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Marilyse Leroux, On n’a rien dit de l’océan

Ce petit livre offre une couverture très sobre, mais sitôt qu’on l’ouvre, le bleu et ses diverses nuances jusqu’au vert vous happent. Le titre en forme d’affirmation provoque une réaction : Mais qu’y aurait-il donc à dire de l’océan ? Ou bien : Y a-t-il encore quelque chose à dire de l’océan ? Le thème ayant été traité tant et tant qu’il pourrait sembler épuisé. Une version plus leibnitzienne poserait une autre question : pourquoi y a-t-il l’océan plutôt que rien ? Et comment le dire ? 

Humblement Marilyse Leroux nous donne sinon une réponse, du moins une version, une vision sage : Après tout ce qui s’est écrit, après sa propre et régulière contribution au développement de ce thème, qu’on ne s’y trompe pas, quoiqu’on en ait dit, quoiqu’on en dise « L’océan polira ses nacres / jusqu’à l’épuisement des couleurs […] Ce qui sera dit finira galets / - finira écume – vapeur d’écume / à l’aplomb des rocs. » Nous avons donc à faire à l’éphémère témoignage humain qui contemple sa finitude face au long temps cosmique, témoignage ravi, pris dans le sein du continuum de l’éternité. 

« Tout a été dit / Mais peu a été fait. / Alors, agis, retrousse tes manches, / Donne vie à tes idées » écrit le poète et philosophe Serge Lapisse. Quant à Anton Tchékov, son opinion est que « Tout a été dit et fait, et aucune littérature ne peut dépasser le cynisme de la réalité. On ne saôule pas avec un verre celui qui a déjà bu une barrique. »

Marilyse Leroux (poèmes), On n’a rien dit de l’océan, Anouk Van Renterghem (peintures), L’atelier des Noyers (collection carnets de nature), 56 pages, 10 euros.

Marilyse Leroux, sans aucun doute, a eu l’élan de retrousser ses manches pour dire l’océan dans tous ses états et sous tous les angles de vue y compris du dedans. Car cet océan est bien aussi cette force qui remue en nous, qui soulève infiniment de questions.  Si une conscience humaine peut faire l’expérience du cynisme de la réalité, elle fait à coup sûr l’expérience d’une force vitale, d’une régénération toujours possible. Et où sinon au contact de la mer, symbole et berceau originel de la vie sur terre, confronté aux éléments qui nous dépassent en puissance et de loin, peut-on sans cesse voir à l’œuvre cette force de destruction/construction dans l’espace qui se recrée.

Bien entendu il y a la lumière, il y a la mer et ses marées, il y a un cap, il y a la côte d’où l’on guette, d’où l’on agite mains et mouchoirs en guise d’adieu, il y a le sel et le sable, les pierres, les rochers, la houle, un phare, les algues … et celle qui observe, pieds nus ou bien droite dans ses sandales, voit ses pensées, des images, remonter des abîmes et glisser au ras de l’eau qui monte et descend. Les vagues roulent une histoire, un langage, au rythme de la respiration de la mer : « La houle emporte les souffles / jusqu’au lieux de rencontre / syllabes roulées vert bleu / à l’abord des criques. »

Liquide vital (« sang noir »), lieu d’agitation, de mouvement, « Tout prend force dans la mer » et elle donne force, elle tonne, elle ‘’crie’’ tandis que l’oreille humaine cherche à approcher quelque silence, celui qui se fait à l’intérieur de l’auteure qui s’en remet au bleu du ciel pour trouver comment dire sans « Ne rien craindre de la folie passagère ». 

Livre des correspondances s’il en est, On n’a rien dit de l’océan conjugue poèmes et toiles (acryliques de Anouk Van Renterghem), relie ciel et plage (autant de nuages en haut que de galets en bas), relie ciel et terre via la pluie qui égrène ses points d’interrogation. Correspondance aussi entre paysage et faim tandis qu’en marchant les pieds prennent le pouls du monde. Et correspondance encore entre l’eau de l’océan et l’encre du poète, comme si sur la page les lettres formées étaient directement et concrètement des résidus d’écume, comme si l’intellect (ou le mental) avaient été court-circuité dans le processus de l’écriture.  

On n’a rien dit et pourtant, tant de récits et de mythes, tant d’histoires particulières et personnelles attachées à la mer, aux côtes, aux rivages, aux profondeurs marines, celles précisément qu’on retrouve à l’intérieur de nous. Et nous penchant au-dessus d’elles, et « Dans l’afflux de l’air / le monde un instant / redeviendra visible. » 

Présentation de l’auteur




Marilyse Leroux, Cinq roses pour ton jardin

Ces poèmes ont été publiés en juin 2014.

∗∗∗

 

Écoute
tout ici parle
pour la douceur

La fleur se cherche un nom
sur une couleur du ciel

La source a un parfum
d’herbe neuve

Le jour peut naître
d’une parole très claire
sur la peau

Tout se tient
près du premier souffle.

 

*

 

Une fleur t’appelle
dans le jardin de solitude

Tu te penches sur elle
et donnes tes yeux
à la couleur de l’instant

Tu la pares d’un nom
plus doux que la douceur
afin de préserver cet espace
entre vous

Tu te penches sur elle
elle avale ton ombre
et s’ouvre à ta pensée.

 

*

 

Elle voyage
à l’intérieur d’elle-même
pour le bien d’une abeille

Nourrie de l’autre
au seul besoin d’aimer

Elle invente un cercle
où vivre son histoire
entre repli et don de soi

Si le temps le permet
elle pourra se défaire
sans le moindre tremblement.

 

*

 

Cette fleur de l’air
devant la vitre
a le parfum d’un autre lieu

Forte et fragile
sous le soleil trop lourd

Tu cherches à retenir d’elle
tout ce qui t’échappe

Sa chair colore tes mots
d’un bref incendie

Corolle de nuit
mangeuse d’ombre
lorsque tu fermes les yeux

Seule image
d’un jour trop vaste.

 

*

 

Toi qui rêves
de confondre la lumière
pense à la chair miraculeuse
des roses

A l’éclair blanc
qui traverse la pierre
en plein midi

Pense à l’enfance des corps
dans la joie de l’air

A tout ce qui brûle d’éclore
dans l’espace entrouvert

Un feu s’allume
au bord de ta maison

Invente un seuil
à sa mesure.

*

∗∗∗

 

Les seuils ont viré bleu
sous la fumée des orages

La terre à bout de source
nous attend

Nous tend ses lacets

Et partout sur les seuils
la sandale sèche du désir.

in Herbes, Donner à voir 1995

*

La lumière voyage
de place en place

D’où venue ?

Circule dans nos corps
aussi loin que s’ouvre la vie

L’espace est si grand
entre nos yeux

S’il n’a pas de nom
nous le baptiserons
de la couleur du feu
sur l’eau.

in Grains de lumière, l’épi de seigle 1999.

*

Tout s’allège dans la lumière

Le ciel étire les yeux
en double récompense

Le chant se faufile entre les ronces
comme un oiseau chercheur d’air

Il sème des graines de joie
d’une friche à l’autre

Un parfum d’herbe sauvage
annonce sa venue
jusqu’à ce nid d’ombre
où s’arrondit l’œuf du jour.

in Grains de lumière, l’épi de seigle 1999.

*

Vendez-moi
des graines de silence
à faire germer dans la profondeur
des chambres

Vendez -moi
le temps dormant des feuilles
et les chemins de force
où surprendre la lumière

Le pas doux du cheval
en travers de la route
ses sabots de fer à même le cœur
comme une cognée

Vendez-moi
du silence par paquets
je vous paierai en monnaie de paille
en souffle heureux.

in Le fil des jours, Donner à voir 2007.

*

La fleur a croisé
son poids de soleil et d’eau

Tout silence lié
dans les feuillages du jour

Le ciel lui est devenu parole
Parole sa couleur

Et la voici Rose
debout dans la clameur solaire
épelant la part de lumière
qui la crée.

in Quelques roses pour ton jardin, Atelier de Groutel, 2011
Tirage limité sous presse typographique

*

Je la vois
à l’intérieur de sa chair
amour dont le silence
est la seule parure

La nuit l’enveloppe
sans la cerner
comme une main
le ferait d’un visage

Au matin
elle donne ce qu’elle est
sans effusion
comme on respire.

in Quelques roses pour ton jardin, Atelier de Groutel, 2011
Tirage limité sous presse typographique

*

Tu entres
au cœur de l’espace
comme dans un nid
où tu poserais les ailes

Un duvet de rose
à tes pieds
pour te consoler
du poids de la terre

Et toujours
autour de toi
cette douceur de l’air
qui te dit
que toute chose
est habitable
ici-bas.

in Le temps d’ici, éditions Rhubarbe 2013.

*

Nous aimons toujours pour la première fois
l’œil plein d’un premier soleil à venir

Le réel nous soulève au-dessus des herbes
là où viennent boire les bêtes
du cœur des sources

Une coulée d’air nous retient
entre deux visages
comme une parole en route vers la mer.

Nous aimons toujours pour la première fois.

in Le temps d’ici, éditions Rhubarbe 2013.

*

C’est un petit jour
qui rayonne
du peu qu’on lui demande

Juste assez
pour le bonheur du dos
et l’allant de la marche

On suit la route
qui va d’elle-même
où il faut aller

Semblable au panier
que l’on porte

Si on lui demandait plus
où irait-on ?

 (inédit)

*

Entre rire silence et pensée
nous ne savons ce qui s’écrit

La magie se donne sans filet
dans l’afflux des vagues

Elle passe pour passer                             

Nous rejoint parfois
où nous sommes.

(inédit)

Présentation de l’auteur




Marylise Leroux, Une île, presque

Il s’agit d’un « poème-diptyque ». D’un côté de la page : les propos tenus par les pins, en vis-à-vis et en caractères italiques : les propos de la mer. Pins et mer s’accompagnent, s’observent, s’apprécient, et comme les membres d’un vieux couple, à force de vivre ensemble, ils en ont pris l’habitude, au point et jusqu’à en avoir besoin.

Ils finissent même par emprunter certains comportements à l’autre : « Il arrive que la mer / prenne ses façons / sur les nôtres / […] Elle consent / pour un temps / à suivre notre rythme /.Les uns servent d’étalon pour une unité de mesure quand l’autre se perd dans son immensité et son infinité jusqu’à l’expérience de l’éternité. L’une est à une approximative horizontale, les autres sont verticaux, ils offrent la transcendance et sont vigiles de la côte. Pins et mer sont différents mais se ressentent comme complémentaires. Les uns et l’autre sont des repères devenus nécessaires pour témoigner de leurs propres vies. Les uns, chacun île à sa façon, ont conscience de former une communauté, mais aussi de porter le ciel qui est la dimension de l’au-delà, un plus grand qu’eux. L’autre se sait très vaste et n’en tire pas un plaisir particulier, tout en ayant conscience qu’il existe des espaces encore plus grands dont celui du rêve. On comprend que pour la mer apprendre est important, souvent elle répète « j’apprends » ; les pins cherchent à pouvoir savoir. Les pins n’ont qu’une île quand la mer les encercle toutes. La mer s’autorise quelques écarts de conduite quand les pins patiemment et courageusement sont droits (ils « pêchent la lune »), mais sans juger ils restent « indulgents pour ses frasques ». L’une cherche « à ne pas se ressembler », elle tente toutes les façons d’être mer et en a tout le temps ; les autres qui ne se déplacent pas éprouvent le temps grâce au silence qui les traverse et se meuvent grâce à leurs pensées.

Marylise Leroux, Une île, presque, Interventions à Haute Voix éditions, mars 2021, 70 pages, 10 euros.

La mer parfois engloutit, devient lieu de sépulture, mais elle est aussi l’origine, le berceau de la vie toujours renouvelée quand pour les pins « vivre … reste un nœud de patience ». Les pins servent de cadran solaire à la mer. Les pins ne savent rien de l’œuvre de Pierre Soulages et pourtant ils savent que « le noir possède ses lumières ». Pins comme mer ont une conscience forte de leur subjectivité. Les pins ne lâchent que des pommes, la mer se veut généreuse, y prend plaisir jusqu’à s’offrir « dans le casier d’un pêcheur / ou le seau d’un enfant », (mais ne dit pas que rivières, fleuves et pluies la renouvellent !).

Il s’agit d’un jeu de reflets, de couleurs, d’assonances, avec et qui ponctuent, des formules aphoristiques : Le bleu parfois / n’est qu’une espérance / parmi d’autres.

La page 33 commence par « j’ai mes cimetières / au fond des criques », impossible alors ne pas entendre Bashung fredonner : Voleur d'amphores / Au fond des criques / J'ai fait la cour à des murènes / J'ai fait l'amour, j'ai fait le mort  Sa chanson est intitulée La nuit je mens. La mer ment-elle ? Elle ne le dit pas mais avoue : « pour vivre / il faut savoir renaître / de tous ses morts ».

Et plus le recueil avance et plus on se prend à contempler une similarité d’épreuves et de destins, celui des pins et celui de la mer : « si nous luttons / c’est contre nous-mêmes / contre le courant / qui nous pousse / de bas en haut / de haut en bas / quoi qu’on fasse. » Marées ou vents, soleil et pluie, jour ou nuit… mer comme pins s’y confrontent. Mais la mer est la plus hardie, et le dernier poème laisse la parole aux pins qui reconnaissent : « La mer restera notre plus belle aventure / notre promesse / notre respiration / Elle nous empêche / de nous replier / dans la crique / de nos peurs » Ces presque derniers mots renvoient à la préface dans laquelle Marilyse Leroux précise que les œuvres peintes et gravées de Thierry Tuffigo sur la presqu’île de La Villeneuve à Séné dans le Morbihan, ont donné naissance au livre. Dans cette préface l’auteure révèle aux lecteurs la question qui préside à la réflexion face à la mer et aux pins : quelle leçon de vie ont-ils à nous donner ? Une fois le livre refermé, le lecteur pourra alors à loisir observer tout paysage, tout événement, à l’aune de cette question : quelle leçon de vie en retirons-nous ? Aussi humble soit le ton du recueil, aussi simple et dépouillé soit-il, Marilyse Leroux réussit un tour de force : celui de nous encourager à plus de réflexion et de réflexivité dans un échange et un partage avec le monde. Si nous voulons bien la suivre, elle nous livre un rapport, une relation au monde que nous pouvons tous et toutes adopter afin d’enrichir notre compréhension de nous-mêmes avec nous-mêmes, comme de de nous-mêmes dans le monde et en interaction avec lui.

Présentation de l’auteur




Marilyse Leroux, Ancrés

On ne traverse pas en courant Ancrés, nouveau recueil de Marilyse Leroux. On ne peut non plus seulement le survoler ! Il faut se résoudre à s’y baigner tout entier, voire à nager longuement sous sa surface.

Chaîne ou champ de pensées, de méditations, de constats sans appel, sous le ciel du Morbihan, auxquels on a assigné habilement la forme de poèmes, allant de quelques mots à des suites de vers, il demande qu’on s’y attarde.

Il y a de la sagesse qui flotte dans l’air de ces pages, une sagesse fortement iodée, des éclats de lumière qui font ciller les yeux.

Et chaque concrétion de mots, chaque flottaison dans la baie ouverte du livre, mérite une station dans l’immobile – station de respiration pleinement consciente de son rôle, de notre immuable destinée de passant − mérite le temps nécessaire à la prise de possession de l’espace où les mots s’inscrivent, le temps du jour et de la nuit, dans un écoulement souvent mystique.

Ce sont là des paroles pour prendre chair, comme pour reconnaître la mort et la saluer avant de lui tourner l’épaule.

On lit Ancrés comme un poème philosophique, une éphéméride soumise au mouvement perpétuel des marées, pour assumer le temps de vivre.

Marilyse LEROUX, Ancrés, éditions Rhubarbe, décembre 2016, 84 pages, 10 euros.

Marilyse LEROUX, Ancrés, éditions Rhubarbe, décembre 2016, 84 pages, 10 euros.




10 poèmes

 

*

Les seuils ont viré bleu
sous la fumée des orages

La terre à bout de source
nous attend

Nous tend ses lacets

Et partout sur les seuils
la sandale sèche du désir.

in Herbes, Donner à voir 1995

*

La lumière voyage
de place en place

D’où venue ?

Circule dans nos corps
aussi loin que s’ouvre la vie

L’espace est si grand
entre nos yeux

S’il n’a pas de nom
nous le baptiserons
de la couleur du feu
sur l’eau.

in Grains de lumière, l’épi de seigle 1999.

*

Tout s’allège dans la lumière

Le ciel étire les yeux
en double récompense

Le chant se faufile entre les ronces
comme un oiseau chercheur d’air

Il sème des graines de joie
d’une friche à l’autre

Un parfum d’herbe sauvage
annonce sa venue
jusqu’à ce nid d’ombre
où s’arrondit l’œuf du jour.

in Grains de lumière, l’épi de seigle 1999.

*

Vendez-moi
des graines de silence
à faire germer dans la profondeur
des chambres

Vendez -moi
le temps dormant des feuilles
et les chemins de force
où surprendre la lumière

Le pas doux du cheval
en travers de la route
ses sabots de fer à même le cœur
comme une cognée

Vendez-moi
du silence par paquets
je vous paierai en monnaie de paille
en souffle heureux.

in Le fil des jours, Donner à voir 2007.

*

La fleur a croisé
son poids de soleil et d’eau

Tout silence lié
dans les feuillages du jour

Le ciel lui est devenu parole
Parole sa couleur

Et la voici Rose
debout dans la clameur solaire
épelant la part de lumière
qui la crée.

in Quelques roses pour ton jardin, Atelier de Groutel, 2011
Tirage limité sous presse typographique

*

Je la vois
à l’intérieur de sa chair
amour dont le silence
est la seule parure

La nuit l’enveloppe
sans la cerner
comme une main
le ferait d’un visage

Au matin
elle donne ce qu’elle est
sans effusion
comme on respire.

in Quelques roses pour ton jardin, Atelier de Groutel, 2011
Tirage limité sous presse typographique

*

 

Tu entres
au cœur de l’espace
comme dans un nid
où tu poserais les ailes

Un duvet de rose
à tes pieds
pour te consoler
du poids de la terre

Et toujours
autour de toi
cette douceur de l’air
qui te dit
que toute chose
est habitable
ici-bas.

in Le temps d’ici, éditions Rhubarbe 2013.

*

Nous aimons toujours pour la première fois
l’œil plein d’un premier soleil à venir

Le réel nous soulève au-dessus des herbes
là où viennent boire les bêtes
du cœur des sources

Une coulée d’air nous retient
entre deux visages
comme une parole en route vers la mer.

Nous aimons toujours pour la première fois.

in Le temps d’ici, éditions Rhubarbe 2013.

*

 

C’est un petit jour
qui rayonne
du peu qu’on lui demande

Juste assez
pour le bonheur du dos
et l’allant de la marche

On suit la route
qui va d’elle-même
où il faut aller

Semblable au panier
que l’on porte

Si on lui demandait plus
où irait-on ?

 (inédit)

*

Entre rire silence et pensée
nous ne savons ce qui s’écrit

La magie se donne sans filet
dans l’afflux des vagues

Elle passe pour passer                             

Nous rejoint parfois
où nous sommes.

 

(inédit)