longtemps n’avons vécu

que des voy­ages en soute

longues lignes de fuite

déportées de la main

débor­dées des remparts

de la nuit

 

ses fil­ins d’acier

par où pendaient les astres

dans le vide                  nos plaies

d’où pleu­vaient les distances

 

en ces temps là c’était

des saisons sin­gulières           entre nous

des mous­sons diluviennes

nos pas dans la tour­bière conduisaient

vers des points de départs

inédits

 

pour­tant

nous comp­tions à nos mots

leur pesant de réel

sans réclamer leur dû

que mon­naie fût rendue

jamais

 

la dette consommée

con­sumées nos artères

dans les whisky            les chairs

tran­si­toires          les fatigues du sexe

arraché au matin

tout ça        mon­naie de singe

errant         sur les quais portuaires

de nos boîtes crâniennes

 

tout ça

pour pas un rond

sem­blables à nous même       aujourd’hui

comme ailleurs

avec dans nos poches

pour seul bien

nos mains comme des bombes

ser­rant

la vérité

 

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