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Franck VENAILLE, Requiem de guerre

Août 2018 - le carnassier - a avalé Franck Venaille. Se dire qu'il fut accompagné par Michel Cazenave et Richard Soudée, et la sidération nous saisit. Cette émotion, intense, est celle suscitée par la langue de ce grand poète. Les mots, retournés comme des volutes sur eux-mêmes, s'enroulent autour des évidences et en dévoilent d'autres contours, inédits. Le vers devient vecteur de sensations, et plonge dans les souterrains de nos consciences, là où demeure encore la source archétypale de nos représentations. Alors, le poème  mène à cet intangible espace qu'est la beauté, de celle qui ne se laisse qu'effleurer du regard, comme une neige immaculée recouvre l'improbable étendue ouverte par le poème. Lire Franck Venaille sera toujours partir pour un périple initiatique. Dans cet article de 2017, Philippe Habans lui rend hommage en restituant ses impressions à la lecture de Requiem de guerre, qui valut à l'auteur le Prix Goncourt de la poésie. A la suite de la note de lecture de Philippe Habans, nous avons joint deux extraits  du recueil : le premier et le dernier texte.

Franck Venaille, Requiem de guerre, Mercure de France,
Poésie Mercure, Paris, 2017, 112 pages, 11 euros.

 

 

*

 

“Je crois que j’ai senti très vite, étant jeune garçon, que la vie était invivable, que c’était quelque chose de trop fort, de trop présent.” La voix de Franck Venaille se fraie un chemin, s’arrête parfois, au bord de l’exténuation, et reprend, comme portée par quelque incertaine lumière au loin 1.  Le capitaine de l’angoisse animale 2 a commencé à publier il y a plus de cinquante ans :

 

mystère de la poésie qui porte en elle cet élan
cet appel de la vie
jusque dans l’arène où les hommes, bientôt, devront
mourir 

 

Ce Requiem de guerre, c’est comme s’il me l’avait lu, dans l’hôpital fantôme où j’étais lui tandis qu’il devenait une de ces apparitions venues l’effleurer – Apollinaire, Verlaine, Nerval, Baudelaire, Kafka, Brecht, Modiano, Cummings, le “rebouteux célèbre” qu’il nomme Simon Freude, et le frère humain par excellence, François Villon.

Le titre – qui évoque le War Requiem de Benjamin Britten – ne renvoie pas seulement à la guerre d’Algérie, qui a marqué l’auteur à vie. Il y a aussi la guerre contre les humbles, qu’il a défendus avec le Parti communiste. Et celle que mène la maladie, ennemi si tenace qu’il s’agit de “guérir de l’idée même de guérir”. Et l’interminable guerre interne, la guerre contre soi où “je suis l’assassin et la victime.

Après la photo d’un cheval infiniment pensif – il reviendra sous de multiples formes – une parole sort des limbes : “J’ai décidé de mourir avant de naître. Sinon c’est impossible de continuer.” En une séquence liminaire et dix sections sont brassés souvenirs, figures obsédantes, rêves, émotions, pensées intimes, échappées déconcertantes. L’essentiel, l’existentiel, l’incontournable, ce qui nous habite et nous fait. Ballet d’espaces-temps que souligne la sobre élégance des variations – page compacte, poème aux lignes espacées, alternance de vers et de paragraphes apparemment prosaïques, petits pavés de texte numérotés. 

Si le poète y affronte douleur et terreur – “Qu’est-ce qu’un corps mort ? Comment passe-t-on d’une certaine hébétude au néant absolu ? ” –  il ne fige pas dans le tragique. “Oye ! Oye ! Oye ! ”, s’écrie-t-il cocassement à plusieurs reprises, “ Zim Boum”, “Bingo ! Bingo ! Bingo ! ”. Il explore “la matière sensible / des Ten-dres”, parfois si tellurique : “Elle ! Avec la totalité de son large corps d’aide-soignante, elle me tient serré contre ses muscles, ses os, sa poitrine portée forte et apaisante.”  Il nous dit la profondeur, celle qui saisit et laisse sa trace : “Et tout autour de nous, le mystère entier, ce don des oiseaux nés ici.” “Celui qui ne craint pas de vivre dans / ce qui est plus sombre que le noir”  est aussi celui qui peut écrire : “je n’ai cessé de vous parler de mon amour de la vie”.

Ce recueil a valu à Franck Venaille le Goncourt de la poésie – il avait reçu au début de l’année le Grand Prix National de la poésie pour l’ensemble de son œuvre 3. Son art puissant et pudique rapproche de soi, des autres et du réel.

 

 

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1. Au micro d’Augustin Trapenard, https://www.franceinter.fr/emissions/boomerang/boomerang-02-mai-2017.

2. Titre d’une anthologie parue en 1998 (Obsidiane).

3. Poésie : Papiers d'identité, PJO, 1966 ; L’Apprenti foudroyé, PJO, 1969, Ubacs, 1986, Les Écrits des Forges, 1987 ; Pourquoi tu pleures, dis pourquoi tu pleures ? Parce que le ciel est bleu... Parce que le ciel est bleu !, PJO, 1972, Atelier La Feugraie, 1984 ; Caballero Hôtel, Paris, Minuit, 1974 ; La Guerre d’Algérie, Paris, Minuit, 1978 ; Jack-to-Jack, Luneau-Ascot, 1981 ; La Procession des pénitents, Monsieur Bloom, 1983 ; Opera buffa, Paris, Imprimerie nationale, Littérature, 1989 ; La Descente de l’Escaut, Bussy-le-Repos, Obsidiane, 1995 ; Tragique, Bussy-le-Repos, Obsidiane, 2001 ; Hourra les morts !, Bussy-le-Repos, Obsidiane, 2003 ; Algeria, Paris, Melville / Léo Scheer, 2004 ; Chaos, Paris, Mercure de France, 2007 ; Ça, Paris, Mercure de France, 2009 ; C'est à dire, Paris, Mercure de France, 2012 ; La Bataille des éperons d’or, Paris, Mercure de France, 2014.

Franck Venaille a aussi écrit des récits (La Tentation de la sainteté, Paris, Flammarion, 1985 ; La Halte belge, Portiragnes, Cadex, 1994 ; Le Tribunal des chevaux, Paris, L’arbalète-Gallimard, 2000), des études sur Pierre-Jean Jouve, Umberto Saba, Pierre Morhange, et des essais (Écrire contre le père, Jacques Brémond, 1996 ; C'est nous les modernes, Paris, Flammarion, 2010.

 

*

 

 

J’ai décidé de mourir avant de naître. Sinon c’est impossible de continuer. Il fallait que quelqu’un montre l’exemple. Il le fallait. J’ai mêlé ma voix à celle des autres. Jusque-là c’était impensable. Pauvre parmi les pauvres. Ce n’est pas possible. Il m’arrivait pourtant de parler à un chien. De tirer sur sa laisse pour qu’il se rapproche et ainsi entende mieux ce que je lui disais. Je dois tout révéler. Raconter l’histoire de la médecine. Pourquoi moi ? Parce que j’ai su renoncer à la vie à temps. Je vais raconter ça. La mort de fin de vie. La mort au fur et à mesure. Mais cela ne suffit pas. Il faut dire ce qui se passe à l’extérieur. En même temps. Une mort ! Mais c’est lui (l’autre) qui mourra. Moi, je ne mourrai jamais. Comment fera-t-on pour identifier le cadavre ? Il faudra écouter tous les moribonds. Les amadouer pour qu’ils viennent tousser devant témoin. Aux médecins, ensuite, de faire monter les enchères. On l’enterrera si on le trouve. Je ne veux pas pourrir avec lui. Je veux conserver mes os intacts. Je ne pourrirai pas. Je serai encore dehors. Sous et contre la peau. Mais je serai aussi dedans quand ne sera plus que poussière. Ce n’est pas possible autrement. C’est comme ça que je vois la chose. La fin de la vie. Et comment faire pour en finir. Mais il est impossible que je le sache. Je le saurai ici pourtant. Et même si c’est impossible à dire, je le dirai. Au présent. Il ne sera plus question de moi. Seulement de lui à la fin de la vie quand on balayait sa poussière d’âme. Ici un long silence. Il se noiera peut-être. Il voulait se noyer. Il ne voulait pas qu’on le trouve. Il ne peut plus rien exiger. Rien vouloir. Galets dans les poches. Voilà de quoi parlent les journaux. Pourquoi est-il parti dans la ruelle sur sa gauche ? Pourquoi n’a-t-il pas changé de direction ? Ici un long silence. Il n’y aura plus jamais de « je ». Il ne dira plus jamais rien. Il ne parlera plus. Il ne dira plus rien à personne. Et personne ne lui parlera. Il ne parlera plus jamais seul. C’est l’histoire de la médecine que je raconte. Pourquoi se serait-il jeté dans le soleil ? Pour une insomnie ? Allons donc ! Il est mal. Il va mal. Et c’est à cause de moi que tout ça est arrivé. De ma propre pensée il ne reste plus rien en lui. Il a fait le grand vide. Vous dites qu’ainsi Il cherchait à retrouver l’origine de toute chose. L’état d’autrefois. Cela passe forcément par les hurlements. Ceux qui viennent de l’intérieur. Ceux que l’on parvient à neutraliser avec des paroles vraies. Oye ! Oye ! Oye ! Ce n’est pas possible autrement.

 

 

SUITE ROYALE POUR CORBEAU SOLITAIRE

 

Comme il fera bon s’asseoir près d’une rivière modeste

(j’aime cela)

pour y dormir, y dormir comme en ce rêve païen que j’ai fait

écouter le chant profond des oiseaux d’eau.

La mémoire y règne avec l’arrivée de grands spectres populaires passés au talc pour la parade.

Ah ! Ce qui serait bien mais vraiment bien

c’est d’exiger que les monarques

(le chant étincelant de l’eau vive)

signent ce document sur lequel on lira, mais que lira-t-on ? sinon le nom de ceux qui, toute leur vie, mirent l’élégance au premier plan.

J’en fis partie, du moins le pensait-on du côté

de braves personnes.

Et tout autour de nous, le mystère entier, ce don des oiseaux nés ici.

Dites-moi que nous sommes comme tous les autres hommes.

Rien que des humains




Les questions de Franck Venaille

Franck Venaille ((nous republions ici, en raison de l'actualité, un article paru sur nos pages le 4 avril 2013)). Quarante ans d’écriture. Du journal qu’il renie aujourd’hui à l’anthologie rétrospective Capitaine de l’angoisse animale (Obsidiane/le Temps qu’il fait 1999), avec quelques sommets. Pourquoi tu pleures, dis pourquoi tu pleures ? Parce que le ciel est bleu... Parce que le ciel est bleu ! et son formidable titre (Oswald 1972), Caballero Hôtel (Minuit 1974), la Guerre d’Algérie (Minuit 1978), la Tentation de la sainteté (Flammarion 1985), la Descente de l’Escaut. Poème (Obsidiane 1995), mais aussi Papiers d’identité (Oswald 1966), l’Apprenti foudroyé (Oswald 1969), et la Procession des pénitents (Monsieur Bloom 1983). Mais aussi, avec les derniers opus Tribunal des chevaux (romanesques) (l’Arbalète/Gallimard 2000), et Tragique. Poème (Obsidiane 2001).

Franck Venaille. Son œuvre a le grand mérite – et le courage –, d’aborder de front une des plus grandes aventures humaines : la souffrance, et ses pulsions, sans pour autant abandonner le travail sur la forme. La rendant unique. Ce qui frappe chez Franck Venaille, est l’extrême homogénéité, cohésion, de l’œuvre. Quel que soit le genre – Franck Venaille est poète, mais il les aborde tous, n’en délaisse aucun, le récit, le théâtre, et même le conte, le fantastique –, le ton Venaille est là. Celui de la confession, de l’exploration de l’endroit de la douleur, de la plaie. Celui de l’angoisse, du cri. Avec la naissance de la narration, le léger et le rire, aussi, qui fait baisser la tension. 

On retrouve ainsi dans chaque livre de Franck Venaille la souffrance, l’angoisse de la naissance, le manque du père, le football, la violence des sentiments, l’enfant, la difficulté de la relation féminine, la guerre. Il voulait faire aussi bien avec la poésie que le cinéma, la peinture – l’auteur a avoué ses influences du cinéma américain pour la vitesse du propos, de certains peintres (Klasen, Monory...). Pari gagné. L’œuvre de Franck Venaille est originale, personnelle et forte.

On entre dans un Venaille parfois difficilement. Ambiance nouvelle, nouvelle langue. Puis à un moment, la magie naît. Et c’est l’amour, fou (lisez la Tentation de la Sainteté). Le point de départ de l’œuvre est peut-être le passage du Journal de bord, à Papiers d’identité, ou plutôt, à l’Apprenti foudroyé, plus déterminé et abouti dans ses choix. D’une non-écriture inhérente au cri le plus fort, à une écriture du cri, qui s’épanouit à merveille dans Pourquoi tu pleures. Comme tous les grands – le mot n’est pas trop fort –, il a écrit contre. Contre la poésie, et même, avec la haine. De la poésie, du monde. Avec une telle haine, on pourrait aller jusque là, qu’il en aurait haï sa propre langue ? L’Homme en guerre, avance l’un de ses titres. L’homme a été en guerre, contre lui-même et contre le monde, à plusieurs reprises. Paradoxe : Franck Venaille a réussi à fuir la littérature, tout en en faisant. C’est là l’une de ses plus grandes réussites.

Un autre élément, qui trouble par sa forte présence, est que l’écriture de Franck Venaille atteste d’une attention aux lieux (la Belgique, Trieste, Istamboul, etc) – expliquant l’insertion de bribes de langues étrangères, de flamand, par exemple –, tout en étant hantée par des figures (qui peuvent tout aussi bien être un écrivain, un personnage d’opéra, une figure portée au mythe, etc). Les lieux et les êtres qu’il aime, les premiers découlant souvent des deuxièmes, le plus souvent écrivains, ou philosophes. Venaille est attaché à sa terre, ses terres, et cela, d’une façon quasi mystique. Il habite les lieux de ses pères, jusqu’à leur langue. Insertion de la parole de l’autre, de citations (avec l’apogée de la Descente de l’Escaut), travail sur la forme, et autres : toute l’œuvre de Venaille pourrait se résumer à ce titre de Construction d’une image (entretiens, textes et réflexions, Seghers 1977). Et un jour, Venaille est même devenu conteur (le Sultan d’Istamboul)...

On pourrait définir plusieurs périodes dans l’œuvre de Franck Venaille en fonction des revues qu’il a créées, car l’homme est aussi un créateur de revues. La période politique (première série de la revue Chorus de 1961 à 1965), la période du réalisme (deuxième série de Chorus de 1966 à 1974), la période de l’abstraction (revue Monsieur Bloom de 1978 à 1981). Mais l’analyse montre bien vite ses limites, et s’avère ne pas convenir. Tout au plus dégage-t-elle les périodes d’influence. Pourrait-on alors dégager deux périodes, une première qui utiliserait fortement le style – Franck Venaille entamera une recherche formelle qui puisera ces racines dans le journalisme (travail sur la ponctuation, textes encadrés, traits continus doubles en fin de poème, etc), qu’il arrêtera la même année avec Jack-to-Jack et la fin de la revue Monsieur Bloom (1981) –, et une deuxième qui en ferait peu à peu l’économie ? Ce qui est sûr, ce que l’on peut avancer, c’est qu’une période narrative traverse l’œuvre de Venaille, qui a commencé grosso modo en 1975, qu’annonçait déjà Noire : Barricadenplein. Celle-ci comprend les récits-fragments « l’Anus de Dieu » (Construction d’une image), la suite de récits-poèmes en prose la Guerre d’Algérie, les proses-narrations Jack-to-Jack, le récit la Tentation de la sainteté, la pièce Cavalier/Cheval (Imprimerie Nationale, 1989), le conte le Sultan d’Istamboul, et plus récemment, la Halte belge dont les textes sont annoncés comme « nouvelles ». Mais on ne peut ne pas relever la période qui tourne autour de la réflexion de Venaille sur l’opéra, avec la traduction remarquée des livrets originaux qui suivent le livre Mozart : les grands opéras (Imprimerie nationale 1989), qui a amené les poèmes qui pourraient très bien être appelés « poèmes scéniques » de Cavalier/Cheval – le premier livre de 1986 publié dans le volume l’Apprenti foudroyé des Écrits des forges –, et d’Opéra buffa. Proses-narrations, fragments-récits en prose, proses-fantastique, etc : deux appellations sont bien souvent nécessaires à qui cherche à définir, et répertorier, chaque livre de Franck Venaille. Franck Venaille, est vraiment un formidable créateur de formes.

L’œuvre de Venaille fut pour une grande part, et pendant un long moment, introuvable, ou seulement par bribes, disséminée ici et là dans des passages d’anthologie, ou par citations. Pas moins de dix ouvrages d’importance étaient épuisés. Il était urgent d’y remédier, pour qu’une deuxième génération de lecteurs puisse la découvrir depuis ses premières expressions. Défaut, lacune, que l’anthologie Capitaine de l’angoisse animale est venue corriger, et combler.

Ce n’est malheureusement qu’un premier pas, même s’il est plus que louable, qui, par la part d’ambiguïté que sème toute entreprise anthologique, fait demander. À quand les œuvres complètes ? Plus qu’une boutade (la demande est bien sûr prématurée), l’idée est des plus justifiées, par la demande légitime de l’accès aux œuvres. Dans leur intégralité. Car cette anthologie amène interrogations. À savoir. Que la quasi totalité des publications de Capitaine a été retravaillée, non seulement dans leur forme mais également dans leur contenu. Faut-il alors, entre intégralité et meilleur de, entendre le mot anthologie au sens de sélection des meilleurs passages, ou au sens de postérité, de publication de textes remaniés pour fixer celle-ci à jamais, dans leur version définitive avec les textes supprimés (alors qu’ils étaient parfois bons et aimés des premiers lecteurs), et les quelques déplacements effectués ? Les textes ont-ils été définitivement supprimés, ou temporairement omis ? Quels sont alors les textes définitifs ? Ceux qui ont été retravaillés, abrégés, ou ceux qui ont été publiés antérieurement, complets, mais non retravaillés ? Est-ce le retour de l’écrivain hanté par la perfection sur ses premiers textes, sur son œuvre écrite, de travail colossal de cohérence finale, ou le seul besoin d’unité du présent ouvrage anthologique ? L’homme est habile, distingué, et fin styliste.

Toujours est-il que le constat mis en avant valide la thèse, jamais avancée et encore moins débattue, de l’abandon par Venaille des premières recherches formelles. Constat des plus importants. L’œuvre Venaille est décidément intéressante à plus d’un titre. Avec ses questions, que le respect de son auteur, au travail, et de l’entreprise, mérite de laisser temporairement en suspens.