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Averse, n°12, automne 2016

 

 

Dans une mise en page soignée qui alterne les photos en noir et les textes, la revue Averse est d’une agréable lecture.

Cette Barque de fortune, selon les mots de sa rédactrice en chef Blandine Poinsignon, accueille avec la place qu’il faut les poètes invités : comme Maud Thiria

                       …tu aimerais retrouver / l’enserrement / des arbres en forêt…

qui se mêlent aux morts comme Manuel Bercerra Salazar (critiqué dans nos colonnes) dans une traduction de Harry Szpilmann :

                       (le léopard) approvisionne ses griffes et ses crocs / avec les os sonores des oiseaux…

 

Cathia Chabre signe un hommage personnel et vibrant à Yves Bonnefoy :

                       Tu poses un objet sur le coffre d’un autre mirage / là où le souvenir cogne…

 

On y trouve aussi un substantiel entretien avec Michel Deguy qui parle entre autre, mais en langue de poète, de l’écologie :

                       Ce qui menace c’est la déterrestration (…) l’homme est en train, par toute sa science, tout son argent, toute son économie, de quitter la terre…

Des mots, intelligibles et profond, que bien des commentateurs politiques feraient bien de lire avant de parler.

 

Tout ce qu’il faut pour une revue, des livres chroniqués avec attention, des photos qui ne sont pas anecdotiques et la bonne idée de publier les étrangers en bilingue. En plus, ce n’est pas cher et rentre dans toute poche ou sac pour être en bonne compagnie sur les chemins ou pendant une traversée.