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La revue des revues de Sophie d’Alençon

La première Revue des revues de Sophie d'Alençon, publiée en mars 2013.

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La revue Vents Alizés

Karoly Sandor Pallai, par ailleurs auteur d’essais et de poèmes, dont quelques uns ont paru dans Recours au Poème, met en œuvre une revue online Vents Alizés.

Un titre qui découle de sa passion pour les littératures de l’océan Indien et du Pacifique, mais une revue qui n’est pas confinée à cet espace géographique, même si elle lui accorde une ample et belle place. On est frappé, immédiatement, dans ces presque 500 pages, par la qualité de ce qui est publié là, avec un ton ou une ambiance qui font irrémédiablement penser en effet aux vents alizés et aux infinitudes de l’océan de cette partie du monde. La revue est une part de l’océan Indien et Pacifique. Des pages fraternelles, ouvertes sur l’autre, qui justifient pleinement le titre de ce premier numéro : Partaz. Formellement, cette revue en ligne se présente et se lit comme un livre. C’est fort bien réalisé. On y lira, en diverses langues, des poètes et des écrivains originaires de l’Océan Indien (Maurice, Seychelles), de la Caraïbe et des Amériques (Canada, Haïti, Martinique), du Pacifique et de l’Asie (Philippines, Nouvelle-Calédonie, Polynésie Française, Vietnam), d’Afrique et du Proche Orient (RDC, Zimbabwe, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine, Tunisie) et d’Europe (France, Italie). On y retrouvera des poètes publiés ou amenés à l’être dans Recours au Poème, comme Sonia Khader ou Mounia Boulila par exemple. Pour ma part, ma subjectivité m’a conduit à aimer tout particulièrement les textes de poètes comme Borgella, Leonidas, Anne Bihan, Pham van Quang, Garnier-Duguy, Ben Eyenga Kamanda ou Tendaï Mwanaka. Le tout est accompagné de notes de lectures et de superbes œuvres d’art contemporaines, pour une bonne part réalisées par des artistes mexicains. Tout cela a le souffle des mondes autres, une grande respiration.

Franchement, amoureux de la poésie, vous auriez tort de vous priver de la lecture d’une revue qui nous parvient comme un don.

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Contre-Allées 31/32

Contre-Allées poursuit sa belle aventure sous la houlette de son couple de créateurs/fondateurs, Romain Fustier et Amandine Marembert. Ce nouveau numéro met à l’honneur le poète Jacques Ancet, en un poème intitulé « un entre-deux sans fin » composé de sept parties. Sept, il n’est pas de hasard pour ce poème d’apparence quotidienne mais qui en son parcours conduit son lecteur vers un dévoilement initiatique du réel. Il se termine donc forcément sur une question. Viennent ensuite une quinzaine de poètes, certains présents ou à venir dans Recours au Poème (Marie Huot, Philippe Païni, Emmanuel Merle, Christian Vogels…), puis des questions croisées permettant d’entendre Luce Guilbaud, Cécile Guivarch, Cédric Le Penven, James Sacré, Anne Belleveaux, Sandrine Fay, Jean Le Boël et Jean-Louis Massot. Des personnes qui oeuvrent pour la poésie depuis belle lurette. Contre-Allées aime aussi les autres revues, si bien que ses notes de lecture parlent de plusieurs de ses confrères, souvent en sympathie. Un beau numéro, avec la voix forte de Marie Huot.

Contre-Allées, numéro 31/32, revue de poésie contemporaine dirigée par Amandine Marembert et Romain Fustier. Le numéro 10 euros.

 

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Le Journal des poètes n°4

Le récent numéro de ce Journal des Poètes dont nous disons régulièrement du bien, car nous nous sentons humainement proches de lui, en sa chaleur fraternelle, et loin des petits chapelles prétentieuses, est, comme d’habitude est-on tenté de dire, de fort belle qualité. On lit ici un superbe hommage de Jean-Luc Wauthier à la poésie de Richard Rognet, un dossier passionnant sur les poètes de l’Est en Belgique, concocté par Albert Moxhet, dossier permettant de lire Robert Schaus, Bruno Kartheuser ou Léo Gillessen. Puis le Journal revient sur la Biennale de Liège 2012, en donnant la parole à son président Dany Laferrière, entre autres. Et aussi, car c’est de Parole dont il s’agit, à nombre de poètes venus aux Biennales, dont par exemple Mohamed El Amraoui, Bluma Finkelstein, Anise Koltz, Jacques Rancourt, André Ughetto ou encore Shizue Ogawa (pour la poésie de laquelle j’ai un faible avoué). Trois belles pages, un poème poète. Une vraie page d’histoire. Notons aussi qu’Yves Namur, collaborateur régulier du Journal, a reçu le prix Mallarmé 2012 pour son recueil La tristesse du figuier, paru chez Lettres Vives, éditeur de haut vol. Il n’y a pas de hasard.

Le Journal des Poètes. Numéro 4/2012, 81e année, oct-déc 2012

 

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N4728

Déjà le 23e numéro de N4728, belle revue, au format redevenu original, qui s’est progressivement imposée dans le paysage poétique contemporain. C’est même un des espaces parmi les plus originaux et les plus contemporains de ces dernières années. Christian Vogels, aidé d’Albane Gellé, Antoine Emaz, Alain Girard-Daudon et Yves Jouan, propose des écritures poétiques variées et ici considérées comme innovantes. Une partie des voix que l’on peut entendre ici, car pour N4728, poésie et oralité sont intrinsèquement liées, ce en quoi nous sommes bien d’accord, proviennent des lectures/rencontres de poésie contemporaine organisées à Angers par le Chant des mots, ou bien du côté de Rochefort (rien d’anodin en poésie, de ce côté de l’hexagone) et Saumur. C’est la partie « Mémoire vive », laquelle propose cette fois les voix de Edith Azam (un texte en prose, puissant, à paraître bientôt chez POL), Caroline Sagot Duvauroux (dont la majeure partie de l’œuvre, elle aussi en prose, et elle aussi de grande puissance, est publiée chez Corti) et Alexis Gloaguen. La partie « Plurielles » donne quant à elle à lire des voix diverses, lieu de l’ouverture de la revue (ce qui plaît bien évidemment aussi à Recours au Poème), et l’on écoutera avec attention les voix amies de Béatrice Machet, Matthieu Gosztola, Arnaud Talhouarn ou Mathilde Vischer. Cette dernière donnant un ensemble qui reste longtemps présent à l’esprit. De toutes les manières, l’ensemble des pages de cette revue est d’une très grande qualité, et on lira avec attention les textes de Patrick Argenté, Estelle Cantalla, Nicolas Grégoire, Daniel Pozner, Marie de Quatrebarbes, Maryse Renard, Nathalie Riou, Pierrick Steunou, Jasmine Viguier, Jérôme Villedieu et Pierre Antoine Villemaine. La revue se clôt sur des notes de lecture choisies, en particulier au sujet d’Ariane Dreyfus, Serge Nunez Tolin et Vincent Pélissier, dont les travaux nous intéressent fortement. Puis quelques mots de Antoien Emaz au sujet de trois poètes des éditions Potentille (dont il faut saluer le beau travail), Geneviève Peigné, Philippe Païni et Albane Gellé. Un bel atelier, à visiter sans modération.

N4728. Publiée par l’association Le Chant des Mots. Semestrielle.

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Soleils & cendre n° 103

Le 103e numéro de Soleils & cendre, paru au printemps 2012, ouvrait ses pages au « chaos ». Venant d’une telle revue, à la fois de poésie et de recherche intérieure en poésie, on se doute que l’ordo/ordre n’est pas loin… Le sous titre, « fractation du point de vue », est, sous cet angle, très clair. Menée par Henri Tramoy et Yves Béal, Soleils & cendre émane des éditions Les Solicendristes. Ici, l’on a goût pour l’alchimie et l’hermétisme, au sens noble de ces mots/visions/expériences. Autour du chaos, on lira des textes d’une vingtaine de poètes et écrivains, parmi lesquels l’ami Matthieu Baumier (que je ne suis guère surprise de retrouver dans un tel thème d’écriture), Sylviane Werner, Daniel Thürler, Philippe Jaffeux, Jean-Guy Angles, Henri Tramoy ou Jacques Laborde. Une revue ancrée, située, et qui a un ton. Un vrai ton. Et une histoire, maintenant.

Soleils & cendre. Henri Tramoy. 99 bd des Mians. 84260 Sarrians.

Le numéro : 6 euros. Revue trimestrielle.

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Nunc, revue attentive n° 29

Ce nouveau numéro de l’exceptionnelle revue Nunc rend un bel hommage à la poésie de Jean Mambrino, lequel nous a quittés il y a peu. Trois textes reviennent sur le poète, signés Pascal Boulanger, Claude Tuduri, en forme de poème, et Jean-Luc Maxence. Tous insistent sur la luminosité chrétienne de l’homme et du poète. Le texte de Maxence, intimiste, touche juste, me semble-t-il, en évoquant chez Mambrino la part du feu, le néoplatonisme. Il y a avait une certaine idée de la Renaissance chez ce poète. Vient ensuite le dossier central de ce numéro de Nunc, un dossier « cinéma »… en apparence ! Car évoquer le cinéma de Béla Tarr, ce n’est pas uniquement, loin de là, parler de cinéma. C’est parler de poésie. Parler du Monde. Le dossier est dirigé par Hubert Chiffoleau. On lira la retranscription d’un échange entre le réalisateur et son public, passionnante, ainsi que des textes de Joël Vernet, Hubert Chiffoleau (entretien), Jérôme de Gramont, David Lengyel. Ce dossier fait immédiatement référence. Et, sincèrement, lecteur qui aime la poésie puisque tu lis ces lignes, si par malchance tu ne connais pas encore le cinéma de Béla Tarr, le moment est venu d’une découverte, de celles qui marquent une existence.

Nunc publie aussi une suite de très beaux poèmes de François Bordes, sous le regard de l’Evangile de Thomas, souvent considéré comme « l’Evangile des gnostiques » mais la formule est trop rapide, comme bien des formules. Qui lit ce texte en sait les profondeurs ésotériques. On parle ensuite de Virgile, de diverses manières (Madeleine Désormeaux, Jérôme de Gramont), puis on replonge dans des poèmes, ceux de François Amaneger, avant d’entrer dans la partie « Axis Mundi » de la revue, centrée sur un cahier consacré à Michael Dummett. Deux textes signés Michel Fourcade et Christine van Geen, puis un texte de Dummett. Tout cela est déjà fort riche et n’est cependant pas terminé, car Nunc est un « monstre » comme Recours au Poème les aime : un entretien avec Jacques Arènes, des poèmes de Borges (ceux sur Spinoza) dans une nouvelle traduction, un texte important de Franck Damour au sujet de la récurrente controverse autour de la fonction anthropologique du droit et de très beaux poèmes de Christophe Langlois, poète que l’on retrouvera aussi bientôt dans Recours au Poème. Les notes de lecture évoquent enfin Gamoneda, Bocholier, Marion, Del Valle… Ici, en cette revue, les choses sont centrées, et cela est bien.

Nunc, revue attentive n° 29. Le numéro : 22 euros.

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Poïesis

Poësis n’est pas une revue au sens strict de ce mot mais il me plaît d’en parler ici. Il s’agit d’une « petite anthologie de poèmes maçonniques » contemporains éditée par l’Institut Maçonnique de France, sous la houlette de l’ami Alain-Jacques Lacot, dans le sillage des activités menées là pour promouvoir le livre maçonnique, et donc une vision sereine d’un humanisme pour demain. Autant dire que l’on a bien besoin de toutes les énergies…Les poèmes ici regroupés sont ceux primés lors du concours de poésie organisé par l’IMF à l’occasion du dixième salon maçonnique du livre de Paris. 20 textes en tout, ponctués par un superbe cadeau d’un poète que nous aimons beaucoup dans les pages de Recours au Poème, Jacques Viallebesset, poème intitulé La tribu nomade que nous donnerons à lire dans quelques temps. On lira dans cet ensemble des poèmes divers, ancrés dans une profonde quête spirituelle et intérieure, en particulier ceux de Jean-Philippe Ancelle, AxoDom Yves-Fred Boisset (par ailleurs directeur de la revue martiniste L’initiation), Marc de la Paix, Jacques Fontaine, Thierry Maillard… Tout cela est d’autant plus important qu’il est évident que poésie, ésotérisme et maçonnerie appartiennent au même Corpus d’être. On espère voir l’initiative se développer, et cette autre anthologie de la poésie maçonnique autrefois parue chez Dervy connaître une nouvelle édition « allongée ». Ici, nous ne manquerons pas d’idées et de liens vers des poètes profonds à conseiller. On peut demander mon email à la rédaction, ce sont gens courtois. Ils transmettront, si j’ose dire.

Poïesis. Petite anthologie de poèmes maçonniques.

Publication de l’Institut Maçonnique de France.

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Revue L’Hôte. Numéro 1

Bienvenue à L’Hôte ! Il faut, de tout temps, saluer l’initiative de se lancer dans la création d’une revue. C’est un acte nécessaire et, cela n’est pas rien, formateur. L’Hôte est sous titrée « Esthétique et littérature », et n’est donc pas centrée sur la poésie. Mais elle mérite le salut. Le sommaire s’ouvre sur sept pages de textes du poète Gérard Pfister, par ailleurs directeur des excellentes éditions Arfuyen. Le ton est ainsi donné. Vient ensuite un texte très intéressant de Didier Ayres au sujet du narcissisme de l’auteur de théâtre, une étude de Gabrielle Althen sur Jean Fouquet… Une revue d’esthétique sans doute, mais pas seulement. On sent dans ces lignes la volonté de quitter les terres convenues de certaine esthétique presque officielle, et de reposer une vraie question : celle du Beau. Cette revue n’est donc pas « de poésie » mais l’acte, lui, est poétique. Longue vie.

Revue L’Hôte. Numéro 1. Direction : Yasmina Mahdi, Ivan Darrault-Harris, Didier Ayres.




Passage en revues

Autour de Vents Alizés, Contre-Allées, Le Journal des Poètes, N4728, Soleils & cendre, Nunc, Poësis, L’hôte

Karoly Sandor Pallai, par ailleurs auteur d’essais et de poèmes, dont quelques uns ont paru dans Recours au Poème, met en œuvre une revue online Vents Alizés, dont on consultera le site de Vents Alizés((http://ventsalizes.wix.com/revue#!numéros))

 

 

Un titre qui découle de sa passion pour les littératures de l’océan Indien et du Pacifique, mais une revue qui n’est pas confinée à cet espace géographique, même si elle lui accorde une ample et belle place. On est frappé, immédiatement, dans ces presque 500 pages, par la qualité de ce qui est publié là, avec un ton ou une ambiance qui font irrémédiablement penser en effet aux vents alizés et aux infinitudes de l’océan de cette partie du monde. La revue est une partde l’océan Indien et Pacifique. Des pages fraternelles, ouvertes sur l’autre, qui justifient pleinement le titre de ce premier numéro : Partaz. Formellement, cette revue en ligne se présente et se lit comme un livre. C’est fort bien réalisé. On y lira, en diverses langues, des poètes et des écrivains originaires de l’Océan Indien (Maurice, Seychelles), de la Caraïbe et des Amériques (Canada, Haïti, Martinique), du Pacifique et de l’Asie (Philippines, Nouvelle-Calédonie, Polynésie Française, Vietnam), d’Afrique et du Proche Orient (RDC, Zimbabwe, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine, Tunisie) et d’Europe (France, Italie).

Karoly Sandor Pallai.

On y retrouvera des poètes publiés ou amenés à l’être dans Recours au Poème, comme Sonia Khader ou Mounia Boulila par exemple. Pour ma part, ma subjectivité m’a conduit à aimer tout particulièrement les textes de poètes comme Borgella, Leonidas, Anne Bihan, Pham van Quang, Garnier-Duguy, Ben Eyenga Kamanda ou Tendaï Mwanaka. Le tout est accompagné de notes de lectures et de superbes œuvres d’art contemporaines, pour une bonne part réalisées par des artistes mexicains. Tout cela a le souffle des mondes autres, une grande respiration.

Franchement, amoureux de la poésie, vous auriez tort de vous priver de la lecture d’une revue qui nous parvient comme un don((Vents Alizés, revue semestrielle online en accès libre : http://issuu.com/pallaikaroly/docs/vents_aliz_s_-_partaz/45; Lire Karoly Sandor Pallai dans Recours au Poème :http://www.recoursaupoeme.fr/po%C3%A8tes/k%C3%A1roly-s%C3%A1ndor-pallai)).

 

 

Contre-Alléespoursuit sa belle aventure sous la houlette de son couple de créateurs/fondateurs, Romain Fustier et Amandine Marembert. Ce nouveau numéro met à l’honneur le poète Jacques Ancet, en un poème intitulé « un entre-deux sans fin » composé de sept parties. Sept, il n’est pas de hasard pour ce poème d’apparence quotidienne mais qui en son parcours conduit son lecteur vers un dévoilement initiatique du réel. Il se termine donc forcément sur une question. Viennent ensuite une quinzaine de poètes, certains présents ou à venir dans Recours au Poème(Marie Huot, Philippe Païni, Emmanuel Merle, Christian Vogels…), puis des questions croisées permettant d’entendre Luce Guilbaud, Cécile Guivarch, Cédric Le Penven, James Sacré, Anne Belleveaux, Sandrine Fay, Jean Le Boël et Jean-Louis Massot. Des personnes qui oeuvrent pour la poésie depuis belle lurette. Contre-Alléesaime aussi les autres revues, si bien que ses notes de lecture parlent de plusieurs de ses confrères, souvent en sympathie. Un beau numéro, avec la voix forte de Marie Huot((Contre-Allées, numéro 31/32, revue de poésie contemporaine dirigée par Amandine Marembert et Romain Fustier. Le numéro 10 euros. 16 rue Mizault. 03100 Montluçon, contre-allees@wanadoo.fr, http://contreallees.blogspot.fr/)).

 

Le récent numéro de ce Journal des Poètesdont nous disons régulièrement du bien, car nous nous sentons humainement proches de lui, en sa chaleur fraternelle, et loin des petits chapelles prétentieuses, est, comme d’habitude est-on tenté de dire, de fort belle qualité. On lit ici un superbe hommage de Jean-Luc Wauthier à la poésie de Richard Rognet, un dossier passionnant sur les poètes de l’Est en Belgique, concocté par Albert Moxhet, dossier permettant de lire Robert Schaus, Bruno Kartheuser ou Léo Gillessen. Puis le Journal revient sur la Biennale de Liège 2012, en donnant la parole à son président Dany Laferrière, entre autres. Et aussi, car c’est de Parole dont il s’agit, à nombre de poètes venus aux Biennales, dont par exemple Mohamed El Amraoui, Bluma Finkelstein, Anise Koltz, Jacques Rancourt, André Ughetto ou encore Shizue Ogawa (pour la poésie de laquelle j’ai un faible avoué). Trois belles pages, un poème poète. Une vraie page d’histoire. Notons aussi qu’Yves Namur, collaborateur régulier du Journal, a reçu le prix Mallarmé 2012 pour son recueil La tristesse du figuier, paru chez Lettres Vives, éditeur de haut vol. Il n’y a pas de hasard ((Le Journal des Poètes. Numéro 4/2012, 81eannée, oct-déc 2012, Jean-Luc Wauthier. Rue des Courtijas, 24. B-5600 Sart-en-Fagne. wauthierjeanluc@yahoo.fr http//www.mipah.be, Le numéro : 6 euros. Le poète Jean-Luc Wauthier, rédacteur en chef du Journal, donne maintenant des chroniques régulières à Recours au Poème. Ici : http://www.recoursaupoeme.fr/users/jean-luc-wauthier)).

Déjà le 23enuméro de N4728, belle revue, au format redevenu original, qui s’est progressivement imposée dans le paysage poétique contemporain. C’est même un des espaces parmi les plus originaux et les plus contemporains de ces dernières années. Christian Vogels, aidé d’Albane Gellé, Antoine Emaz, Alain Girard-Daudon et Yves Jouan, propose des écritures poétiques variées et ici considérées comme innovantes. Une partie des voix que l’on peut entendre ici, car pour N4728,poésie et oralité sont intrinsèquement liées, ce en quoi nous sommes bien d’accord, proviennent des lectures/rencontres de poésie contemporaine organisées à Angers par le Chant des mots, ou bien du côté de Rochefort (rien d’anodin en poésie, de ce côté de l’hexagone) et Saumur. C’est la partie « Mémoire vive », laquelle propose cette fois les voix de Edith Azam (un texte en prose, puissant, à paraître bientôt chez POL), Caroline Sagot Duvauroux (dont la majeure partie de l’œuvre, elle aussi en prose, et elle aussi de grande puissance, est publiée chez Corti) et Alexis Gloaguen. La partie « Plurielles » donne quant à elle à lire des voix diverses, lieu de l’ouverture de la revue (ce qui plaît bien évidemment aussi à Recours au Poème), et l’on écoutera avec attention les voix amies de Béatrice Machet, Matthieu Gosztola, Arnaud Talhouarn ou Mathilde Vischer.

Cette dernière donnant un ensemble qui reste longtemps présent à l’esprit. De toutes les manières, l’ensemble des pages de cette revue est d’une très grande qualité, et on lira avec attention les textes de Patrick Argenté, Estelle Cantalla, Nicolas Grégoire, Daniel Pozner, Marie de Quatrebarbes, Maryse Renard, Nathalie Riou, Pierrick Steunou, Jasmine Viguier, Jérôme Villedieu et Pierre Antoine Villemaine. La revue se clôt sur des notes de lecture choisies, en particulier au sujet d’Ariane Dreyfus, Serge Nunez Tolin et Vincent Pélissier, dont les travaux nous intéressent fortement. Puis quelques mots de Antoien Emaz au sujet de trois poètes des éditions Potentille (dont il faut saluer le beau travail), Geneviève Peigné, Philippe Païni et Albane Gellé. Un bel atelier, à visiter sans modération((N4728. Publiée par l’association Le Chant des Mots. Semestrielle. Abonnements : N4728. Madame Dandeville. 29 rue du Quinconce. 49100 Angers. 25 euros pour un an. Prix du numéro : 12 euros, N4728@zythumz.fr)).

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Le 103enuméro de Soleils & cendre, paru au printemps 2012, ouvrait ses pages au « chaos ». Venant d’une telle revue, à la fois de poésie et de recherche intérieure en poésie, on se doute que l’ordo/ordre n’est pas loin… Le sous titre, « fractation du point de vue », est, sous cet angle, très clair. Menée par Henri Tramoy et Yves Béal, Soleils & cendreémane des éditions Les Solicendristes. Ici, l’on a goût pour l’alchimie et l’hermétisme, au sens noble de ces mots/visions/expériences. Autour du chaos, on lira des textes d’une vingtaine de poètes et écrivains, parmi lesquels l’ami Matthieu Baumier (que je ne suis guère surprise de retrouver dans un tel thème d’écriture), Sylviane Werner, Daniel Thürler, Philippe Jaffeux, Jean-Guy Angles, Henri Tramoy ou Jacques Laborde. Une revue ancrée, située, et qui a un ton. Un vrai ton. Et une histoire, maintenant((Soleils & cendre. Henri Tramoy. 99 bd des Mians. 84260 Sarrians. Le numéro : 6 euros. Revue trimestrielle. solicend@orange.fr, http://www.soleils-et-cendre.org/)).

Ce nouveau numéro de l’exceptionnelle revue Nuncrend un bel hommage à la poésie de Jean Mambrino, lequel nous a quittés il y a peu. Trois textes reviennent sur le poète, signés Pascal Boulanger, Claude Tuduri, en forme de poème, et Jean-Luc Maxence. Tous insistent sur la luminosité chrétienne de l’homme et du poète. Le texte de Maxence, intimiste, touche juste, me semble-t-il, en évoquant chez Mambrino la part du feu, le néoplatonisme. Il y a avait une certaine idée de la Renaissance chez ce poète. Vient ensuite le dossier central de ce numéro de Nunc, un dossier « cinéma »… en apparence ! Car évoquer le cinéma de Béla Tarr, ce n’est pas uniquement, loin de là, parler de cinéma.

C’est parler de poésie. Parler du Monde. Le dossier est dirigé par Hubert Chiffoleau. On lira la retranscription d’un échange entre le réalisateur et son public, passionnante, ainsi que des textes de Joël Vernet, Hubert Chiffoleau (entretien), Jérôme de Gramont, David Lengyel. Ce dossier fait immédiatement référence. Et, sincèrement, lecteur qui aime la poésie puisque tu lis ces lignes, si par malchance tu ne connais pas encore le cinéma de Béla Tarr, le moment est venu d’une découverte, de celles qui marquent une existence.

Nuncpublie aussi une suite de très beaux poèmes de François Bordes, sous le regard de l’Evangile de Thomas, souvent considéré comme « l’Evangile des gnostiques » mais la formule est trop rapide, comme bien des formules. Qui lit ce texte en sait les profondeurs ésotériques. On parle ensuite de Virgile, de diverses manières (Madeleine Désormeaux, Jérôme de Gramont), puis on replonge dans des poèmes, ceux de François Amaneger, avant d’entrer dans la partie « Axis Mundi » de la revue, centrée sur un cahier consacré à Michael Dummett. Deux textes signés Michel Fourcade et Christine van Geen, puis un texte de Dummett. Tout cela est déjà fort riche et n’est cependant pas terminé, car Nuncest un « monstre » comme Recours au Poèmeles aime : un entretien avec Jacques Arènes, des poèmes de Borges (ceux sur Spinoza) dans une nouvelle traduction, un texte important de Franck Damour au sujet de la récurrente controverse autour de la fonction anthropologique du droit et de très beaux poèmes de Christophe Langlois, poète que l’on retrouvera aussi bientôt dans Recours au Poème. Les notes de lecture évoquent enfin Gamoneda, Bocholier, Marion, Del Valle… Ici, en cette revue, les choses sont centrées, et cela est bien((Nunc, revue attentive n° 29. Le numéro : 22 euros. www.corlevour.fr))

Poësis n’est pas une revue au sens strict de ce mot mais il me plaît d’en parler ici. Il s’agit d’une « petite anthologie de poèmes maçonniques » contemporains éditée par l’Institut Maçonnique de France, sous la houlette de l’ami Alain-Jacques Lacot, dans le sillage des activités menées là pour promouvoir le livre maçonnique, et donc une vision sereine d’un humanisme pour demain. Autant dire que l’on a bien besoin de toutes les énergies…Les poèmes ici regroupés sont ceux primés lors du concours de poésie organisé par l’IMF à l’occasion du dixième salon maçonnique du livre de Paris. 20 textes en tout, ponctués par un superbe cadeau d’un poète que nous aimons beaucoup dans les pages de Recours au Poème, Jacques Viallebesset, poème intitulé La tribu nomadeque nous donnerons à lire dans quelques temps.

On lira dans cet ensemble des poèmes divers, ancrés dans une profonde quête spirituelle et intérieure, en particulier ceux de Jean-Philippe Ancelle, AxoDom Yves-Fred Boisset (par ailleurs directeur de la revue martiniste L’initiation), Marc de la Paix, Jacques Fontaine, Thierry Maillard… Tout cela est d’autant plus important qu’il est évident que poésie, ésotérisme et maçonnerie appartiennent au même Corpus d’être. On espère voir l’initiative se développer, et cette autre anthologie de la poésie maçonnique autrefois parue chez Dervy connaître une nouvelle édition « allongée ». Ici, nous ne manquerons pas d’idées et de liens vers des poètes profonds à conseiller. On peut demander mon email à la rédaction, ce sont gens courtois. Ils transmettront, si j’ose dire((Poïesis. Petite anthologie de poèmes maçonniquesPublication de l’Institut Maçonnique de France http://www.i-m-f.fr/)).

 

Bienvenue à L’Hôte ! Il faut, de tout temps, saluer l’initiative de se lancer dans la création d’une revue. C’est un acte nécessaire et, cela n’est pas rien, formateur. L’Hôteest sous titrée « Esthétique et littérature », et n’est donc pas centrée sur la poésie. Mais elle mérite le salut. Le sommaire s’ouvre sur sept pages de textes du poète Gérard Pfister, par ailleurs directeur des excellentes éditions Arfuyen. Le ton est ainsi donné. Vient ensuite un texte très intéressant de Didier Ayres au sujet du narcissisme de l’auteur de théâtre, une étude de Gabrielle Althen sur Jean Fouquet… Une revue d’esthétique sans doute, mais pas seulement. On sent dans ces lignes la volonté de quitter les terres convenues de certaine esthétique presque officielle, et de reposer une vraie question : celle du Beau. Cette revue n’est donc pas « de poésie » mais l’acte, lui, est poétique. Longue vie((Revue L’Hôte. Numéro 1. Direction : Yasmina Mahdi, Ivan Darrault-Harris, Didier Ayres, 27 rue Lucien Dumas. 87200 Saint-Junien. Le numéro 5 euros. didier.ayres@free.fr)).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Passage en revues : autour de Europe 1015/1016, Arpa 108 et Phoenix 11

 

Passage en revues
 

Autour de : Europe 1015/1016, Arpa 108 et Phoenix 11

 

 

 

La revue littéraire mensuelle Europe, Dame et institution que l’on ne présente plus, donne de nouveau un superbe numéro (novembre/décembre 2013) cette fois consacré à la « littérature du Maroc ». Ce dossier étant accompagné d’un autre, consacré quant à lui à Henri Thomas. Alléchant, et réussi. Au sujet de « la » (ou des ?) littérature (s) du Maroc, Hervé Sanson présente le dossier en parlant d’un « carroussel de voix et de sensibilités » et en indiquant que le Maroc n’a plus eu les honneurs d’un dossier dans Europe depuis 30 ans. De son point de vue, « cette littérature n’a jamais été aussi vivante, diversifiée et audacieuse », d’où la nécessité ici affirmée de prendre en considération ses trois langues d’écriture, français, arabe et amazigh. Le dossier donne à lire des écrivains et des poètes de trois générations, et donc aussi des voix récentes. L’ensemble commençant par un passionnant entretien entre Jacques Ancet et le poète marocain de haut vol Mohammed Bennis. Impossible d’écluser la richesse d’un tel dossier qui fera date. Disons simplement que les lecteurs de ce numéro d’Europe auront le bonheur de rencontrer l’œuvre de poètes de forte voix/voie : Mohammed Bennis, Ahmed Bouanani, Abdallah Zrika, Ali Sadki Azayku, Abdellatif Laâbi, Mohamed Hmoudane, Rachida Madani, abdel-Illah Salhi, Siham Bouhlal, Mourad Kadiri, Moha Mallal et Fatima Mouatakil. On le voit la présence poétique est dense en ce numéro. Sans compter que les études proposées sur les divers aspects du littéraire marocain contemporain sont, disons-le nettement, passionnantes. À ce dossier s’ajoute un fort bel ensemble consacré à Henri Thomas présenté par Patrice Bougon et proposant des textes de Max Alhau, Marion Spaer, Pierre Lecoeur, Patrice Bougon, Salim Jay et des textes d’Henri Thomas.

L’habituel cahier de création donne ensuite à lire diverses voix : Derek Mahon, Gérard Cartier, Etienne Faure et Jean-Théodore Moulin. On retrouvera aussi dans les pages d’Europe les chroniques et parties habituelles. Un bien beau numéro.

   

Europe4 rue Marie-Rose. 75014 Paris.
Mensuelle.
www.europe-revue.net/
Rédaction en chef : Jean-Baptiste Para et Charles Dobzynski
Le numéro : 20 euros.

 

 

La revue de poésie Arpa, dirigée par notre chroniqueur et collaborateur, le poète Gérard Bocholier, atteint son 108e numéro. On peut dire sans risque de se tromper que Bocholier publie dans ces pages, depuis bien des années, l’essentiel de la poésie française contemporaine. Ce numéro 108 met ainsi en avant l’atelier de poètes que nous apprécions tout particulièrement, Georges Bonnet, Jean Maison et Michèle Finck. Le volume donne aussi à lire (en Une) des textes de Frédéric Jacques Temple, Sylvie Fabre G, Danièle Corre. Viennent ensuite diverses voix, impossibles à citer en leur ensemble, dont celles de Max Alhau, Monique Saint-Julia, Pierre Maubé, Lydia Padellec, Line Szöllosi, Jean-Pierre Boulic ou Jean-Pierre Farines… Entre autres. Par ailleurs, Isabelle Raviolo donne une intéressante étude consacrée à Sylvie Fabre G et à son recueil Frère humain tandis que André F. Jeanjean rend un hommage nécessaire à Gaston Puel. Le tout est ponctué par l’habituelle chronique du maître d’œuvre.

 

Arpa. Gérard Bocholier. 44 rue Morel-Ladeuil. 63 000 Clermont-Ferrand. 
Le numéro 8 euros.
www.arpa-poesie.fr -

 

 

 

Onzième numéro de la revue Phoenix, inscrite dans l’histoire de Sud et d’Autre Sud, avec un dossier consacré à la poète italienne Maura Del Serra. Cet important dossier rassemblé par André Ughetto comporte des études de Girogio Barberi Squarotti, Daniela Marceschi et Lev Verscinin  en accompagnement d’une trentaine de pages d’œuvre de la poète. Ainsi :

 

Comme splendeur redevenant lumière
dans le repos du ciel, l’horizon,
la musique est le silence de la flamme
que juge dans son cœur et fait éclore en soi
l’ange qui est métaphore de toi.

 

La revue offre ensuite un très beau partage des voix, avec des textes de Yves Broussard, Dominique Sorrente, Olivier Massé, Christophe Forgeot, Nicolas Rouzet, Léo Lubeit, Jean-Pierre Cramoisan, Timoteo Sergoï, Anny Cat, Téric Boucebci et Jean Joubert. Vient après une voix espagnole : Miguel Veyrat et ses visions :

 

SOLSTICE vapeur diffuse
de la terre brûlée :
Ouvre-moi à la lumière
vérité qui danse sans but.

 

Il y a beaucoup dans ces quelques mots.

Les pages qui suivent sont celles des diverses chroniques, avec une ouverture nouvelle aux arts. A noter aussi l’hommage, tout aussi nécessaire, rendu à Gaston Puel par Alain Freixe. Phoenix est une revue clairement posée sur l’axe du monde.

 

Phoenix. Cahiers littéraires internationaux.
Direction : Yves Broussard et André Ughetto
www.revuephoenix.com
revuephoenix1@yahoo.fr
Revue Phoenix, 9 rue Sylvabelle, 13006 Marseille
Le numéro : 12 euros

 




Passage en revues : The Black Herald, Traversées, Les Cahiers de la rue Ventura et l’intranquille

 

Franchement, pour qui ne vit pas uniquement dans le riquiqui et prétentieux espace poétique hexagonal, lequel fait souvent pitié vu d’ailleurs, que l’on pense à l’immensité de la richesse des milieux poétiques d’Amérique du Nord par exemple, en particulier ces Etats-Unis si vite et si bêtement décriés par ici, oui, dès que l’on revient d’ailleurs cela fait un bien fou de croiser une revue (et son éditeur) telle que The Black Herald, une revue à la faconde toute anglo-saxonne justement ; tant en ce qui concerne son physique, résolument « américain » et « presse » (un noir et blanc de toute beauté) que son contenu, ou encore son fonctionnement (un submission guidelines). On souffle un grand coup et cela dépayse des petites mimiques locales. La France, quand même, cela vous a, en terres de poésie, un petit côté provincial dont le charme s’est estompé depuis longtemps, sauf pour qui ne met pas vraiment les pieds dehors.

The Black Herald est une revue littéraire, pas uniquement consacrée à la poésie, mais les poèmes sont ici à l’honneur, ses animateurs étant eux-mêmes poètes. Les textes sont publiés en français et en anglais, en français ou en anglais, cela dépend. Au sommaire de ce numéro 3, plein de belles et fortes choses : des poèmes de Gregory Corso, traduits par Blandine Longre, superbes poèmes suivis d’un volontariste « Pour une réévaluation de Gregory Corso : poète » par Kirby Olson, Calaferte, Vallejo, Sébastien Doubinsky, croisé autrefois du côté du journal Place aux Sens, un superbe poème de Blandine Longre en anglais, Joyce, Stramm, le très beau poème de Paul Stubbs [L’énigme du corps de Dieu (résolue ?) ], Paul B. Roth, Michel Gerbal, Dominique Quélen, Nathalie Riera, Mylène Catel, et bien d’autres dont… W. S Graham dont on ne peut que chaudement recommander le recueil récemment paru chez le même éditeur.

  

 The Black Herald, n° 3 (daté « septembre 2012 » mais le numéro 4 est annoncé sous peu et déjà présenté sur le site de l’éditeur).
Dirigée par Paul Stubbs et Blandine Longre
Revue publiée par les éditions Black Herald Press
Chaque numéro : 15 euros.
Mail de l’éditeur : blackherladpress@gmail.com
Site : http://blackheraldpress.wordpress.com/

 

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La revue belge Traversées fête ses vingt ans. Une durée de vie remarquable par les temps qui courent, et une volonté indiscutable de défendre la littérature en général (récits, nouvelles) et la poésie en particulier, tout au long de sa centaine de pages. Vingt ans… et un numéro 69 dont le dossier est consacré au poète Lambert Schlechter. Après un éditorial tout en enthousiasme signé Patrice Breno, la revue propose des textes (proses et poèmes) de Schlechter accompagnés d’essais ou de poèmes signés Véronique Daine et Paul Mathieu. Une utile bibliographie du poète suit. Un beau dossier entre amis, mais la poésie est aussi lieu de fraternité ou elle n’est pas. A ne pas confondre avec le copinage. Ensuite, au rayon poésie, on lira des textes de Ben Arès, Max Alhau, Karim Cornali, Gilles Bizien, Aymeric Brun, Samuel Dudouit, Claude Miseur, Jacques Ceaux, Rita El Khayat présenté par Rome Deguergue, et d’autres. Il faut saluer le travail d’une revue dans laquelle nombre de jeunes poètes ou auteurs de nouvelles ont commencé à publier au long des vingt années écoulées, avant souvent de s’évader vers d’autres cieux. Une revue qui permet des découvertes, motive sans aucun doute la jeunesse en quête d’écriture (je pense à Karim Cornali) et finalement défend un noyau poétique d’auteurs que l’on retrouve de loin en loin. A découvrir pour ceux qui ne la connaissent pas.

 

Traversées, n° 69, septembre 2013.
Dirigée par Patrice Breno, Marie-Line Schneider, Nadine Doyen, Paul Mathieu, Serge Maisonnier et Véronique Daine.
Chaque numéro : 7 euros.
Abonnement/ 4 numéros : 22 euros.
Adresse : Faubourg d’Arival, 43, à 6760 Virton (Belgique).
Mail : traversees@hotmail.com
Site : http://traversees.wordpress.com/

 

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Claude Cailleau a fondé Les Cahiers de la rue Ventura en 2008, un premier numéro dont il écrivit alors tous les textes. Ce numéro 1 était consacré à Julien Gracq (biographie, évocation des échanges entre Gracq et Cailleau et d ‘autres choses…). Le directeur de cette revue est à la fois un passionné, depuis toujours, des littératures et un écrivain. Suite à ce premier numéro, la revue s’enrichit de nombre de contributeurs amis (créez une revue, vous verrez, et le téléphone/mail se met à sonner / résonner en permanence, avec parfois de drôles de réapparitions amicales). Chaque numéro des Cahiers de la rue Ventura propose un dossier (Marcel Arland, La poésie, Pierre Reverdy, Serge Wellens, Lavaur et la revue Traces, Après que les poètes ont disparu…), des textes poétiques et des notes de lecture. Ce numéro 21 est consacré à « Tarn en poésie » et Hélène Dorion. Suivent des textes de nombreux poètes dont Gilles Lades, Bruno Thomas (profitons en pour annoncer un prochain recueil à paraître au Nouvel Athanor, préfacé par Matthieu Baumier), Guénane, Jean-Michel Jouan, François Magne… ainsi que des morceaux inclassables signés Marc Bernelas et, entre autres, la chronique de Jean-Marie Alfroy.

 

Les Cahiers de la rue Ventura, n° 21.
Dirigée par Claude Cailleau.
Le numéro : 6 euros.
Abonnement/4 numéros : 22 euros.
Adresse : Les Amis de la rue Ventura. 9 rue Lino Ventura. 72300 Sable-Sur-Sarthe.
Mail : cl.cailleau @free.fr
Site : http://clcailleau.unblog.fr

 

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Deuxième année d’existence pour cette revue au beau papier, éditée au format grand et large cahier, un peu à l’image de Passages d’encre. La revue l’intranquille prolonge ou précède le travail de l’Atelier de l’agneau éditeur, maison d’édition à l’identité poétique marquée, et ceci volontairement. On trouvera dans cette livraison des poèmes superbes de Wai-Lim Yip (traduits par Nadine Salafa), et la présentation de deux poètes amérindiennes (Diane Glancy et Layli Long Solo) par Béatrice Machet, laquelle poursuit son patient travail de défense et illustration des littératures amérindiennes, ici comme dans les pages de Recours au Poème. Une ténacité et une passion à saluer. Vient ensuite une partie « poèmes » donnant à lire le travail à la fois étonnant et passionnant de Vannina Maestri, Jacques Sivan, Olivier Domerg, Sandrine Lehagre, Virginie Poitrasson, Dominique Birkano, Philippe di Meo. D’une certaine façon, l’Atelier de l’agneau est une famille poétique. A remarquer, comme nous le faisions lors de la parution du numéro 3 de la revue, la poursuite du dossier consacré à la poésie iranienne postmoderne, sous la houlette de Iraj Valipour. Ce dossier est à lire absolument, on y découvrira les textes de Maryam Fathi, Râzieh Bahrami et Sârâ Mohammedi Ardehâli. Ensuite, la partie « pauvretés » propose des travaux signés Clemens, Pennequin, Tristan Félix ou Helissen, parmi d’autres. L’ensemble étant complété par des notes critiques et une partie consacrée à l’histoire littéraire et aux journaux intimes. L’intranquille s’installe incontestablement dans le paysage poétique français.

 

l’intranquille, revue de littérature, n°4.
Publiée par l’Atelier de l’agneau éditeur.
Dirigée par F. Favretto.
Semestrielle.
Le numéro : 14 euros
Abonnement/2 numéros : 25 euros.
Adresse : 1 Moulin de la Couronne. 33 220 St Quentin de Caplong.
Site : http://atelierdelagneau.com/

 

 

 

 




Siècle 21

Deux récentes et passionnantes livraisons de l’excellente revue Siècle 21, dirigée par Jean Guiloineau et éditée sous l’égide de La fosse aux ours. Une revue avec laquelle Recours au Poème se sent bien des affinités, pour la place attribuée à la poésie, l’intérêt exceptionnel de bien des articles et l’ouverture aux littératures/poésies du monde entier.

Cette ouverture vers les ailleurs est en poésie une nécessité absolue. Le numéro 20 de Siècle 21 propose un dossier sur les littératures anglaises contemporaines, dossier conçu et coordonné par Vanessa Guignery et Marilyn Hacker. Vanessa Guignery donne une courte et brillante introduction intitulée « Les patries imaginaires du roman britannique », accompagnée d’un guide de lecture. Un bon moyen pour partir à la découverte du romanesque britannique contemporain, si l’on est en terres méconnues. Vient ensuite un tout aussi passionnant texte de Marilyn Hacker (« Le poète est un écrivain comme les autres ») valant ouverture nécessaire aux poésies anglaises : « Un lecteur français ou un lecteur qui vit en France remarquera en lisant un journal anglais du week-end, contenant une rubrique consacrée à la littérature, ou un hebdomadaire comme Times Literary Suplement, qu’en Angleterre (et en Irlande) la poésie est toujours présente dans les querelles autour de la littérature contemporaine. On écrit sur la poésie (de façon régulière) en termes et en propos semblables à ceux utilisés lorsqu’on traite de fiction (…) Les critiques supposent que le lecteur de leurs articles aura une certaine familiarité avec la poésie contemporaine, moderne et classique (…) ».

 

Revue Siècle 21- n°20

Revue Siècle 21
2 rue Emile Deutsch de la Meurthe, 75014 Paris.
revue.siecle21@yahoo.fr 
revue-siecle21.fr

Le numéro : 17 euros

Une situation que l’on retrouve en Allemagne au en Europe du Nord, espaces où la presse publie poèmes et poètes. Il y a bien une exception culturelle française au sein de nos journaux et médias, lesquels ont décidé que la poésie n’intéresserait pas leurs lecteurs. Décision non dite et cependant ubuesque. En ce dossier anglais, on lira des poèmes de Carol Rumens, Caroline Bergvall, Tony Lopez, Mimi Khalvati, Seni Seneviratne, Paul Farley, Georges Szirtes, Jeremy Reed, Fiona Sampson, Ruth Fainlight et James Byrne. Des voix diverses pour un dossier fort. Le reste du numéro ne déroge pas, bien au contraire. Au sommaire, enter autres : Moncef Ouahibi, un important dossier consacré à Lionel Ray, poète que nous apprécions beaucoup ici, des textes de Marie-Claire Bancquart, Amina Saïd, Daniel Pozner, Charles Dobzynski, Chantal Bizzini… On l’aura compris, un Siècle 21 en poésie de haut vol.

Cette qualité intrinsèque de la revue Siècle 21 se retrouve en son numéro suivant, n° 21. Outre un dossier très intéressant consacré à Gil Jouanard, dont les proses poétiques sont à lire, avec des contributions entre autres de Jacques Réda, Ludovic Janvier, Pierre Michon et Jacques Lacarrière, ce numéro comporte un superbe dossier consacré à la littérature tunisienne contemporaine, l’ensemble étant emmené par Marilyn Hacker et Cécile Oumhani. Intitulé avec force « écriture de l’urgence », ce dossier commence par un texte de Tahar Bekri. On y lira des poèmes de A. Chebbi, M. Al-Ouahibi, M. Faïza, T. Bekri, S. Haddad, A. Fathi, I. Al-Abassi, L. Makaddam, A. el-Moulawah et A. Saïd. Ce dossier rendant le volume indispensable, d’autant plus qu’il est accompagné, comme l’ensemble de ce n° de la revue, du splendide travail artistique d’Ahmed Ben Dhiab.

 




The French Literary Review

Le numéro 18 de la revue britannique (cependant basée en France) The French Literary Review nous parvient avec comme thème « Writing with a french connection ». La revue est dirigée par Barbara Dordi, elle-même poète. On y fait de très belles découvertes, de poètes qui seront bientôt amenés à publier dans les pages de Recours au Poème, d’autres aussi. Ainsi, Marcus Smith, June Blumenson, Margaret Beston ou Violet Dench. Parmi une vingtaine de poètes. Une aventure à saluer, la poésie étant ici une sorte de trait d’union entre la France et le Royaume-Uni, une histoire d’amour et d’amitié entre deux pays. Entre les poètes de ces deux pays. De très beaux textes. On découvrira les poètes de plusieurs numéros de cette revue en suivant le lien ci après :

www.poetrymagazines.org.uk/magazine/issue.asp?id=782

 

The French Literary Review

B. Dordi – Chemin de Cambieure – 11240 Cailhau.
FrenchLitReview@me.com

Le numéro : 6 euros




Phoenix

Une nouvelle livraison de Phoenix, c’est toujours alléchant. Une revue dont nous parlons ici avec gourmandise. On ne sera pas déçu par ce septième numéro. Un gros et beau dossier consacré à François Cheng, comportant deux inédits (sinon dans le cadre du Printemps des Poètes), des études de Catherine Mayaux, Françoise Siri, Véronique Brient, Nicolas Gille, Elodie Chevreux et Michaël Brophy. Le tout est accompagné d’un entretien. Une manière tonique de partir à la découverte de la poésie de Cheng. Emotion ensuite, à la lecture de l’hommage rendu par la rédaction à Bernard Mazo. Phoenix avait publié un dossier sur Mazo en un de ses premiers numéros. Viennent ensuite les « voix partagées », dont celles d’Amin Khan, Nicole Drano-Stamberg, Téric Boucebci ou André Ughetto. Puis la voix, forte, de Benny Andersen. Tout en cette revue est passionnant. Phoenix ne démérite pas, bien au contraire, devant sa propre histoire, celle qui vient de Sud.

 

 Phoenix

4 rue Fénelon. 13006 Marseille
www.revuephoenix.com
revuephoenix1@yahoo.fr

Le numéro : 16 euros




Le Journal des Poètes

En cette troisième livraison de l’année 2012, Le Journal des Poètes, emmené par Jean-Luc Wauthier et un quarteron de poètes/critiques que nous apprécions fortement ici (Yves Namur, Marc Dugardin, Rose-Marie François…), poursuit avec régularité son travail de mise à disposition des poésies contemporaines.

On découvrira là deux voix nouvelles (Béatrice Bertiaux, Patrick Beaucamp), les « Paroles en Archipel » de poètes comme l’irlandais Harry Clifton (dans la belle traduction de Michèle Duclos), le coréen Kza Han, un poème qui est une étincelle de Gaspard Hons, d’autres de Thierry-Pierre Clément, Valérie Michel ou Claude Miseur :

Ne transige pas
à l’orée de ce qui vient,
au pied de ce qui va te construire
de mots et d’espérance,
face à l’étroite habitude,
banlieue de l’indifférence.
Ton pas furtif
affolé d’impatience
gagne un versant
non formulé du monde.

La partie critique est à lire avec attention, on y découvre souvent des livres qu’on rencontre trop peu dans les librairies françaises et l’on y fait de belles découvertes.

Au cœur de ce nouveau numéro, un dossier exceptionnel consacré aux Voix poétiques marocaines des années 90, concocté par Taha Adnan. Le poème « Poète différent » de Yassin Adnan vaut à lui seul le détour, en particulier vu depuis la France des médias, tant ce poème remet les choses à l’endroit. Mais le dossier en son ensemble est très intéressant. Comme souvent en cette respectable revue (81 ans tout de même !), tout cela est de haute tenue, et se termine par la Chronique des revues signée Yves Namur, lequel semble regarder du côté d’internet. Longue vie au Journal des Poètes.

Le journal d'un poète

Le Journal des Poètes

Jean-Luc Wauthier
Rue des Courtijas, 24 – B-5600 Sart-en-Fagne
Le numéro : 6 euros.




Meet n°15

En son numéro 15, Meet, revue de la Maison des Écrivains Étrangers et des Traducteurs de Saint-Nazaire, propose comme à son habitude une mise en relation littéraire et poétique de deux villes. Ici, Phnom Penh et Porto Rico sont à l’honneur.

Les pages ouvrant sur Phnom Penh emmènent évidemment le lecteur vers des contrées qu’il ignore ou qu’il connaît peu. Patrick Deville devient guide : « Que sait-on aujourd’hui de la littérature cambodgienne ? Sur près de deux cents écrivains édités à Phnom Penh avant 1975, une poignée a survécu au régime des Khmers rouges. A mon arrivée il y a trois ans, au début du procès, on décourageait plutôt ma curiosité. Tout cela avait disparu, écrasé par l’horreur et l’autodafé ». Cela suffit pour dire combien il est important de lire ici ces écrivains et ces poètes, qui plus est édités en khmer et français. On découvre là des voix fortes et la revue réussit pleinement son souhait : nous entraîner à la découverte de cette littérature pour nous lointaine, peu prisée des éditeurs français, et nous pousser à vouloir lire plus loin. Du côté de Porto Rico, le dossier est présenté par Mélanie Pérez Ortiz en un texte au titre évocateur : « Ecrire depuis une île qui déborde », qui explique les particularités de l’endroit : « A cause de la pauvreté et de la facilité de s’installer aux États-Unis dont nous, les Portoricains, nous bénéficions en raison de notre citoyenneté états-unienne, aujourd’hui quatre millions et demi de nos immigrés y vivent, installés dans différents États qui vont de New York à Chicago, de Philadelphie à la Floride, et pendant ce temps, l’île compte quatre millions d’habitants ». Plusieurs poètes paraissent en ce beau sommaire, permettant là aussi de sacrées découvertes. L’ensemble forme un très beau volume, issu du travail réalisé par la Maison des Écrivains Étrangers et des Traducteurs, travail d’un lieu qui n’est pas assez souvent souligné. 

Revue Meet

Maison des Ecrivains Etrangers et des Traducteurs
1, bd René Coty/BP 94. 44602 Saint-Nazaire cedex 01.

maisonecrivainsetrangers@wanadoo.fr
www.maisonecrivainetrangers.com

Le numéro : 20 euros.




Bernard Perroy, La nuit comme le jour

C’est une belle collection beige, dont peu à peu le ton s’affirme au sein des éditions du Nouvel Athanor. Une collection qui réunit des poésies engagées en dedans de l’être. On l’avouera, Recours au Poème a goût pour les poètes publiés là, autant que pour leurs préfaciers. Ici, Gérard Pfister, poète et parfois éditeur sous la signature d’Arfuyen. Du reste, outre Pfister, les poètes qui préfacent les différents recueils de Perroy nous sont chers : Jean-Pierre Lemaire, Gilles Baudry, Pierre Dhainaut. Des écritures qui, ici, importent.
Les écritures de ces poètes tout comme celle de Perroy s’inscrivent pour nous clairement dans ce que notre ami et proche collaborateur Paul Vermeulen s’attache à définir sous le concept de « poésie des profondeurs ». Des poésies qu’un regard trop rapide qualifierait sans doute de « religieuses », ce que nous contestons. Il n’est pas de poètes religieux ou autres, chrétiens ou musulmans et cetera, cela ne signifie rien. Mais il est des poésies tendant au quotidien moderne parfois, d’autres, et c’est le cas ici, plongeant au cœur de l’intimité universelle de l’être. Ou alors, religieuses au sens de reliant le ciel et la terre. Qu’on lise les premières lignes de la préface du poète Gérard Pfister !

Bernard Perroy, "La nuit comme le jour", préfacé par Gérard Pfister, Le Nouvel Athanor, 2012, 80 pages, 15 euros

Bernard Perroy, La nuit comme le jour, préfacé par Gérard Pfister, Le Nouvel Athanor, 2012, 80 pages, 15 euros

Que nous disent les poètes qui les rend si dangereux à la société, si impropres à la consommation, si fatals à eux-mêmes ? Que nous disent les poètes qui les rend si inassimilables à un système qui pourtant sait tout assimiler, digérer, dénaturer ? Que nous disent les poètes qui les rend inacceptables au monde, comme s’ils étaient là simplement pour y mettre le feu, transformer en lumière toutes nos opacités, nos pesanteurs, nos mollesses (…) Oui, tout le monde le sait bien, ce que disent les poètes, et c’est pourquoi ils font si peur.

Car en effet la poésie fait peur. C’est pourquoi ce monde ridicule tente de la mettre de côté, de l’exclure. Elle fait peur comme font peur les résistants pacifiques et non violents. Elle fait peur comme le résistant, celui qui a raison contre l’autoritarisme – et notre monde est sacrément autoritaire. La poésie fait peur, et c’est pourquoi elle est ignorée. Ou presque. Et si elle fait peur c’est que la poésie engage l’être en profondeur, dans la beauté, la force et la sagesse de la vie. L’enjeu contemporain de l’existence éditoriale de la poésie n’est pas mince. Comme de sa plus large diffusion, hors des coteries et de la subventionnite aigüe.

En fin de compte
je connais ton pays profond,
j’ose prétendre à cette connaissance
quand toutes les heures,
toute attente,
m’offrent de toi
l’immense bien
de ne plus rien savoir.

Il serait intéressant d’inscrire ce poème sur les murs de toutes les stations de métro parisiennes, on verrait combien la poésie peut encore transformer le monde. Ou bien celui-ci :

La vie se donne à merveille
et ruisselle

dans le pur frissonnement
d’un arbre fragile

se laissant bercer
par le vent

Une poésie qui en appelle à la vie, posant la vie comme poésie, une poésie/vie comme recours. Et disant qu’il ne sait rien, le poète sait qu’il avance d’un premier pas sur le chemin à construire de cette connaissance là.  

Présentation de l’auteur

Bernard Perroy

Bernard Perroy est né en 1960. Depuis 1988, il poursuit sa double vocation de poète et de frère consacré, et vit en Sologne. Bernard Perroy a publié une dizaine de recueils (Sac à mots, Al Manar, Petit Pavé, Ad Solem…) et des poèmes en revues (Arpa, Friches, 7 à dire, Les Cahiers du Sens…).

Bernard Perroy

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Contre le simulacre : réponses de Bernard PERROY

Il me semble que ''l'action'' de la poésie passe d'abord par un ''mode d'être''. La poésie oppose un ''mode d'être'' à tous les ''faire'' que la vie de la Cité et nos sociétés occidentales en particulier nous proposent. Le poète est un ''réceptif''...