Oser cor­riger les cav­ales brusques des pas­sions échevelées
Les lux­u­ri­antes flo­raisons vam­pires des sylves carnivores
Délasse l’esprit épris de fan­tasmes inter­mit­tents et bariolés
De vieux vin de Phéni­cie engour­di à la gorge des amphores

Lever les strates ten­tures et dénud­er les indices d’Aphrodite
Traduire le jar­gon extrav­a­gant du bran­le-bas tran­si de Babel
Grossit la voix qui psalmodie le sacré des pros­es interdites
Ver­balise le poème embrasé  des îles des oasis des archipels

L’oiseau que tu crois chanter la gai­eté entre les bar­reaux de sa cage prison
Pleure la lib­erté par mal­heur per­due à la jeunesse dés­in­volte du printemps
Scrute sa détresse et se noie dans l’ivresse des con­trac­tures et trilles de sons
Asperge  les cica­tri­ces sou­ve­nances heureuses  que jamais n’efface le temps

Oubliez  les remords les regrets les angoiss­es pois­seuses des heures molles
La las­si­tude mornes des cap­tifs ressasse les infor­tunes entre­tiens la révolte
Mais la mémoire inculte est une inter­mit­tente pas­soire, une girou­ette folle
Un feu fol­let une étin­celle une abeille reine nup­tiale qui danse et virevolte

La grêle des cordes égrène les rebonds et les rythmes ruti­lants de la guitare
La voix her­maph­ro­dite se love et se tord avance et recule en amples délires
Ral­lume les tour­nantes flammes d’ét­in­celles de sons ardents d’arômes rares
Dis­sipe les miasmes qui encom­brent sou­venir apaisent l’esprit  et les désirs

La larme divine  pluie dif­fuse le soleil lampe le cœur de ses rouges rayons
Pour inscrire le nom de l’eau  mes­sagère fos­sile des temps les plus anciens
Rouler mur­mur­er son fier par­cours dans les rigoles cav­ernes et les rebonds
Comme cabri­o­lent les doigts agiles de den­telières et le génie des musiciens

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