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BLASPHEME

 

Lorsqu’auprès de l’âtre nos mères détressent leurs cheveux on les regarde à la dérobée puis longtemps après nous craignons ces regards car ils engendrent quelque chose dont même en rêve nous n’osions penser par la suite nous défrichons les bosquets des jours entiers mais là encore nous pensons à ces yeux consumés étincelants si chers
vers quelles contrées partir alors oublier là-bas toute tendresse exaltation cela peut-il se faire par un simple geste de la main désirons-nous effacer ce qui nous est le plus cher nos amantes printanières ne sont qu’ombres de passage nous ne les apercevons pas nous traversons la terre sans avoir de chemin notre douleur au soleil ne savons la dire

 

Traduit du serbe par Boris Lazić