar­que des reflets du fleuve
j’ai ouvert le livre des feuillages
ai décou­vert un alpha­bet d’oiseaux
la pré­cieuse écri­t­ure des gestes naturels
dans les flux et reflux du temps
des sages inter­dits de cité
chu­chotent à mes oreilles
les souf­fles mod­ulés de l’impermanence
je reste atten­tif au poème
je déchiffre les ora­cles de la souffrance
pour que plus jamais — jamais plus -
la guerre n’abatte
ses haches de haine sur nos ter­ri­toires de rêve.

   1er Juil­let 95 (Inédit)

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