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Antonomase en temps de cyclone

 

Avec les flots bruissants de la rivière qui coule au fond de ce jardin,
S’échappant, marronnant, fluette mais fougueuse tellement
Jusqu’à la Pointe-des-Nègres — qui sait ? elle en a l’impétuosité —
Exit la lycéenne scéenne en DS 21,
Femme pourfendue à la merci du moindre macho venu.
Existe, dans les tourbillons, les ondes bénéfiques, cycloniques d’un vociférant hurricane,
Mordillé des dévorations d’érotomanes distingués,
Un palindrome salvateur de l’épéen guerrier de l’Iliade,
Le paradoxal pseudonyme si incroyablement gaulois,
En anagramme de cet homérique hapax.

Exit la moitié de moitié,
La mi-ceci mi-cela.
Existe la réappropriation d’un être dans son intégrité
— Sa totalité recouvrée,
Son entièreté assumée —
Pour qui toute discrimination positive est un oxymore,
Pour qui chaque récrimination légitime est tautologie,
Pour qui l’affirmative action n’est pas que figure de style
Pour qui le chiasme n’est pas qu’impure ou vaine rhétorique
S’il est « peau noire, blanc dedans »
Ou « la peau sauvée, noir au fond ».
Entonnant en ces temps de cyclone
Une antonomase plus réelle qu’Hercule, Apollon ou Vénus
— Métis, métis —,
D’une palinodie plus qu’humaine,
Trois petits tours firent les Pléiades
D’onyx et d’albâtre, puis s’en furent,
Au nombre de sept, toujours.

 

 

© Suzanne Dracius
extrait d’Exquise déréliction métisse (Prix Fetkann Poésie), éd. Desnel