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Fox

 

Death is the mother of beauty” —Wallace Stevens

 

Death comes quiet as a gentle thud
under a van on a grey day. Oblivious,
the driver drives on. Behind, all is still.
Weeks pass fast as cars.
By the roadside, a rough red tuft
is overtaken by a slow decay.
Brown blood covers a head in a crust of rust.
Crumpled corpse: soft stomach turned to the sun,
twisted back stuck to hot tarmac,
splintered skeleton pushed into stones
limp paws, smashed snout,
deaf ears turned inside out.
Inside the skull, maggots squirm like secrets.
Below, worms stir.
Passing cars thrust a pile of pebbles
in a cairn by the crushed corpse.
The wind quivers through dead whiskers—
a last whimper.

 

*

 

Renard

"La Mort est la mère de la beauté" - Wallace Stevens

 

La Mort arrive tranquille comme un léger bruit sourd
sous un camion par un jour gris. Insouciant,
le conducteur continue. Derrière, tout est calme.
Les semaines passent rapides comme des voitures.
Au bord de la route, une touffe hirsute et rouge
est atteinte d'un lent déclin.
Un sang brun couvre une tête d'une croûte de rouille.
Un cadavre fripé : le tendre estomac tourné au soleil,
le dos tordu bloqué contre le macadam brûlant,
les échardes de squelette enfoncées dans les pierres
les pattes molles, museau écrasé,
les oreilles sourdes retournées.
A l'intérieur du crâne, des asticots se tortillent comme des secrets.
En-dessous remuent les vers.
Les voitures qui passent projettent une pile de cailloux
en tumulus près du corps écrasé.
Le vent frémit à travers les moustaches mortes -
un dernier gémissement.

 

(traduction Marilyne Bertoncini)