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Chemins du Nord (2)

            Øyvind Rimbereid est né en 1966 sur la côte sud-ouest de la Norvège, et a fait des études les langues et la littérature norvégiennes à Bergen.

            Il écrit soit dans son dialecte natal de Stavanger, soit en bokmål, ou « langue du livre », l’une des deux langues officielles de la Norvège, héritée de la longue domination danoise (1380-1814) – alors que le nynorsk, ou « néo-norvégien », a été élaboré au cours du XIX° siècle à partir de divers dialectes encore vivaces.

            Ce va-et-vient entre dialecte familial et langue officielle exige du lecteur une humeur aventureuse et une écoute vigilante des vibrations, des tessitures, des rythmes d’une œuvre contemplative qui aborde tous les registres, de l’intime au didactique. Comme pour mieux célébrer cette liberté, l’auteur est allé jusqu’à inventer de toutes pièces une métalangue, mélange d’anglais, de dialectes et de vieux norrois (l’ancêtre, le « latin » des langues nordiques), pour son épopée sarcastique, Solaris korrigert (« Solaris corrigé ») qui décrit la vie à bord d’une plate-forme pétrolière en 2480, lorsque les ouvriers seront devenus de simple robots.

            L’œuvre d’Øyvind Rimbereid a été couronnée de nombreux prix prestigieux : le Prix « Sult » en 2001 (d’après le roman Sult, « La Faim », du grand écrivain norvégien Knut Hamsun), le Prix du Club lyrique norvégien (2002), le Prix des Critiques (tous genres littéraires confondus) pour Solaris korrigert en 2004, le Prix Brage (du nom du dieu nordique de la poésie) en 2008 pour Herbarium, le Prix Dobloug, décerné par une académie suédoise, en 2010.