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D’avoir cueilli dans nos gorges

 

D'avoir cueilli dans nos gorges le cri rauque des pierres
Nos voix ont pris l'accent des galets sous la vague
La rumeur poivrée de l'eau à l'approche des chutes

Nous dévorons joyeux le gras de la lumière
Il y a des escaliers dans nos rêves
Et très souvent des gants
Que nous enfilons pour caresser l'oubli

D'avoir abrité dans nos yeux le tumulte des chairs
Nos regards sont plus lourds de secrets
Et moins brillants d'étoiles que l'enfance y cachait