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Dimanche, l’esprit de Brecht revisité

 

Et d’un moment à l’autre tout
– presque tout – est futile d’un coup
il suffit d’ouvrir un journal mais
c’est dimanche pas de journal
le poète a mal au bide le poète
est limpide il a mal au vide
et les gencives saignent un peu
c’est dimanche la mère va téléphoner
elle aura regardé la télévision
on pourra lui demander des nouvelles
du Japon demander combien de
milliers de victimes en prévision
ils avaient tort de construire les tours
de la cupidité sur les failles du monde
dit le poète depuis bientôt vingt ans
et c’est à tout moment le moment
pour le deuil de ceux qui vont naître après
et là-dedans dans cet univers détraqué
gris et oblique là-dedans on aimera
on aura faim et pas d’enfants.

 

13.03.11