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CHACUN PORTE EN SOI UN POEME

 

Le sillage du temps emporte, sans hâte, ses reflets.
Témoin des crépuscules qui polissent le soleil,
après avoir chanté les aubes étoilées,
le veilleur sait que le matin est sans retour.

L’hymne de la terre résonne en nous pour ébranler
l’immobile splendeur indivisible du silence.
Des mots usés, mobilisés par la mémoire,
prolongent le sursis de quatrains inachevés.

Chacun porte en soi un poème jamais écrit,
que personne n’écrira, mais qui revient sans cesse.