Van­cou­ver, vent ouvert, ouver­ture large du vent venu des vagues gris­es, venu de l’océan qui unit l’Alaska aux îles sous le vent, Van­cou­ver, ville ouverte aux poètes qui n’y sont jamais venus et aux chanteuses qui s’y per­dent à minu­it, entre deux accords mineurs et quelques désac­cords majeurs, lorsque le corps n’est plus d’accord avec son âme rien moins que paci­fique, lorsque les musi­ciens n’ont rien d’autre à don­ner que la sueur de leurs cheveux col­lés aux tem­pes, lorsque l’on pâlit au son des noms que le vent nous apporte, les noms loin­tains des villes incon­nues, lorsque l’on boit jusqu’au ver­tige le bruit des vagues larges sur la rive grise, et la rumeur des ports d’où par­tent les vais­seaux vers le pays du matin calme, Van­cou­ver, ville incer­taine où l’on s’évanouit dans une attente en demi-teinte, lorsque la mémoire pâlit à l’énoncé nos­tal­gique de sou­venirs inexistants.

 

à M. T. et V. S.
 

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